Il faut tout de même croire que ça fait partie de notre sale nature, la guerre… qu’à tout prendre il eût mieux valu qu’on en reste aux arquebuses… à l’arme blanche… que le progrès n’a fait qu’aggraver le mal. Les mercenaires pilleurs, violeurs, assassins, au moins la guerre leur apporte des satisfactions sauvages, pas aux organisateurs de génocides ni aux directeurs de la guerre presse-boutons.
(Alphonse Boudard, Mourir d’enfance, R. Laffont, 1995)
5 mai 1821. Anniversaire de la mort de Napoléon, le saigneur de la France (cf mon blog du 1er mai), célébré par notre cher président. 5 mai 1789 : convocation des états généraux, 1er acte de la Révolution française, anniversaire célébré, lui, par Jean-Luc Mélenchon. Eh bien moi aussi, je me fends d’une célébration.
5 mai 1981 : l'activiste Bobby Sands mourait en prison, à vingt-sept ans, après soixante-six jours de grève de la faim. Pourtant il avait été élu député pour l’Irlande du nord, mais maintenu en prison par la dame de fer, l’horrible mère Thatcher. Au moins, aura-t-il échappé à la maladie d’Alzheimer de cette dernière. Bobby Sands, leader des détenus républicains irlandais, est donc mort, sans avoir recouvré le statut de prisonnier politique qu’il réclamait, et qu’en toute logique il aurait dû avoir.
C’est donc le quarantième anniversaire de sa mort. À ce jour, à ma connaissance, le gouvernement anglais ne semble toujours pas avoir exprimé ses regrets. Pas plus que Napoléon pour avoir fait exécuter le duc d’Enghien en 1804, après l’avoir fait enlever par la police secrète et un jugement sommaire et expéditif. Pas plus que tous les tyranneaux, même démocrates, n’éprouvent jamais le moindre regret pour leurs nombreux crimes.
Et ne parlons pas des guerres d’aujourd’hui qui tuent plus de 90 % de civils. Tandis que les marchands d’armes meurent dans leur lit, bien au chaud.
À écouter la chanson de Soldat Louis, groupe de rock français de Lorient, Bobby Sands :
https://www.youtube.com/watch?v=UvmA5jW7KDQ
La chanson figure sur ce disque :
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