Je comptais les jours écoulés, je faisais des additions, des soustractions, des calculs, et je pensais aux années qu’ils allaient me voler.
(Eduardo Galeano, La chanson que nous chantons, trad. Régine Mellac et Annie Morvan, Albin Michel, 1977)
À peine rentré de Venise, et avant d’entamer mes comptes rendus, voici que je reçois ce communiqué de l’Association France-Palestine, dont je suis adhérent.
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L’évasion des prisonniers palestiniens : un acte de résistance, l’exigence d’une protection internationale
https://www.france-palestine.org/
L’évasion d’un prisonnier politique, comme celle d’un prisonnier de guerre, est un acte de résistance qui force le respect.
Les prisonniers palestiniens sont des prisonniers politiques, détenus par Israël en tant que puissance occupante, suivant les lois et les tribunaux militaires de l’occupation ; leur détention sur le territoire israélien est d’ailleurs contraire à la convention de Genève.
L’AFPS salue le courage des six prisonniers palestiniens qui se sont évadés de la sinistre prison de Gilboa ; l’enthousiasme unanime que leur évasion a soulevé dans toute la Palestine accompagne la réaffirmation de la dignité et de la combativité du peuple palestinien.
Quatre d’entre eux ont été repris par les forces de répression israéliennes. Ils sont maintenus au secret et ne peuvent pas rencontrer leurs avocats. Nous craignons qu’ils ne soient soumis à des tortures de la part des forces militaires et policières israéliennes qui en sont coutumières.
Les autres prisonniers subissent d’inadmissibles punitions collectives, notamment des déplacements massifs entre les prisons, la limitation drastique des contacts et la suspension des visites familiales et de celles de leurs avocats.
Des membres des familles des évadés ont été arrêtés et soumis à la pression des services de renseignement. Des check-points ont été dressés partout en Palestine, et la ville de Jénine a été bouclée par l’armée israélienne.
Les prisonniers politiques palestiniens doivent être protégés des risques de torture et de vengeance de la part des forces de répression israéliennes. Les punitions collectives et mesures de rétorsion, contre les prisonniers politiques et contre la population palestinienne, doivent être immédiatement levées. L’AFPS demande à la France, à l’Union européenne, aux organismes internationaux de protection des prisonniers dont le Comité International de la Croix Rouge (CICR), d’intervenir dans ce but, immédiatement et énergiquement, auprès des autorités israéliennes. Elle soutient l’appel que les ONG palestiniennes ont adressé dans ce sens aux rapporteurs de l’ONU et au CICR.
L’AFPS est pleinement engagée, aux côtés du peuple palestinien, dans la lutte essentielle pour la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus par Israël, et pour la fin du régime d’occupation et d’apartheid qui permet leur détention. C’est une condition essentielle à toute démarche positive et sincère vers la paix.
Le
Bureau national de l’AFPS,
le 13 septembre 2021
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Eh bien, la paix n’est pas pour demain : "Ils veulent briser ma conscience. C’est pour cela qu’ils m’ont amené ici", écrivait aussi Eduardo Galeano. Inutile de tergiverser ; j’ai déjà dû écrire plusieurs fois dans ce blog : « Hitler a gagné la guerre », voulant exprimer par là que la plupart des pays appliquent rigoureusement la règle des briseurs de conscience que furent les nazis. Israël n’y échappe pas, hélas.
Mais la France de nos gouvernants non plus : nous avons ici un des plus anciens prisonniers politiques du monde, 37 ans de prison, libérable depuis vingt ans déjà, et maintenu en prison principalement parce qu’on n’a pas réussi à briser sa conscience ! Honte sur nous qui, par notre silence, acceptons ça...
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