Il n'est pas inutile de revenir sur les bienfaits de la bicyclette, dont les effets se font sentir encore près d'un mois après le retour. D'autant plus que, bien entendu, je n'ai pas cessé de monter sur ma bécane !
Ma vélo-thérapie (je songe à écrire un article, voire même un livre sur ce thème), car c'est ainsi que j'appelle ma manière d'utiliser le vélo, contribue fortement à mon bien-être. Et je suis persuadé qu'il y aurait beaucoup moins de monde chez les toubibs et les psys, beaucoup moins de déprimés, beaucoup moins d'obèses, beaucoup moins de "mal dans leur peau", si l'usage de la vélo-thérapie se répandait. Il ne s'agit nullement de faire la course et des exploits sans nombre : au contraire, je fais du 15 km/h en ville et du 18 à 20 à la campagne, ce qui est à la portée de tous. Mais de faire un usage habituel de la bicyclette, et de rendre à la voiture automobile son usage occasionnel, qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Usage rendu nécessaire quand nous sommes plusieurs, bien sûr, ou pour transporter des éléments encombrants. Je me suis amusé un jour à faire des statistiques (qui valent ce qu'elles valent).
Sur un point donné, j'ai compté les voitures qui passaient devant moi pour aller dans la direction du centre de Poitiers : sur 1000 (je ne suis pas allé plus loin, mais le pourcentage n'avait guère varié depuis les cent premières), je n'en ai trouvé que 93 qui transportaient plus d'une personne, soit moins de 10%. Le co-voiturage est encore dans les limbes. Alors même que les bus, qui venaient pourtant du parcobus, où les automobilistes peuvent laisser gratuitement leurs véhicules, étaient pratiquement vides... Quel gâchis !
A tel point que j'envisage, quand nous abandonnerons notre voiture devenue trop vieille, de ne pas la remplacer, et de pratiquer la location quand le besoin s'en fera sentir, ou le taxi pour une course brève, si je n'arrive pas à grimper dans le bus. Avec moi, ce besoin est rare : je fais la majorité de mes courses à vélo, je vais au cinéma et au théâtre à vélo, je rends visite à mes amis et connaissances à vélo, je vais à notre jardin associatif "Jardi'nature" à vélo, je vais dans mes bibliothèques préférées à vélo, je fais le vaguemestre pour mes associations à vélo, tout ceci étant dans un rayon de moins de 10 km... En fait, dans une ville moyenne comme Poitiers, le vélo est le véhicule idéal. Et nul besoin d'avoir des mollets herculéens ou des épaules "mauresmoéennes", un peu de courage seulement (et encore au début seulement pour affronter les côtes du centre ville), puis on ne peut plus s'en passer.
Et je peux affirmer sans rire que mes jours sans vélo sont de loin les moins amusants de ma vie actuelle ! Autant que les jours - très rares - où je n'ai pas ouvert un livre !
Non seulement le vélo permet de vivre au grand air, non seulement il fait circuler le sang des pieds jusqu'à la tête, ce qui fait que le cerveau carbure à plein rendement, non seulement il assouplit le corps, mais surtout il donne une épaisseur au temps, ce fameux temps qui nous file soi-disant entre les mains. Il est curieux que plus les véhicules vont vite (automobiles, TGV, avions), plus les déplacements paraissent fastidieux, plus on a hâte d'arriver et plus on voudrait être arrivé presque avant de partir. A vélo, jamais ! On n'est jamais pressé (mon garçon de restaurant de Saint-Symphorien avait raison) et il arrive au contraire qu'on fasse des détours uniquement pour le plaisir de prendre le chemin des écoliers, un souvenir d'enfance sans doute... Détours qui m'étaient coutumiers en particulier quand j'allais au travail, je tenais, pour arriver en forme, à faire davantage que le 1,8 km qui me séparait de ma chère BU.
Chaque journée qui passe devient comme une rivière tranquille, qui s'en va vers l'océan, nous laissant calme et en état de grâce. L'oeil est sans cesse sollicité et souvent ravi, l'oreille et le nez aussi, du moins à la campagne, la peau frémit au vent et se colore sous le soleil... Tout se nuance, tout palpite, tout chante, tout charme... La nature, le ciel, les bois et les champs, les paysages, les villages et villes sont une scène sur laquelle nous jouons, et mieux qu'au théâtre, où nous improvisons notre partie. On se salue entre cyclistes, on s'arrête pour dire quelques mots aux personnes de connaissance, ou pour contempler une fleur ou un cheval, un château ou une église, on n'a surtout pas cette impression d'être enfermé dans une boîte.
Que du bonheur !
Et ma grande hantise est d'être atteint un jour de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge) ou d'affaiblissement progressif, d'être obligé en somme d'abandonner cet extraordinaire moyen de locomotion. Ce ne sera pas sans tristesse, alors que j'ai déjà fixé sans le moindre remords le jour où je déchirerai mon permis de conduire, ce chiffon de papier !
