Veille de départ : branle-bas de combat. Vérification du sac - ne pas oublier les cartes IGN, comme l'autre fois, par exemple, ni, comme aujourd'hui, en allant à Gizay (entraînement) le chocolat dans la sacoche. La fringale est si vite arrivée !
Demain les Landes.
J'y ai la plupart de mes souvenirs d'enfance, bien que j'en ai de plus anciens, rares, et plutôt opaques, de Marseille (1949), Tunisie (1949-1950), Bordeaux (1950-1951)...
Les Landes, c'est d'abord cette maison louée très bon marché, mais si peu confortable (sans eau, ni chauffage central), où nous avons vécu jusqu'en 1962, avec la cour où nous jouions, et les cabinets au fond de la cour, le poulailler. C'est ce petit village, avec sa rue de l'église, où se trouvait la maison. C'est l'école, toute proche. Notre jardin, de l'autre côté de la route nationale. La place des arènes, où se déroulait la fête locale, dite de la Saint Barthélémy, jour si célèbre chez nous autres, parpaillots. Le château de la baronne. Les deux épiceries, dont l'une ferma vers 1957. La route nationale, où nous prenions le car pour aller au marché de Saint-Sever et voir nos grands-parents paternels ou l'oncle cordonnier. Les petites routes, simplement empierrées, par lesquelles nous allions à pied le jeudi ou le dimanche chez les oncles et tantes paysans, ou sur les bords de l'Adour, à la belle saison, à la pêche à la ligne ou cueillir les mûres. Aller chercher le lait à la ferme, distante d'environ un km. Aller chercher l'eau à la pompe communale, corvée terrible, inimaginable aujourd'hui. Les vendanges, la récolte des pommes de terre, la tuerie du cochon, les noëls, les jeux de société (l'oie, dominos, loto, petits chevaux, etc.) et jeux d'intérieur en hiver, les jeux de la belle saison (courses de capsules, football dans le jardin du curé, reconnaissance des marques de voitures à leur bruit...), une grand-mère fabuleuse, les crêpes, la confection des confitures, la lecture de la Bible, des contes, du dictionnaire, de l'atlas, de l'unique Tintin que nous possédions (Les cigares du pharaon)... Plus tard, l'internat (dur, j'avais à peine dix ans) et le lycée, la découverte de l'amitié et de la lecture (merci, Alain P., grand lecteur et ami incomparable, ce fut pour moi une révélation et une nouvelle naissance) et les rêveries interminables de l'adolescence...
Si ma vie est ailleurs - et je me sens citoyen du monde plus que jamais, et pas du tout un imbécile heureux qui est né quelque part, comme chantait Brassens - tout de même cette enfance, somme toute heureuse, s'est déroulée là, et une part de moi y est toujours, enclose dans le souvenir, avec mes chers disparus...
Demain les Landes.
J'y ai la plupart de mes souvenirs d'enfance, bien que j'en ai de plus anciens, rares, et plutôt opaques, de Marseille (1949), Tunisie (1949-1950), Bordeaux (1950-1951)...
Les Landes, c'est d'abord cette maison louée très bon marché, mais si peu confortable (sans eau, ni chauffage central), où nous avons vécu jusqu'en 1962, avec la cour où nous jouions, et les cabinets au fond de la cour, le poulailler. C'est ce petit village, avec sa rue de l'église, où se trouvait la maison. C'est l'école, toute proche. Notre jardin, de l'autre côté de la route nationale. La place des arènes, où se déroulait la fête locale, dite de la Saint Barthélémy, jour si célèbre chez nous autres, parpaillots. Le château de la baronne. Les deux épiceries, dont l'une ferma vers 1957. La route nationale, où nous prenions le car pour aller au marché de Saint-Sever et voir nos grands-parents paternels ou l'oncle cordonnier. Les petites routes, simplement empierrées, par lesquelles nous allions à pied le jeudi ou le dimanche chez les oncles et tantes paysans, ou sur les bords de l'Adour, à la belle saison, à la pêche à la ligne ou cueillir les mûres. Aller chercher le lait à la ferme, distante d'environ un km. Aller chercher l'eau à la pompe communale, corvée terrible, inimaginable aujourd'hui. Les vendanges, la récolte des pommes de terre, la tuerie du cochon, les noëls, les jeux de société (l'oie, dominos, loto, petits chevaux, etc.) et jeux d'intérieur en hiver, les jeux de la belle saison (courses de capsules, football dans le jardin du curé, reconnaissance des marques de voitures à leur bruit...), une grand-mère fabuleuse, les crêpes, la confection des confitures, la lecture de la Bible, des contes, du dictionnaire, de l'atlas, de l'unique Tintin que nous possédions (Les cigares du pharaon)... Plus tard, l'internat (dur, j'avais à peine dix ans) et le lycée, la découverte de l'amitié et de la lecture (merci, Alain P., grand lecteur et ami incomparable, ce fut pour moi une révélation et une nouvelle naissance) et les rêveries interminables de l'adolescence...
Si ma vie est ailleurs - et je me sens citoyen du monde plus que jamais, et pas du tout un imbécile heureux qui est né quelque part, comme chantait Brassens - tout de même cette enfance, somme toute heureuse, s'est déroulée là, et une part de moi y est toujours, enclose dans le souvenir, avec mes chers disparus...
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