dimanche 27 mai 2007

27 mai 2007 : comme le temps passe

Hier au soir, retrouvailles avec Pierre-Jean Riamond, mon ex-jeune collègue conservateur, aujourd'hui à la BNF, au département des manuscrits, et toujours en quête - au bout de deux ans - d'un logement décent et abordable à Paris. C'est tout simple, il n'y en a pas !
Pauvre France : si un conservateur de bibliothèque (dont le salaire, sans être astronomique, est quand même nettement au-dessus du SMIC) n'arrive pas à se loger, c'est que Paris, et la France entière, sont sous la coupe d'une mafia (je ne vois pas d'autres mots) de propriétaires, que nos banquiers appellent des investisseurs, et qui en fait ne sont que des suceurs de sang et de vie : à la limite à quoi bon augmenter les salaires, si c'est pour que ça retombe dans l'escarcelle de ces exploiteurs, de ces vampires !
Tant pis si je me fais encore taxer d'ultra-gauchisme, mais quand je vois que la mise en place de l'allocation-logement a entraîné une hausse des loyers scandaleuse, qui fait que cette allocation ne bénéficie pas aux locataires, mais engraisse encore plus les propriétaires, j'approuve totalement les mesures de la Commune de Paris en 1871 qui avait en particulier, par décret du 29 mars (donc une des toutes premières mesures) remis les loyers non payés d'octobre 1870 à avril 1871... On comprend mieux pourquoi la bourgeoisie a éliminé la Commune avec une rare violence, et a détesté, et déteste encore les Communards : pensez donc, des gens qui touchaient au sacro-saint droit de propriété !...
Comme quoi les bonnes intentions, qui sont parfois de gauche, mais peuvent aussi être de droite (l'allocation-logement semble avoir été créée en 1948, au moment de la libération des loyers), ont des effets secondaires qui profitent toujours aux mêmes ! A défaut d'un blocage des loyers, je suis partisan d'une sévère taxe sur leurs montants, à partir d'un seuil à définir, qui pourrait être l'équivalent du loyer des HLM, ce qui encouragerait peut-être certains propriétaires à réviser à la baisse... Mais ça ne semble pas être dans l'air du temps. Non, on préfère laisser les gens à la rue... Et rendre ainsi la rue dangereuse ou désagréable...
Avec Pierre-Jean, je suis allé voir mon ex-compagnie de théâtre jouer une pièce anonyme du XVIème, La vénitienne. Huit ans déjà - comme le temps passe - qu'ils font du théâtre sous la houlette d'Hervé Guérande-Imbert, formidable comédien et pédagogue, à qui je dois beaucoup pour la réussite de mes cyclo-lectures, tant pour la position de la voix que pour la gestuelle ou les silences, ou simplement pour me sentir à l'aise dans mon corps et dans mes déplacements, pour ne plus avoir peur de toucher l'autre ou d'être touché... Embrassades avec les comédiens : "Tu nous manques beaucoup !" C'est réciproque. Une belle soirée. En seconde partie, la troupe de Montamisé, avec qui j'ai joué Feydeau il y a deux ans, a donné des sketches de Karl Valentin et de Roland Dubillard. Epoustouflant de brio dans l'absurde... Peut-être des textes à dire en solo à la prison ou au cours de mes cyclo-lectures... Utile donc, en plus d'être agréable, d'aller écouter et voir les autres !!!
Affiche de la pièce donnée au Théâtre du Rond-^point, à Paris, en 2000
Après le temps comme durée, voyons le temps comme climat : j'ai eu une chance inouïe depuis mon départ, pas une goutte de pluie, du soleil souvent - et j'aime cette douce chaleur sur mon dos et mes jambes - mais, depuis deux jours, un vent violent, de la pluie... Je m'inquiète un peu pour ma semaine prochaine qui sera à la fois montueuse - je traverserai la Chalosse et le Béarn - et peut-être sous le signe du mauvais temps... Ce dernier n'est pas comme le temps passé, qui selon Brassens, est toujours joli !

Aucun commentaire: