L'échange
n'est que trace en voyage. Les rencontres sont furtives, car le
voyageur ne fait que passer, par définition. Les relations n'en ont
pas moins de valeur, et les liens que l'on tisse, même superficiels
et éphémères, ne sont pas illusoires.
(Daniel
Herrero, Partir :
éloge de la bougeotte)
La
dernière escale du voyage aller fut Callao, le port de Lima, où
Jean est descendu pour ne pas remonter. Finalement, je suis allé à
Lima, non sans appréhension, car Janet, vu l'heure tardive du feu
vert (midi) a refusé. J'ai donc suivi Jean, nous avons pu prendre le
même taxi qui l'a déposé chez son hôtesse, une superbe villa
coloniale aristocratique des beaux quartiers.
presque en face de la maison où Jean a loué une chambre, un superbe flamboyant
Adios, Jean, tu as été
un compagnon presque parfait, nous nous sommes bien amatelotés
ensemble, comme il est écrit chez Édouard Corbière ! On a
bien ri, ce qui fait du bien, on ne s'est pas trop imposé l'un à
l'autre, respectant la liberté de chacun. Qui sait, on se reverra ?
Puis
le taxi m'a laissé devant la cathédrale, en compagnie d'un
chaperon-cicerone qui parlait autant anglais que moi espagnol, et qui
ne m'a pas laissé seul un instant. J'ai donc visité un peu le
centre ville, franchement, c'est pas mieux que Guayaquil, et même
plutôt moins bien ! Si l'on ôte deux ou trois églises, le
Palais présidentiel et le Palais de justice, et quelques bâtiments
monumentaux de la Place centrale, c'est plutôt sinistre, même les
rues piétonnes, à l'exception de l'endroit où sous des parasols
les joueurs d'échecs font des tournois.
joueurs d'échecs
J'ai
assisté à la relève de la garde présidentielle, en habit
chamarré, et au pas de l'oie.
la garde avant la relève (que j'ai filmée et rajouterai plus tard)
Lima fait avec Callao une conurbation
immense de plusieurs millions d'habitants. Une partie de
l'agglomération ressemble à celles de Sicile ou de Crète,
c'est-à-dire avec maisons et immeubles inachevés, mais déjà
habités. Mais la végétation est luxuriante et il y avait dans le
quartier de Jean de superbes flamboyants. J'ai trouvé un endroit
d'où envoyer un message internet ; visiblement, on y recycle
nos vieux ordinateurs, ça faisait un bail que je n'avais pas vu
d'aussi vieux écrans style années 90. De plus, le clavier était
espagnol, les lettres pas placées au même endroit, et nos lettres
avec accent absentes, aussi, mon message a-t-il été bref !
Et
soudain, avant d'aller sur internet, quand j'ai voulu me servir à un
distributeur bancaire, craignant de n'avoir pas emporté suffisamment
de dollars, je me suis rendu compte que j'avais totalement oublié
mon code bancaire, le trou noir, complet, absolu. Je me souvenais très
bien de celui de ma précédente carte de la Banque populaire de
Poitiers, mais de celui de Bordeaux, néant. Il ne m'est revenu que bien plus tard...
Deux jours plus tard, nous
sommes arrivés à Paita, très joli petit port de pêche.
bateaux de pêcheurs à Paita
Un seul
quai pour les cargos et une seule grue, c'est minuscule. De ce fait
pour décharger les conteneurs du cargo, on utilise pour la première
fois les grues du cargo, qui sont au nombre de trois, et dont jusqu'à
présent, je ne soupçonnais pas l'utilité. Chaque grue soulève deux conteneurs en même temps. Bien sûr, les
dockers les agrippent manuellement à la grue.
les dockers au boulot fixent les conteneurs au cordage des grues
Et
des dizaines de pélicans sur le quai, avec une quantité
impressionnante de leurs fientes !
la horde de pélicans, les taches blanches sont de la fiente
On va rester à Paita toute
la journée, et donc Janet a envie d'y aller. C'est si petit qu'on
n'a pas besoin de taxi, on peut y aller à pied.
Et
voilà, nous y sommes partis, très tôt pour éviter le soleil
brûlant de l'après-midi, et de 9 h 15 à 11 h 30, nous avons
marché, déambulé, sommes sortis avec le moins de formalités
administratives depuis le début (oui, là, on aurait pu faire pénétrer des marchandises prohibées sur le cargo, pas la moindre fouille), avons longé la plage et sa bordure
de cocotiers,
cocotier en bordure de l'avenue de la plage
sommes entrés dans l'église, et sur la place de
l'église, il y avait un groupe de la jeunesse adventiste qui
palabrait, apparemment pour recruter du monde pour aller nettoyer la
plage. Paita est un petit port de pêche, paisible, où les
taxis-voitures sont remplacés par des motos-taxis tricycles qui
pullulent.
sur l'avenue de la plage, les motos-taxis tricycles
Nous
n'en avons pas pris, vu la faible distance à parcourir, 500 m du
port au centre ville. Dans une échoppe d'artisanat, Janet a acheté
des épées en « ivoire » d'espadon, une grande et une
petite. « It's the last time for me ! », me
dit-elle, pour justifier cet achat coûteux : elle a marchandé !
artisanat où Janet a acheté ses épées
En repassant sur la plage, au retour, la jeunesse adventiste procédait au grand nettoyage.
au boulot !
Bien
entendu, nous avons photographié et même filmé les pélicans qui
semblaient nous attendre et ne s'envolaient vraiment qu'au tout
dernier moment.
bon vol, balourd !
Voilà
pour les escales ; ensuite, nous ne sommes pas descendus à
Guayaquil, par contre, nous avons de nouveau fait l'excursion à
Carthagène, cette fois avec Jochen.
de retour à bord, je photographie un pélican à travers un des hublots de notre mess
À
suivre...
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