À
l'homme seul, les livres sont une compagnie suffisante. Ils ferment
la porte au nez des intrus. Le caractère imprimé, le besoin de
silence qu'il commande exigent un isolement farouche. Ce dont la
sensibilité moderne se méfie comme de la peste.
(George
Steiner, Dans le château de Barbe-Bleue : notes pour une
redéfinition de la culture, trad. Lucienne Lotringer, Gallimard,
1986)
De
retour de Noirmoutier, où j'ai passé un excellent séjour, malgré
un temps un peu trop frisquet pour mon goût. J'ai continué à lire
Duras, mais je n'arrive toujours pas à voir comment la saisir pour
l'article que je dois pourtant rendre à la fin du mois. Mais j'ai lu aussi
d'autres livres, tous excellents : un recueil de nouvelles
brèves de Marc Mauguin, Ponts
coupés (éd.
L'Escampette), dont les personnages sont légèrement décalés de la
réalité (tout ce que j'aime), et plusieurs romans, dont deux venant
des éditions Ombres noires, toutes récentes. Deux romans noirs,
très noirs, celui du Mexicain Rogelio Guedea, 41,
impressionnante description d'un Mexique contemporain effrayant, et
celui de l'Égyptien
Ahmed Khaled Towfik, Utopia,
sombre anticipation dans la lignée d'Aldous Huxley (Le meilleur des mondes) et d'Anthony
Burgess (Orange mécanique), qui décrit le devenir de notre monde mondialisé avec la
disparition de la classe moyenne : terrifiant et – peut-être
– prémonitoire...
L'île était quasiment déserte, malgré le pont du 8 mai, en tout cas dans notre coin, et nous pouvions jouer les Robinsons sur la plage... J'ai
fait beaucoup de vélo avec Christian qui m'a accompagné, pour
parfaire ses recherches généalogiques sur ses origines familiales :
il devait consulter les registres d'état-civil des quatre communes
de Noirmoutier, et on a même poussé jusqu'à la mairie de La Barre-de-Monts, sur
le continent, en passant par le Gois et retour par le pont, soit 60
km, avec un terrible vent contre au retour. Mon objectif : outre
prendre l'air, me préparer à ma grande randonnée de cet été
– désolé, je ne serai pas de la cyclo-biblio
2014 (grande
rencontre-randonnée de bibliothécaires amateurs de vélo, venant de
tous pays), je n'aime pas assez les projets de groupe, je pense de
plus en plus que tout vrai voyage est intérieur, et donc doit se
faire seul – pour moi, ce sera le long de la Garonne et du canal du Midi, puis vers
l'Aveyron...
Premier passage au Gois (jeudi 8 mai, pluie et vent)
Mon
ordinateur a eu des problèmes, je crois qu'il est en bout de course,
on verra à le remplacer bientôt.
J'ai
eu le plaisir de voir cinq poèmes inédits acceptés et publiés par
l'excellente revue électronique Recours
au poème : on peut
les voir et les lire sur
Et,
si tout se passe bien, en juin, je ferai un saut à Paris pour l'AG
de CAP-JPO-EuroPalestine, avec un passage au Marché
de la poésie de
Saint-Sulpice, où je serai sur le stand de L'Harmattan pour faire
des dédicaces...
Georges
Bonnet (95 ans en juin) vient de se casser le col du fémur. Ma sœur
Maryse a de très graves ennuis de santé. On annonçait à La
Barre-de-Monts la présence de vingt-cinq listes pour les élections
européennes !!! Et j'ai l'heureuse surprise de la visite chez moi de la bru (Mathilde) et du petit-fils (Gallim, plus de 2 m de taille !) de mon ex-collègue et ami guadeloupéen Yvon Bourseau ! Vive l'amitié...
La Tour Plantier, une des curiosités de l'île : ce n'est pas un phare !