Car
comment savoir qui il était réellement ? Le savait-il
seulement lui-même ?
(Nikos
Kazantzaki, Le
pauvre d'Assise,
trad. Gisèle Prassinos et Pierre Fridas, Presses Pocket, 1991)
Je
sais, l'année n'est pas finie, mais j'ai quand même envie de faire
un petit bilan, et pour commencer, du premier semestre...
Ce
dernier a été principalement marqué par mon deuxième voyage en
cargo et par la satisfaction intense qu'il m'a procuré à tous
points de vue. Pour reprendre un verbe utilisé par Brassens dans sa
fameuse chanson Hécatombe (chanson qui commence par "Au marché de Brive la Gaillarde"),
j'ai vraiment « biché » pendant ce voyage, c'est-à-dire
que je me suis profondément réjoui. J'ai tout apprécié, le
relatif dénuement récréatif dû à la presque absence de
divertissement collectif (à l'exception des trois repas barbecue et
d'une soirée karaoké chez les Philippins) qui oblige à s'occuper de soi, la sobriété idéale
des repas expéditifs, la durée qui a permis de faire longuement
connaissance, tant avec les autres passagers qu'avec l'équipage,
aussi bien qu'avec le fonctionnement du navire, des manœuvres de
déchargement-chargement, les deux franchissements du canal de
Panama, les brèves escales... Et, bien sûr, l'extraordinaire
dilatation du temps qui m'a offert une pause bienvenue dans ma vie.
Réflexion, méditation, observation des phénomènes naturels, mer
et vagues, météores et phénomènes célestes, respiration de l'air
marin, lecture, écriture, ont jalonné, jour après jour, une
découverte du monde qui fut aussi une découverte du moi.
en train de regarder la mer et de prendre une photo, sur le pont supérieur
Je
ne reviens pas trop là-dessus, je l'ai longuement évoqué dans mes
blogs de mars, et il me reste à écrire un livre là-dessus, qui
sait ? - j'ai pris d'abondantes notes. D'ailleurs, ça m'a
tellement plu que je réitère cette année pour un plus long périple
encore, un demi-tour du monde de quatre-vingt-dix jours qui, cette
fois, va me faire traverser l'Océan Pacifique.
Nonobstant
cette absence de presque deux mois, j'ai beaucoup pratiqué l'amitié,
et rendu visite à maintes reprises à mes amis de Poitiers, parfois
dans les difficultés dues à l'extrême vieillesse ou à la maladie.
Mais je suis allé aussi à Paris, à Montpellier et environs, à
Bédarieux, en Dordogne, à Grenoble, en Charente, en baie de Somme, en Avignon, dans
les Landes, et n'ai donc pas oublié ni négligé mes « parents et alliés »
(comme on dit dans les nécrologies), ni les amis de ces coins-là.
J'ai terminé le semestre en beauté par le Festival de cinéma de La
Rochelle, et mes accueillants amis d'Angoulins-sur-Mer. Je n'oublie pas non plus
que j'ai hébergé deux jeunes musiciens colombiens, Alejandra et Juan
Camilo, ainsi que les couch-surfeurs qui m'ont sollicité, et des
ami(e)s qui m'ont visité. Je les ai emmené(e)s à chaque fois à la
dune du Pyla, ce qui a permis à mon automobile de se rendre utile
(outre qu'elle a servi à ma fille pendant que je voguais sur les
mers).
couverture du livre
Enfin,
j'ai eu le plaisir de voir paraître une sélection de mes poèmes
chez L'Harmattan : Le temps écorché a bénéficié
d'une très belle couverture, grâce à la photo de mon amie
Christine Mehring (non créditée, hélas, mais rendons à César ce qui lui appartient) et je suis assez satisfait du
résultat. Le livre m'a valu quelques belles lettres (uniquement
féminines) et pour l'instant trois recensions critiques dans des
revues de poésie, dont une en Belgique.
photo originale de Christine Mehring
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