lundi 3 mars 2014

3 mars 2014 : Gaza : des femmes contre le blocus de Gaza !!!


Puisque partout dans le monde, les régions sont actuellement habitées, comment seraient-elles occupées par de nouveaux arrivants, sinon par la force, la guerre, la ruse ?
(Shûsui Kôtoku, L'impérialisme, le spectre du XXe siècle, trad. Christine Lévy, CNRS, 2008)


Une délégation de cent femmes de divers pays se dirige cette semaine vers Gaza en passant par l'Égypte (puisqu'impossible d'y aller en passant par Israël, emprisonnement à Tel Aviv il y a trois ans, blocage dans les aéroports européens il y a deux ans !), et entendent y célébrer la Journée Internationale des Femmes du 8 mars avec les femmes et toute la population de ce territoire palestinien martyr. Toutes répondent à l’appel au secours lancé par les associations féminines de la bande de Gaza, immense "camp de concentration" (comment appeler autrement ce territoire ?) à ciel ouvert (mais surveillé en permanence par des drones), où sont enfermés 1,8 million de Palestiniens, hommes, femmes, enfants de Palestine, sans possibilité d'en sortir, ni par terre (une clôture hermétique a été érigée par Israël et une zone-tampon existe où il ne fait pas bon s'approcher : encore une Palestinienne tuée par les Israéliens ce 1er mars), ni par mer (même les pêcheurs de Gaza sont souvent pris à partie par les garde-côte israéliens), ni par les airs (l'aéroport de Gaza a été détruit par Israël).

manifestation à Paris contre le blocus de Gaza
       
C'est, cette fois encore, une délégation internationale, venant d'une dizaine de pays, dont la France. La délégation algérienne est emmenée par l’héroïne de la guerre d’indépendance Djamila Bouhired. Aminata Traoré, admirable femme politique malienne, sera là aussi. Une parlementaire britannique, Jenny Tonge, et une universitaire de ce même pays, Mona Baker, ainsi que l'Irlandaise Mairead Maguire, militante ayant obtenu le prix Nobel de la paix en 1976, ont annoncé leur venue. Pas une seule députée ou sénatrice française, hélas.



manifestation à Paris contre le blocus de Gaza
       
Comme on le voit sur les quatre cartes comparatives du panneau à gauche, le grand Israël, rêve des sionistes, approche. La peau de chagrin palestinienne se restreint sans cesse. Et avec ce rétrécissement, tout espoir d'un état viable, et donc d'une paix.


manifestation à Paris contre le blocus de Gaza
       
Compte tenu des graves problèmes se posant à la population gazaouie (eau potable aléatoire, électricité pendant trois ou quatre heures par jour seulement, vivres et matériels de toutes sortes n'arrivant que selon le bon vouloir d'Israël), on voit que la campagne pour la levée du blocus de Gaza doit se poursuivre sans relâche.
          
Il faut croire qu'on fait payer aux Gazaouis leur « mauvais » vote de 2006. Eh oui, ils ont voté massivement pour le Hamas. Mais qui en est responsable ?

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Et du côté des territoires occupés ?
 