Et mon rêve, c'est comme Molière sur une scène de théâtre, de quitter définitivement ce monde sur mon vélo !
Ma vélo-thérapie (je songe à écrire un article, voire même un livre sur ce thème), car c'est ainsi que j'appelle ma manière d'utiliser le vélo, contribue fortement à mon bien-être. Et je suis persuadé qu'il y aurait beaucoup moins de monde chez les toubibs et les psys, beaucoup moins de déprimés, beaucoup moins d'obèses, beaucoup moins de "mal dans leur peau", si l'usage de la vélo-thérapie se répandait. Il ne s'agit nullement de faire la course et des exploits sans nombre : au contraire, je fais du 15 km/h en ville et du 18 à 20 à la campagne, ce qui est à la portée de tous. Mais de faire un usage habituel de la bicyclette, et de rendre à la voiture automobile son usage occasionnel, qu'elle n'aurait jamais dû perdre. Usage rendu nécessaire quand nous sommes plusieurs, bien sûr, ou pour transporter des éléments encombrants. Je me suis amusé un jour à faire des statistiques (qui valent ce qu'elles valent).
Sur un point donné, j'ai compté les voitures qui passaient devant moi pour aller dans la direction du centre de Poitiers : sur 1000 (je ne suis pas allé plus loin, mais le pourcentage n'avait guère varié depuis les cent premières), je n'en ai trouvé que 93 qui transportaient plus d'une personne, soit moins de 10%. Le co-voiturage est encore dans les limbes. Alors même que les bus, qui venaient pourtant du parcobus, où les automobilistes peuvent laisser gratuitement leurs véhicules, étaient pratiquement vides... Quel gâchis !
A tel point que j'envisage, quand nous abandonnerons notre voiture devenue trop vieille, de ne pas la remplacer, et de pratiquer la location quand le besoin s'en fera sentir, ou le taxi pour une course brève, si je n'arrive pas à grimper dans le bus. Avec moi, ce besoin est rare : je fais la majorité de mes courses à vélo, je vais au cinéma et au théâtre à vélo, je rends visite à mes amis et connaissances à vélo, je vais à notre jardin associatif "Jardi'nature" à vélo, je vais dans mes bibliothèques préférées à vélo, je fais le vaguemestre pour mes associations à vélo, tout ceci étant dans un rayon de moins de 10 km... En fait, dans une ville moyenne comme Poitiers, le vélo est le véhicule idéal. Et nul besoin d'avoir des mollets herculéens ou des épaules "mauresmoéennes", un peu de courage seulement (et encore au début seulement pour affronter les côtes du centre ville), puis on ne peut plus s'en passer.
Et je peux affirmer sans rire que mes jours sans vélo sont de loin les moins amusants de ma vie actuelle ! Autant que les jours - très rares - où je n'ai pas ouvert un livre !
Non seulement le vélo permet de vivre au grand air, non seulement il fait circuler le sang des pieds jusqu'à la tête, ce qui fait que le cerveau carbure à plein rendement, non seulement il assouplit le corps, mais surtout il donne une épaisseur au temps, ce fameux temps qui nous file soi-disant entre les mains. Il est curieux que plus les véhicules vont vite (automobiles, TGV, avions), plus les déplacements paraissent fastidieux, plus on a hâte d'arriver et plus on voudrait être arrivé presque avant de partir. A vélo, jamais ! On n'est jamais pressé (mon garçon de restaurant de Saint-Symphorien avait raison) et il arrive au contraire qu'on fasse des détours uniquement pour le plaisir de prendre le chemin des écoliers, un souvenir d'enfance sans doute... Détours qui m'étaient coutumiers en particulier quand j'allais au travail, je tenais, pour arriver en forme, à faire davantage que le 1,8 km qui me séparait de ma chère BU.
Chaque journée qui passe devient comme une rivière tranquille, qui s'en va vers l'océan, nous laissant calme et en état de grâce. L'oeil est sans cesse sollicité et souvent ravi, l'oreille et le nez aussi, du moins à la campagne, la peau frémit au vent et se colore sous le soleil... Tout se nuance, tout palpite, tout chante, tout charme... La nature, le ciel, les bois et les champs, les paysages, les villages et villes sont une scène sur laquelle nous jouons, et mieux qu'au théâtre, où nous improvisons notre partie. On se salue entre cyclistes, on s'arrête pour dire quelques mots aux personnes de connaissance, ou pour contempler une fleur ou un cheval, un château ou une église, on n'a surtout pas cette impression d'être enfermé dans une boîte.
Que du bonheur !
Et ma grande hantise est d'être atteint un jour de DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge) ou d'affaiblissement progressif, d'être obligé en somme d'abandonner cet extraordinaire moyen de locomotion. Ce ne sera pas sans tristesse, alors que j'ai déjà fixé sans le moindre remords le jour où je déchirerai mon permis de conduire, ce chiffon de papier !
Et mon rêve, c'est comme Molière sur une scène de théâtre, de quitter définitivement ce monde sur mon vélo !