Les
réformes qui viennent d’en haut s’annulent dans les sphères
inférieures grâce aux vices de tous, au désir avide des
fonctionnaires de s’enrichir en peu de temps et à l’ignorance du
peuple qui consent à tout.
(José
Rizal, Au pays des moines,
trad. Henri Lucas et Ramon Sempau, Stock, 1899)
Il
faut bien céder aux sirènes, et parler un peu politique, puisque
tout le monde en parle.
Un des slogans les plus virulents (et pertinents ?) de mai 68
Affiche trouvée sur internet
Affiche trouvée sur internet
Enfin,
on parle d’élire un président, ce qui a peu à voir avec la vraie
politique, qui est celle d’assurer le bien commun à l’ensemble
de la population en place, d’accueillir ceux qui fuient leurs pays
pour tout un tas de raisons (guerres, dictatures, famines, etc.) dont
la plupart relèvent de nos fautes politiques, puisque au lieu
d’aider au développement réel de ces pays, nous nous servons
outrageusement de leurs matières premières, nous leur imposons des
cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières, nous
fourguons nos surplus d’armes à leurs dirigeants et nous formons
leurs policiers à les réprimer sauvagement. La vraie politique
n’est pas non plus de distribuer des légions d’honneur à des
roitelets à qui nous vendons des armes dont, hélas, ils se servent,
aussi bien contre leur propre peuple que contre les peuples voisins.
Ah !
Elle est belle, notre démocratie, et en plus, on voudrait
l’exporter ! Déjà, chez nous les élections sont des
mascarades éhontées, pas tellement chez les petits candidats
d’ailleurs, mais chez les prétendus gros, ceux dont on parle sans
arrêt, et tant pis si les petits aussi disent des vérités, si
Poutou, lors du débat à onze, a montré que le roi était nu, à
tel point que les autres "grands" n’ont plus voulu d’un
second débat à onze, que j’attendais avec impatience, étant dans
l’avion lors du premier !
Je
fais tout à fait confiance aux journalistes, à leur mauvaise foi,
et aussi au fait qu’ils sont payés grassement (pas envie de perdre
leur emploi) par les gros pontes qui contrôlent la presse et les
médias, et à leurs questions vicieuses pour que les prestations des
petits candidats soient rendues ridicules (certains le sont sans
qu’on les pousse beaucoup). On verra ce qu’il en est avec les
gros candidats, qu’ils vont forcément prendre avec plus de
pincettes. Sauf peut-être Mélenchon, devenu la bête noire de toute
une presse aux ordres, depuis que les sondages (alors, ceux-là, oui,
seraient à prendre avec des pincettes, ils sont calculés pour
fabriquer l’opinion, et non pas pour la refléter) le donnent
presque au second tour ! Et alors, pourquoi pas ? ? ?
Pour
ma part, j’ai lu cet hiver des bouquins de Mélenchon : j'ai dévoré Le
hareng de Bismarck, son pamphlet anti-européen et anti-allemand,
formidablement documenté, et son libre biographique d’entretiens
Le choix de l’insoumission, où il raconte son parcours. Et
bien sûr, L’avenir en commun, le livre-programme du
candidat Mélenchon, rédigé par plusieurs dizaines de personnes au
cours de multiples réunions. Je viens cet après-midi d’acheter
son nouveau livre (un titre à la Sénèque), De la vertu, et
ai été ravi de voir derrière moi un tout jeune homme qui achetait
L’avenir en commun. J’avais peur qu’il n’y ait que des
vieux cons dans mon genre qui votent Mélenchon, mais non, il attire
aussi des jeunes. Faut dire que ses meetings sur youtube font un
tabac ! Ça risque d’ailleurs d’être mon dernier vote. Car,
s’il ne passe pas au premier tour, je compte bien mettre un second
bulletin Mélenchon au deuxième tour, même si ce sera considéré
comme nul. Je n’ai pas envie de voter blanc, mais de voter selon
mon cœur ! J’en ai marre aussi de voter contre !
Et
Mélenchon a raison, cette monarchie présidentielle est à bout de
souffle, elle nécessiterait une refonte complète. Après, je serai
trop vieux, je considère que c’est aux jeunes de décider de leur
avenir ; moi, je n’en ai plus, ou si peu ! Ah ! s’il
était élu, ça changerait tout, il me redonnerait goût à la vie
politique...
Mais
voici mes pronostics (en l’absence de tout attentat avant le
premier tour, car sinon, Le Pen aura un boulevard ouvert devant elle
et pourra dire « merci » aux islamistes) :
optimiste :
1 Mélenchon 2 Macron
pessimiste :
1 : Le Pen 2 : Fillon
Car
les mis en examen n’ont pas dit leur dernier mot, loin de là. La
corruption a atteint un tel niveau, et hélas, les admirateurs de nos
deux tourtereaux les admirent justement parce qu’ils ont fait ce
qu’ils ont fait – et ce qu’ils voudraient bien faire, eux
aussi. Ils se contentent de jouer au loto et de perdre.
C’était
mon jour sans illusion et mon côté anar ! Et de vérité : je ne vois pas pourquoi je cacherai pour qui je voterai ! Le secret des urnes a bon dos... Y en a qui ont honte de voter Le Pen et qui ne le disent pas, même aux instituts de sondage, ce pourquoi elle fait toujours des scores meilleurs...
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