vendredi 25 mai 2007

24 mai 2007 : retrouvailles

Journée sans histoires, après le petit succès d'hier à Bélis, où le public était restreint mais ravi...
Petite balade à vélo dans l'après-midi pour entretenir la machine humaine, reprendre de l'énergie, et empêcher Rossinante de rouiller.
Les petites routes dans la haute lande sont extraordinairement calmes : pas une voiture ! La forêt n'est jamais la même, ici, une haute futaie sombre, car les troncs droits et serrés, à l'écorce du gris au brun foncé, sont couronnés d'un chapeau végétal d'aiguilles vert profond, là, une friche de fougères et d'ajoncs, et entre deux, toutes les étapes intermédiaires, puisqu'on fait des coupes, on laisse reposer un peu, puis on replante.
Je me souviens du temps où je partais sur mon vélo et m'arrêtais dans un endroit propice pour me faire un lit de fougères et bouquiner, à l'abri du bruit de la maisonnée, un peu égoïstement...
De temps en temps, un immense champ de maïs. Quelques fermes au fond d'un airial, certaines délabrées, d'autres bien restaurées. Un petit arrêt au cimetière de Cère pour quelques instants de recueillement sur les tombes de ma grand-mère et de mon père.
Je rentre avant un gros orage qui occasionne des dégâts chez ma soeur et m'empêche de rallier le lieu de lecture à vélo : chemin inondé et boueux !
En arrivant au restaurant (car ce soir, la séance de lecture est à 21 h), retrouvailles surprise : mon vieux camarade de la classe de philo, Bernard Graciannette, pas vu depuis une dizaine d'années, alors même que, à chaque fois que je vais à Mont de Marsan, je me dis qu'il faut que j'aille lui rendre visite ! La honte ! C'est une surprise qu'ont concoctée les organisateurs, en complicité avec ma soeur qui a gardé le secret. Il est toujours assez handicapé (depuis un accident de naissance, et il avait passé le baccalauréat et sa licence de philosophie en tapant sur une machine à écrire), marche avec difficulté, ayant subi récemment plusieurs opérations de la hanche, mais son intellect est toujours vif, et il est ravi de me revoir, et réciproquement. A table, nous discutons, et j'apprends qu'il est responsable de la section locale de la Ligue des Droits de l'homme.
Le Cercle des travailleurs est une association ancienne, qui remonte au XIXème siècle, et qui a été ranimée récemment par M. Duhurt, avec l'aide du parc naturel des Landes de Gascogne. Au bout du compte, dix-huit personnes assistent à la lecture sur le thème de la "nourriture". J'essaie de me surpasser, car maman est là aussi, et à quatre-vingt sept ans, c'est la première fois qu'elle assiste à une de mes animations. Je ne sais pas si j'ai réussi, en tout cas, on rit beaucoup, le texte de Georges Flipo, Ne pas chipoter, que je lis pour la première fois, passe bien, ainsi que l'extrait, plus réflexif que narratif, du Désert des déserts de Wilfred Thesiger. Et ma jeune nièce de quatorze ans, également présente, ouvrait de grands yeux : j'espère qu'elle a aussi ouvert tout grand ses oreilles. Et mon Livre d'or, que je laisse à la disposition des auditeurs, se remplit copieusement ! Deux regrets : mon filleul et blogueur préféré était absent. Et, bien sûr, l'absence de Claire, restée à Poitiers.
LE DÉSERT DES DÉSERTS - Wilfred THESIGER
Adichats, les Landes...

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