Il ne faut pas croire que de l'autre côté, dans les territoires occupés de Cisjordanie, la situation soit tellement meilleure pour les Palestiniens, enserrés de toutes parts, et je m'étonne qu'ils ne protestent pas plus fortement, et je suis même stupéfait du silence assourdissant des gouvernements occidentaux, si prompts à dénoncer ce qui se passe au Mali, en Centre Afrique, en Syrie, en Ukraine ou au Vénézuela. 
Ainsi, à l’est de la Cisjordanie, 95 % de la vallée du Jourdain est sous contrôle militaire israélien. Les Palestiniens qui y vivent, principalement des petits paysans, sont souvent contraints d’abandonner leurs terres et de travailler comme ouvriers agricoles dans les fameuses "colonies", fournisseuses d'agro-industrie pour l'exportation : produits que nous trouvons dans nos hypermarchés.
En effet, Israël a repris une loi de l'ancien Empire ottoman qui vaut pour tous les territoires occupés : toute terre qui n’est pas cultivée pendant trois ans revient à l’État. Or, les facteurs d’abandon de terres ne manquent pas : difficultés pour les Palestiniens de se déplacer (checkpoints nombreux, zones non autorisées, etc.), manque d’eau d'irrigation réservée aux colonies en prriorité. Même l’eau potable, contrôlée par les Israéliens, bien que pompée en territoire palestinien occupé, est vendue à un prix exorbitant aux Palestiniens.
N'oublions pas les terres de la vallée du Jourdain classées comme zones militaires ou réserves naturelles et interdites aux Bédouins. S'il ont le malheur d'y mener paître leurs animaux, ces bergers nomades prennent le risque d’être la cible de la soldatesque (qui ne plaisante pas) ou de voir leurs animaux saisis, de devoir payer des amendes démesurées pour les récupérer, voire d'aller en prison s'ils se plaignent. S'il y a lieu, pour éliminer le pâturage intempestif, l'armée brûle des terres soi-disant réservées à la protection de la nature.

On voit donc ici à l'œuvre l'impérialisme infernal dont je parlais hier, sous ses formes les plus détestables : militaires tout puissants, extorsion de terres, destructions d'habitations, persécutions et humiliations permanentes, agressions et expulsions diverses (sous prétexte de maintien de l'ordre), paupérisation croissante des populations paysannes et bédouines... Au fond, on s'arrangerait pour faire le vide – et obliger à l'exil – qu'on ne s'y prendrait pas autrement. D'où un exode rural nombreux qui arrange bien Israël, les terres non-cultivées par les partants deviennent de nouveau des colonies potentielles.
Et ne croyons que ceux des Palestiniens qui ont la chance (?) de travailler dans les "colonies" soient mieux lotis : pour pouvoir gagner leur lieu de travail, ils sont astreints à des queues humiliantes d'une demi-heure à une heure (dans le meilleur des cas) aux checkpoints, matin et soir. Travail d'ailleurs souvent précaire, puisque pour avoir un contrat de travail, il faut avoir un casier judiciaire vierge : or, depuis 1967, on sait que 40 % des hommes ont connu les prisons militaires israéliennes, avec ou sans procès. Une aubaine pour les colons qui leur permet de s'affranchir du droit du travail israélien, déjà peu favorable aux non-citoyens israéliens. Travail de plus effectué sans protection contre les produits chimiques utilisés intensivement, et soumis à des horaires et cadences d'enfer. Et bien entendu, sous-payé, et avec une exploitation plus poussée des femmes et des enfants. Syndicats et protestations évidemment interdits. Je ne doute pas que le patronat français pourrait en prendre de la graine : il devrait aller y faire un tour ! Si grève il y a quand même, les grévistes sont immédiatement licenciés, et même pour raisons de sécurité (on sait que les meneurs protestataires sont toujours dangereux), emprisonnés pour une durée indéterminée (donc plus de contrat de travail possible, voyez la perversité), et c'est un prétexte pour aggraver les restrictions de circulation pour les Palestiniens, tout étant bon pour leur faire fuir leur pays.
Résultat, la situation de la majorité des Palestiniens de la région, notamment la plupart des bédouins, relèvent de l’urgence humanitaire.

Voilà, c'est encore le « protestant » qui écrit et qui va se faire de nombreux amis ! Je n'ai jamais supporté l'oppression, d'où qu'elle vienne (adulte contre enfant, jeune contre vieux, homme contre femme, blanc contre noir plus fréquent que l'inverse –, riche contre pauvre id. , rationaliste contre croyant et vice versa, etc...). Oserais-je ajouter qu'encore une fois, ce sont les femmes qui nous montrent l'exemple ?

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