le fantasme de la disparition. S’évaporer, sans préavis, sans laisser la moindre nouvelle, partir, prendre congé, démissionner de la vie, démissionner de la réalité.
(Fabrice Caro, Broadway, Gallimard, 2020)
Je dois dire que j’ai souvent eu ce fantasme dans les années 70 ou les années 2000 en particulier. J’avais même commencé à l’époque un "roman" resté inachevé comme toutes mes autres tentatives dans ce domaine. J’y ai renoncé après avoir lu le roman de Pirandello Feu Mathias Pascal (où le héros disparaît à la suite de la fausse annonce de sa mort) et celui de Giraudoux Aventures de Jérôme Bardini (où là Jérôme décide sciemment de quitter famille, boulot et amis), le second étant d’ailleurs plus proche de mon intention. C’est un peu pour ça d’ailleurs que j’ai beaucoup voyagé seul, totalement déconnecté de mon monde habituel, de ma réalité ordinaire, comme ce fut le cas de mes longues randonnées à vélo à travers la France au début des années 70 et encore en 2014 (en serai-je capable encore aujourd’hui ?) ou en cargo surtout (mes longs périples sans autre but que le déplacement de 2013 et 2015).
J’entame donc ce voyage en Pologne, où je ne serai seul que pendant le déplacement car là-bas, on m’attend ! Ce sera l’occasion de retrouvailles, mon ami Claude (d’origine polonaise) et ma cousine Christine de l’Hérault, m’ayant chargé de dire bonjour à mes amis qu’ils ont rencontrés lors d’un séjour à Cracovie, car je les avais mis en contact. J’espère retrouver l’atmosphère de ma jeunesse, même si la Pologne, à l’instar de la France, a bien changé depuis. Mais il existe une polonitude que j’espère identifier de nouveau et que je n’ai jamais percue nulle part ailleurs. D’ailleurs, n’est-ce pas par ce nulle part qu’Alfred Jarry désignait le lieu où se passait sa pièce Ubu roi ?
On verra ça à mon retour le 22 avril, mais pas sûr que je reprenne mon blog avant mai, car la fin avril va être surchargée : derniers préparatifs de l’AG des Amis de l’Utopie, visite de ma nièce Sarah avec ses deux filles, puis déplacement dans les Landes pour une réunion familiale de printemps lors du week-end du 1er mai. De quoi alimenter mon fantasme de disparition !!!
PS : ce fantasme est à l’œuvre dans le film belge de François Pirot, Ailleurs si j'y suis, vu récemment et qui m'a conquis...
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