Un matin neuf comme le monde
(Jean Marcenac, Le cavalier de coupe, Gallimard, 1945)
Je songe aux petits matins de Venise, avant les petits déjeuners à l’hôtel qui débutaient à 7 h 30 ; et où, levé à six heures parfois, j’allais d’abord faire un tour dehors dans les rues presque vides, en tout cas de touristes. Comme Venise est beaucoup plus à l’est que la France, le soleil se levait plus tôt, il faisait déjà jour, alors qu'à la même heurt je me retrouve ici encore dans la nuit !
Je vous propose en poème du mois, un extrait de Un automne au creux des bras, de Philippe Mathy, poète belge (éditions L’herbe qui tremble, 2019), en souvenir de mon long séjour en Poitou (1989-2011) et de ma randonnée de cyclo-lecteur dans le Marais à l’automne qui suivi la mort de Claire.
MARAIS POITEVIN
La barque descend la conche
glisse sur le silence
Solitaire la rame
mélange l’eau
mêle des reflets qui s’évadent
Si les frênes têtards
secouaient leurs bras nus
pour agiter le ciel
le miroir où nous allons
parlerait en mots de soleil
trancherait de rires
nos visages
dans la clarté retrouvée
d’une vase qui se pose
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