Les
enfants
vivent
près du sol.
Les
adultes vivent
près
du ciel.
(Shizue
Ogawa, Une
âme qui joue,
trad. Michelle Duclos, À
bouche perdue, 2010)
Avant
une nouvelle vadrouille (Poitiers, 14-16 octobre, Toulouse, 18-20
octobre, Montpellier, 20-28 octobre, Lyon, 28 octobre-1er
novembre), j’ai envie de faire le point.
Ma
situation a changé d’un coup, avec la mort de mon frère. J’ai
deux jours libres de plus chaque semaine, j’ai constaté que je
dors mieux (minimum 5 heures d’affilée, souvent 6, parfois 8 !),
étant probablement moins inquiet. Je me suis inscrit à un cours
d’italien (que je vais malheureusement manquer deux fois) et à un
atelier d’improvisation théâtrale (idem), je continue mon atelier
d’écriture autobiographique, et
en attendant de me lancer dans mon nouveau projet littéraire, j’ai
révisé mes nouvelles et récits pour en sélectionner un recueil que j’ai
intitulé : C’est
tellement simple l’amour,
qui sera à prendre par antiphrase, sauf pour la première et la
dernière, où les héros, un enfant dans l’une, un chien dans
l’autre, sont capables de cette vraie simplicité. Toutes les autres sont
grotesques ou tragiques, parfois grand-guignolesques et tendraient à
prouver que l’amour, c’est très compliqué ! Elles sont
classées par ordre chronologique et vont de 1955 à 2017. Elles sont
tirées de mon vécu, de ce que j’ai observé ou qu’on m’a
rapporté, de faits divers aussi, le tout malaxé par mon
imagination, donc très peu d'autobiographie. J’en ai tiré cinq exemplaires que je fais lire ici et
là, par des amis, écrivains ou non, et des membres de ma famille,
pour voir si ça tient debout et si c’est publiable.
Après,
je me lancerai dans le grand œuvre, que je rumine depuis trois ou
quatre mois, et qui devrait être une sorte de roman ou peut-être
une chose indéfinissable ! Donc, je ne bougerai plus beaucoup,
sauf pour des visites à mes vieux amis de Poitiers, chez qui je me
ressource, ou, à l’occasion, un séjour à Paris, si ça paraît
faisable, sans me faire perdre trop
de leçons où je me suis inscrit, ni perdre le fil de mon écriture.
j'ai eu bien du mal à dénicher une photo de mon vélo volé que j'avais acheté pour ma cyclo-lecture de 2008
Après
le vol de mon vélo découvert à mon retour de Venise (pourtant
barricadé dans mon bunker, mais y a eu forcément une complicité
interne, et il ne fut pas le seul volé !), j’ai repris la bécane, en utilisant mon vieux vélo qu'on s'est bien gardé de voler (je
suis allé chez ma belle-famille à Cestas avec, 38 km aller-retour)
ou pour aller en ville les V3, puisque j’ai une carte d’abonnement
(30 € par an, pourquoi s’en priver ?). Pour les déplacements
plus lointains, j’utilise tram, bus, autocars et trains. J’étonne
les gens en disant que je n’ai plus de voiture et n’en ai nul
besoin. J’ai une amie qui n’a ni télé ni ordinateur, ça ne me
choque pas. Je regarde peu la télé. Et nous n’en avons acquise
une qu’en 1988, j’avais alors 42 ans. On n’en n’a pas fait
grand usage. Résultat, nos enfants n’en sont pas esclaves.Et je connais plein de gens qui, comme moi, n'ont pas de smartphones et qui n'en meurent pas !
Dans
les grandes villes, la voiture est un poids mort, surtout pour une
personne isolée. Mon neveu et ma nièce de Paris n’en ont pas, ma fille à Londres non plus. Ils en louent une quand le
besoin devient criant. Par
contre, le vélo (que pratiquent Lucile et son compagnon à Londres
pour se rendre à leur boulot), est plus souple d’utilisation, on
peut le garer juste à côté de l’endroit où on veut aller, et il
maintient en forme. J’ai épaté les personnes du groupe d’italien
et du groupe d’improvisation théâtrale quand j’ai avoué mon
âge. Ils me demandaient où est-ce que je travaillais !!!
Bref,
je vais essayer de remonter la pente. c’est sûr que je ne sais
plus avec qui je vais pouvoir parler de mon enfance, car même ma
sœur Anne-Marie, née en 1949, n’a pas tout à fait vécu la même
que la mienne. Il me reste à l’écrire, peut-être... Pour
reprendre les mots de la poétesse japonaise, je me sens maintenant
plus près du ciel que du sol. Mais il m’arrive encore de humer les
fleurs que je rencontre, d’embrasser les arbres et d’avoir envie
de m’étendre sur l’herbe, je ne suis donc pas si éloigné du
sol et de l’enfance.
Braises, le dernier roman que j'ai lu de la grande Grazia Deledda, et que j'ai prêté à Corine, qui a fait le voyage avec moi ; elle a beaucoup aimé, mais l'a trouvé très rude.
Je
vous raconterai ma Sardaigne au retour. De toute façon, j’y ai
perdu (ou on me l’a volé, ce qui revient au même) mon appareil de
photo et donc je suis revenu sans image, sauf celles que j’ai dans
la tête ! C’est
très beau et je vous recommande la lecture de son prix Nobel 1926,
Grazia Deledda, dont
on doit bien pouvoir trouver les œuvres dans toutes les bonnes
bibliothèques, celles qui ne désherbent pas à tout-va. Et aussi les auteurs plus récents, Milena Agus,
Sergio Atzeni ou Marcello Fois.