samedi 28 décembre 2013

28 décembre 2013 : bilan de l'année, premier semestre


Car comment savoir qui il était réellement ? Le savait-il seulement lui-même ?
(Nikos Kazantzaki, Le pauvre d'Assise, trad. Gisèle Prassinos et Pierre Fridas, Presses Pocket, 1991)


Je sais, l'année n'est pas finie, mais j'ai quand même envie de faire un petit bilan, et pour commencer, du premier semestre...
Ce dernier a été principalement marqué par mon deuxième voyage en cargo et par la satisfaction intense qu'il m'a procuré à tous points de vue. Pour reprendre un verbe utilisé par Brassens dans sa fameuse chanson Hécatombe (chanson qui commence par "Au marché de Brive la Gaillarde"), j'ai vraiment « biché » pendant ce voyage, c'est-à-dire que je me suis profondément réjoui. J'ai tout apprécié, le relatif dénuement récréatif dû à la presque absence de divertissement collectif (à l'exception des trois repas barbecue et d'une soirée karaoké chez les Philippins) qui oblige à s'occuper de soi, la sobriété idéale des repas expéditifs, la durée qui a permis de faire longuement connaissance, tant avec les autres passagers qu'avec l'équipage, aussi bien qu'avec le fonctionnement du navire, des manœuvres de déchargement-chargement, les deux franchissements du canal de Panama, les brèves escales... Et, bien sûr, l'extraordinaire dilatation du temps qui m'a offert une pause bienvenue dans ma vie. Réflexion, méditation, observation des phénomènes naturels, mer et vagues, météores et phénomènes célestes, respiration de l'air marin, lecture, écriture, ont jalonné, jour après jour, une découverte du monde qui fut aussi une découverte du moi.

en train de regarder la mer et de prendre une photo, sur le pont supérieur
  
Je ne reviens pas trop là-dessus, je l'ai longuement évoqué dans mes blogs de mars, et il me reste à écrire un livre là-dessus, qui sait ? - j'ai pris d'abondantes notes. D'ailleurs, ça m'a tellement plu que je réitère cette année pour un plus long périple encore, un demi-tour du monde de quatre-vingt-dix jours qui, cette fois, va me faire traverser l'Océan Pacifique.
Nonobstant cette absence de presque deux mois, j'ai beaucoup pratiqué l'amitié, et rendu visite à maintes reprises à mes amis de Poitiers, parfois dans les difficultés dues à l'extrême vieillesse ou à la maladie. Mais je suis allé aussi à Paris, à Montpellier et environs, à Bédarieux, en Dordogne, à Grenoble, en Charente, en baie de Somme, en Avignon, dans les Landes, et n'ai donc pas oublié ni négligé mes « parents et alliés » (comme on dit dans les nécrologies), ni les amis de ces coins-là. J'ai terminé le semestre en beauté par le Festival de cinéma de La Rochelle, et mes  accueillants amis d'Angoulins-sur-Mer. Je n'oublie pas non plus que j'ai hébergé deux jeunes musiciens colombiens, Alejandra et Juan Camilo, ainsi que les couch-surfeurs qui m'ont sollicité, et des ami(e)s qui m'ont visité. Je les ai emmené(e)s à chaque fois à la dune du Pyla, ce qui a permis à mon automobile de se rendre utile (outre qu'elle a servi à ma fille pendant que je voguais sur les mers).

couverture du livre

Enfin, j'ai eu le plaisir de voir paraître une sélection de mes poèmes chez L'Harmattan : Le temps écorché a bénéficié d'une très belle couverture, grâce à la photo de mon amie Christine Mehring (non créditée, hélas, mais rendons à César ce qui lui appartient) et je suis assez satisfait du résultat. Le livre m'a valu quelques belles lettres (uniquement féminines) et pour l'instant trois recensions critiques dans des revues de poésie, dont une en Belgique.

 photo originale de Christine Mehring

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