Les
sociétés moins riches ont un rapport bien différent à la mort.
(Carole
Fives,
Le jour et l’heure,
J. C. Lattès, 2023)
Je
n’ai pas fini de parler de la Palestine, tant les massacres et les horreurs se
poursuivent. J’entends les dirigeants dire qu’ils vont raser une
ville entière ! Ça évoque pour moi l’horrible phrase
prononcée par le légat du pape en 1209 lors de la croisade des
Albigeois et du massacre de Béziers : « Tuez-les tous,
Dieu reconnaîtra les siens. » Mais nous ne sommes plus au Moyen âge.
L’Association
France Palestine Solidarité (AFPS) vient de publier le communiqué
suivant que je vous propose pour contrebalancer un peu la propagande
des médias de masse.
Gaza :
halte au massacre !
La
France devrait agir pour le respect du droit
(les
partis entre crochets sont mes commentaires)
Communiqué
de l'AFPS à lire
sur le site de l'AFPS :
https://www.france-palestine.org/
Le monde s’est réveillé le
vendredi 13 octobre avec le plan monstrueux des autorités
israéliennes : un déplacement massif de toute la population du nord
de la Bande de Gaza, y compris la ville de Gaza, vers le sud de ce
minuscule territoire. Outre le fait qu’il est impossible de
déplacer un million de personnes en 24 heures et que celles-ci ne
trouveront aucune infrastructure pour les accueillir, il faut
comprendre ce que cela veut dire : une intervention terrestre qui
menace de raser tout ce territoire dont la grande ville de Gaza, avec
les habitations, les bureaux, les écoles, les universités, les
centres culturels, les représentations internationales dont celles
de l’ONU…
Faut-il rappeler aussi que
depuis le 7 octobre la Bande de Gaza est soumise à un déluge de
bombes, que des quartiers entiers sont rasés, que des familles sont
décimées ? On compte déjà 1900 morts et 7700 blessés dont de
très nombreux enfants. Israël a décidé de couper tout accès à
la nourriture, à l’eau, à l’énergie de la Bande de Gaza. C’est
une catastrophe humaine sans précédent qui menace les hommes, les
femmes et les enfants de Gaza.
En Cisjordanie dont
Jérusalem-Est, la situation est également très grave : les
attaques de l’armée et des colons contre la population
palestinienne ont fait 51 morts et 950 blessés depuis le 7 octobre.
[Et ça, on n’en parle pas
beaucoup dans les grands médias.]
Les plus grandes organisations
palestiniennes des droits de l’Homme, dans
un communiqué commun, appellent tous les États tiers à «
protéger le peuple palestinien contre le génocide ». Ce n’est
pas un mot qu’elles utilisent sans l’avoir mûrement pesé. Ce
qui se prépare, c’est l’effacement d’un peuple, de ses moyens
d’existence et de son cadre de vie.
Des centaines de civils
israéliens ont subi des crimes de guerre que notre organisation a
dénoncés. Mais ce que l’État d’Israël est en train de
commettre, c’est un crime de guerre et un crime contre l’humanité
d’une ampleur sans commune mesure contre le peuple palestinien.
Dans cette situation, la France
continue de soutenir l’offensive militaire israélienne, avec des
demandes de pure forme d’épargner les civils. Elle ne dénonce pas
le siège total et catastrophique imposé à la population de Gaza,
elle ne met pas en question le plan monstrueux de déplacement de la
population et de destruction préparé par Israël, elle ne demande
pas l’arrêt des bombardements qui détruisent des quartiers
entiers et tuent massivement les civils.
[J’ai entendu hier à le
radio 1200 morts israéliens tués dont
de nombreux civils,
et 1300 morts palestiniens. L’omission de dont
de nombreux civils est
significative, car elle sous-entend l’absence de civils dans ces
morts, ce qui est parfaitement faux.]
Dans une démarche totalement
inédite, le ministre de l’Intérieur entend museler le soutien au
peuple palestinien en interdisant les rassemblements partout en
France comme à Paris, Lille, Nantes, Grenoble, Lyon, Saint-Étienne,
Strasbourg. Dans cette dernière ville elle a arrêté et mis en
garde à vue des militant-es qui manifestaient pacifiquement.
[On n'a plus le droit de manifester notre désaccord ; la manif a eu lieu aussi à Bordeaux, je n'ai malheureusement pas pu en être, mais mon cœur y était.]
photo Europalestine
L’AFPS
tient à exprimer toute sa solidarité avec les personnes
appréhendées, elle exige leur libération immédiate et la levée
de toute poursuite à leur égard. En réprimant toute expression de
solidarité avec le peuple palestinien, les autorités françaises
sont en train de créer de graves frustrations et de la division au
sein de la société française, en contradiction totale avec l’appel
à l’unité du président de la République.
Le président de la République
se rend-il compte qu’en soutenant l’offensive israélienne il est
en train de se rendre complice de crimes de guerre et de crimes
contre l’humanité ? Se rend-il compte des dégâts irrémédiables
qu’il est en train d’infliger à la réputation internationale de
la France et aux valeurs qu’elle est censée porter ?
L’AFPS demande solennellement
aux autorités françaises de s’exprimer et d’agir pour un
cessez-le-feu immédiat, l’arrêt de l’offensive israélienne
contre la Bande de Gaza, la protection de la population palestinienne
à Gaza et en Cisjordanie dont Jérusalem Est, et la reprise d’un
processus politique. Il est temps, il est grand temps, que la France
retrouve sa place au service du droit et au service de la paix.
Le Bureau national de
l’AFPS, le 14 octobre à 12h00