Il faut admettre que la politique, telle qu'elle se pratique depuis les débuts de la Ve République, a surtout servi de couverture aux intrigues et aux manœuvres de basse économie.
(Georges Picard, Tout m'énerve)
Il se trouve que peu après l'écriture de ma page d'hier, je suis tombé sur ce texte de Siné, que j'ajoute ici comme un codicille : "Personnellement, le culte de l'efficacité, de la réussite, de la performance, du rendement, m'a toujours gonflé. Utile n'est pas un mot qui me branche, pas plus que profitable, avantageux ou nécessaire. Un vote utile est le contraire d'un vote chaleureux, engagé, libre. C'est un geste réfléchi, gambergé, pesé, pesant, pris sans conviction, uniquement par devoir, raison et calcul ! Toute ma vie, je préfèrerai l'excès à la pondération, la licence à la retenue, le superflu à l'indispensable, le désordre à l'organisation, le cœur à la raison" (La trentième mini-zone, http://www.sinemensuel.com/zone-de-sine/la-trentieme-mini-zone/).
Bien entendu, il nous faut chasser l'occupant actuel, dont la dernière trouvaille – façon sans doute de diviser un peu plus les Français, mais il connaît bien ça, l'ayant pratiqué pendant cinq ans, voire dix puisqu'il fut ministre de la division auparavant – est de faire une manifestation du "vrai" travail : que ce vrai sonne juste quand on sait qu'il a multiplié le chômage de masse. Sans doute pense-t-il qu'il y en a un faux, et que ceux qui avaient jusqu'à présent l'habitude de manifester le 1er mai ne sont que des chômeurs déguisés ou des assistés congénitaux !
Je viens de trouver le paragraphe suivant dans un roman policier suédois de Maj Sjöwal et Per Wahlöö, La chambre close : "il n'avait jamais été condamné pour un crime quelconque. Mais combien de délinquants parvenaient à éviter d'être traduits en justice. Sans parler du fait que la loi était conçue en vue de protéger certaines classes sociales et leurs intérêts douteux". Ce qui m'a irrésistiblement fait penser à notre saint homme, et à ce que disait de lui Eva Joly pendant la campagne. Oui, disons-le, les intérêts douteux existent. Et encore, ne connaissons-nous pas tout ! Peut-être d'ailleurs que ça vaut mieux...
Je viens de trouver le paragraphe suivant dans un roman policier suédois de Maj Sjöwal et Per Wahlöö, La chambre close : "il n'avait jamais été condamné pour un crime quelconque. Mais combien de délinquants parvenaient à éviter d'être traduits en justice. Sans parler du fait que la loi était conçue en vue de protéger certaines classes sociales et leurs intérêts douteux". Ce qui m'a irrésistiblement fait penser à notre saint homme, et à ce que disait de lui Eva Joly pendant la campagne. Oui, disons-le, les intérêts douteux existent. Et encore, ne connaissons-nous pas tout ! Peut-être d'ailleurs que ça vaut mieux...
Il va de soi qu'il va axer sa campagne sur les supposés points faibles du programme de gauche : droit de vote aux étrangers, mariage des homosexuels et homoparentalité, embauche d'enseignants, etc., et flattera-t-il les électeurs du FN dans le sens du rejet de l'étranger. C'est dire qu'il est loin d'être vaincu. Je viens de lire dans le très bel essai de Simone Korff-Sausse, Figures du handicap : mythes, arts, littérature le passage suivant : "Nous voici face à un paradoxe. Dans une société qui exalte le respect de la différence, on en vient à vouloir éradiquer toute différence dès lors qu'elle apparaît comme déplaisante ou anormale". Ce qu'elle écrit à propos des handicapés pourrait très bien s'appliquer à toute autre forme de différence. Je voterai, personnellement, pour celui qui veut rassembler plutôt que pour celui qui veut diviser.