Ce matin, nouveau réveil en fanfare : 4 h 40. Rien à dire, ça fait déjà 7 h 20 que je dors d'affilée ; pas mal. Je descends au salon, ouvre la télé et tombe sur une émission littéraire sur la 2 ! Une reprise, mais l'original doit passer vers minuit ordinairement, heure où normalement je dors. Et je suis séduit par la personnalité d'un des auteurs présents, Marc Dugain, ancien entrepreneur ou dirigeant d'entreprise qui en a eu marre un beau jour de n'avoir pas d'autre moteur que l'argent... Inutile de dire que ça me plaît beaucoup. J'avais vu et aimé le film tiré de La chambre des officiers, sur les gueules cassées de la guerre de 14. Il a écrit deux autres romans, l'un sur les Etats-unis de Kennedy, l'autre sur la Russie de Poutine (et de Staline, en filigrane), tout ça m'a l'air bougrement intéressant.
A 6 h, je me rendors ; à 8 h, je suis de nouveau sur mon vélo, prêt à affronter la redoutable ligne droite longue de 10 ou 11 km entre Luxey et Labrit. Un lièvre traverse à 20 mètres devant moi, toutes oreilles dressées et disparaît dans les fougères. En voilà un qui a la chance de passer devant un cycliste et d'échapper à l'hécatombe. Que de cadavres de hérissons, de petits rongeurs, de crapauds, et d'oiseaux de toutes sortes, jusqu'à des grands rapaces, j'ai croisés ces temps-ci ! Et cet après-midi, alors que j'allais reconnaître mon parcours pour ce soir (8 km de la maison de ma soeur à la mairie de Bélis, où l'on m'attend), sur une petite route où il ne doit pas passer plus de trente voitures par jour (en 3/4 h, je n'en ai croisé que deux), un écureuil. Non écrasé, il avait simplement été heurté, et sa face avait pris le choc, une de ses canines était sortie de la mâchoire et débordait monstrueusement sur le côté de sa face. Son poil roux était tout doux, je l'ai ramassé et mis délicatement dans le fossé, ne voulant pas qu'il soit écrabouillé par une prochaine voiture.
Et voilà. Moi qui m'efforce d'apporter un peu de vie autour de moi - et mes cyclo-lectures ne sont rien d'autre qu'un partage de vie, d'un surcroît de vie qu'apporte la littérature - je suis sans cesse confronté à la violence et à la mort.
Sans faire d'angélisme, j'en arrive parfois à préférer les animaux aux humains. Ils ne tuent que pour vivre ; nous, nous tuons sans discernement et sans nécessité. Un écureuil, si innocent et si beau...
Le soir même, en retournant à Bélis, un autre, bien vivant cette fois, traverse à dix mètres devant moi !
Encore un petit public, mais captivé. Parmi eux, un couple de cyclotouristes, le maire d'une commune voisine et une vieille dame venue de Savoie pour épauler sa fille nantie de quatre enfants et abandonnée par son mari ; drôle d'époque... Elle mange avec nous au restaurant. Et nous signale qu'elle vient tous les jours y boire un café, car il faut faire vivre le commerce local, en l'occurrence unique commerce de ce tout petit village de 120 habitants. La patronne travaille seule, elle aussi abandonnée par son mari !
J'ai inauguré depuis Sore l'usage du bâton de pluie pour séparer les différents textes. Ce qui laisse un peu de repos... Et je lis de plus en plus lentement, enfin, pas trop, mais en acceptant le silence. Plus peur du vide, en quelque sorte. Ou confiance en la vie, tout simplement ?
A 6 h, je me rendors ; à 8 h, je suis de nouveau sur mon vélo, prêt à affronter la redoutable ligne droite longue de 10 ou 11 km entre Luxey et Labrit. Un lièvre traverse à 20 mètres devant moi, toutes oreilles dressées et disparaît dans les fougères. En voilà un qui a la chance de passer devant un cycliste et d'échapper à l'hécatombe. Que de cadavres de hérissons, de petits rongeurs, de crapauds, et d'oiseaux de toutes sortes, jusqu'à des grands rapaces, j'ai croisés ces temps-ci ! Et cet après-midi, alors que j'allais reconnaître mon parcours pour ce soir (8 km de la maison de ma soeur à la mairie de Bélis, où l'on m'attend), sur une petite route où il ne doit pas passer plus de trente voitures par jour (en 3/4 h, je n'en ai croisé que deux), un écureuil. Non écrasé, il avait simplement été heurté, et sa face avait pris le choc, une de ses canines était sortie de la mâchoire et débordait monstrueusement sur le côté de sa face. Son poil roux était tout doux, je l'ai ramassé et mis délicatement dans le fossé, ne voulant pas qu'il soit écrabouillé par une prochaine voiture.
Et voilà. Moi qui m'efforce d'apporter un peu de vie autour de moi - et mes cyclo-lectures ne sont rien d'autre qu'un partage de vie, d'un surcroît de vie qu'apporte la littérature - je suis sans cesse confronté à la violence et à la mort.
Sans faire d'angélisme, j'en arrive parfois à préférer les animaux aux humains. Ils ne tuent que pour vivre ; nous, nous tuons sans discernement et sans nécessité. Un écureuil, si innocent et si beau...
Le soir même, en retournant à Bélis, un autre, bien vivant cette fois, traverse à dix mètres devant moi !
Encore un petit public, mais captivé. Parmi eux, un couple de cyclotouristes, le maire d'une commune voisine et une vieille dame venue de Savoie pour épauler sa fille nantie de quatre enfants et abandonnée par son mari ; drôle d'époque... Elle mange avec nous au restaurant. Et nous signale qu'elle vient tous les jours y boire un café, car il faut faire vivre le commerce local, en l'occurrence unique commerce de ce tout petit village de 120 habitants. La patronne travaille seule, elle aussi abandonnée par son mari !
J'ai inauguré depuis Sore l'usage du bâton de pluie pour séparer les différents textes. Ce qui laisse un peu de repos... Et je lis de plus en plus lentement, enfin, pas trop, mais en acceptant le silence. Plus peur du vide, en quelque sorte. Ou confiance en la vie, tout simplement ?
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