Et il suffit de voir ces images du RER, aujourd’hui à la télé, de cette Seine-Saint-Denis qui vient servir Paris, des rames bondées de travailleurs comme si de rien n’était : alors qu’on nous prône, officiellement, le « confinement » et la « distanciation sociale », eux, elles, sont entassés […] c’est patent, leur santé compte moins que la nôtre.
(François Ruffin, Leur folie, nos vies :La bataille de l’après, Les liens qui libérent, 2021)
En ces temps très durs, où les oppresseurs sont toujours plus oppresseurs et les opprimés toujours plus opprimés, et où il est de bon ton de se taire sur Gaza (sinon, on risque d'être incriminé comme "antisémite"), où le droit international est bafoué comme jamais par ceux qui se targuent d'être démocrates, où la religion généralisée est celle de loi du marché, avec son corollaires, le culte de la consommation, il est bon de se replonger dans la poésie pour maintenir sa tête hors du courant de la propagande unilatérale des médias et respirer un peu d'air frais, et se purifier les poumons de la nauséabonde réalité actuelle.
Je vous propose un poème de Park Ynhui, poète coréen né en 1930 :
Lumière isolée
J'ouvre la fenêtre où sont
Collées les étoiles
Au creux d'une nuit
Sans sommeil
Dans la tour d'appartements
En face
Une seule et unique fenêtre
Encore éclairée
Solitaire
Là-bas aussi le cœur
De quelqu'un qui
N'arrive pas à trouver le sommeil ?
Comme les étoiles
Tout seul
(Park Ynhui, L'ombre du vide, trad. Benjamin Joireau, L'atelier des cahiers, 2012)
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