C'est le temps des cerises, et voici que je découvre que, dans le parc tout près de chez nous, des cerisiers sauvages sont couverts de fruits, petits certes, mais délicieux. Le bonheur de glaner... Encore un petit bonheur, cher à Félix Leclerc, et qu'il convient de ne pas laisser perdre. Avec Jardinature, notre jardin collectif, j'ai fait connaissance d'une nouvelle plante sauvage, l'arroche rouge, aux feuilles triangulaires larges et brun rouge. Une sorte d'épinard, en fait, l'arroche peut se manger crue avec une salade ou des tomates (jeunes feuilles) ou cuite (en soupe, c'est ce qu'on a fait, délicieux). Dans notre propre jardin les fraises des bois, qui sont venues on ne sait d'où (on ne les a pas plantées), se sont multipliées, et rougissent agréablement en ce moment, aimantées par le soleil et la pluie.
En ce lundi de Pentecôte, je ne comprends pas. Les gens ont l'occasion de ne pas travailler (les administrations et pas mal de commerces sont fermés) ; voilà-t-y pas que sur la rocade, d'où je revenais sur mon vélo de ma séance de mise en forme (échauffement physique et massage), luttant contre le vent, les voitures étaient plus nombreuses qu'un lundi normal à la même heure ! Le parking de l'hypermarché était bondé...
N'a-t-on pas mieux à faire un jour de non-travail ? Est-ce nécessaire de prendre encore et toujours sa voiture ? Consommer est-il le seul signe de notre existence ? Alors qu'on dispose d'un peu de temps supplémentaire pour s’occuper des enfants, faire du jardinage ou du bricolage ou du sport, aider les vieux du voisinage ou des handicapés (si, si, ça existe) ou aux devoirs scolaires dans une association, trouver du temps pour aimer (le monde occidental souffre du manque d’amour, malgré les apparences de la sexualité soi-disant libérée et débordante, qui n’a que peu à voir avec l’amour), lire ou écrire (pourquoi pas ?), militer, pêcher à la ligne ou s’adonner à un art (dessin, musique, écriture, conversation…), bref, du temps pour essayer de donner du sens à la vie, ne peut-on pas trouver autre chose à faire un tel jour ?
On peut et on doit construire sa propre vie. Bien sûr, on bénéficie d'aides nombreuses pour cela : l'éducation d'abord, le savoir intellectuel ou technique, la philosophie, les religions, les arts et la littérature, les jeux et les sports, etc. Il y a une infinie richesse à cueillir, et qui, souvent, coûte peu : aimer, lire, partager, par exemple, ne coûtent rien. Par contre, il y faut une motivation toujours, un désir souvent, un effort en général (maîtriser une technique, aller vers les autres ou vers une oeuvre d'art, aimer vraiment, réclament les trois), et du temps. Or, que fait-on de ce temps ?
Les congés payés autrefois, les 35 h aujourd'hui, ont libéré du temps. Si c'est pour courir les hypermarchés, polluer et réchauffer la planète en augmentant sa ration kilométrique par des déplacements insensés, s'affaler devant la télé-publicité ou consommer davantage de bière, de whisky, de cannabis ou de tabac, en rêvant de toujours plus d'argent, et en oubliant de révéler le sens de notre vie, c'est bien triste.
Pour énormément de gens, le travail est alimentaire. Les périodes de non-travail (repos, congés, retraite) peuvent et doivent être enrichissantes, puisqu'on peut enfin se livrer à ce qu'on est capable de faire avec plaisir. Mais ça suppose une foi dans la vie qui manque cruellement dans notre monde occidental. Quand je vois des malades, des handicapés, qui déplacent des montagnes, parce qu'ils l'ont, cette foi, chevillée au corps et au mental, je comprends que l'excès de sécurité du monde moderne ne prédispose pas à la joie simple, aux petits bonheurs...
Et je reviens au glanage : voilà qui ne coûte rien !
En ce lundi de Pentecôte, je ne comprends pas. Les gens ont l'occasion de ne pas travailler (les administrations et pas mal de commerces sont fermés) ; voilà-t-y pas que sur la rocade, d'où je revenais sur mon vélo de ma séance de mise en forme (échauffement physique et massage), luttant contre le vent, les voitures étaient plus nombreuses qu'un lundi normal à la même heure ! Le parking de l'hypermarché était bondé...
N'a-t-on pas mieux à faire un jour de non-travail ? Est-ce nécessaire de prendre encore et toujours sa voiture ? Consommer est-il le seul signe de notre existence ? Alors qu'on dispose d'un peu de temps supplémentaire pour s’occuper des enfants, faire du jardinage ou du bricolage ou du sport, aider les vieux du voisinage ou des handicapés (si, si, ça existe) ou aux devoirs scolaires dans une association, trouver du temps pour aimer (le monde occidental souffre du manque d’amour, malgré les apparences de la sexualité soi-disant libérée et débordante, qui n’a que peu à voir avec l’amour), lire ou écrire (pourquoi pas ?), militer, pêcher à la ligne ou s’adonner à un art (dessin, musique, écriture, conversation…), bref, du temps pour essayer de donner du sens à la vie, ne peut-on pas trouver autre chose à faire un tel jour ?
On peut et on doit construire sa propre vie. Bien sûr, on bénéficie d'aides nombreuses pour cela : l'éducation d'abord, le savoir intellectuel ou technique, la philosophie, les religions, les arts et la littérature, les jeux et les sports, etc. Il y a une infinie richesse à cueillir, et qui, souvent, coûte peu : aimer, lire, partager, par exemple, ne coûtent rien. Par contre, il y faut une motivation toujours, un désir souvent, un effort en général (maîtriser une technique, aller vers les autres ou vers une oeuvre d'art, aimer vraiment, réclament les trois), et du temps. Or, que fait-on de ce temps ?
Les congés payés autrefois, les 35 h aujourd'hui, ont libéré du temps. Si c'est pour courir les hypermarchés, polluer et réchauffer la planète en augmentant sa ration kilométrique par des déplacements insensés, s'affaler devant la télé-publicité ou consommer davantage de bière, de whisky, de cannabis ou de tabac, en rêvant de toujours plus d'argent, et en oubliant de révéler le sens de notre vie, c'est bien triste.
Pour énormément de gens, le travail est alimentaire. Les périodes de non-travail (repos, congés, retraite) peuvent et doivent être enrichissantes, puisqu'on peut enfin se livrer à ce qu'on est capable de faire avec plaisir. Mais ça suppose une foi dans la vie qui manque cruellement dans notre monde occidental. Quand je vois des malades, des handicapés, qui déplacent des montagnes, parce qu'ils l'ont, cette foi, chevillée au corps et au mental, je comprends que l'excès de sécurité du monde moderne ne prédispose pas à la joie simple, aux petits bonheurs...
Et je reviens au glanage : voilà qui ne coûte rien !
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