samedi 30 novembre 2019

30 novembre 2019 : la chanson du mois : notre Manu national


l’élection présidentielle de 2017 à la faveur de laquelle est élu un Bonaparte favori des puissances d’argent.
(Annie Ernaux, entretien avec Éric Fottorino, Zadig, 2019, n° 04)



Oui, et un « petit caporal » de maigre envergure, mais qui fait beaucoup de mal, détricote toute la protection sociale dont nous disposions, fait la chasse aux gilets jaunes et aux migrants, tandis qu’il laisse les ultra-riches s’engraisser scandaleusement. Heureusement qu’il y a quelques chansonniers qui le prennent pour cible. Tout dernièrement, on m’a signalé cette chanson de Damien Saez, qu’on peut écouter ici :

Voici les paroles qui valent ce qu’elles valent, y a plus poétique, mais difficile de faire dans la dentelle avec un pareil sujet :


hey Manu viens chez moi voir un peu la galère
de ceux qui meurent de froid de ceux qui puent la bière
qu’on offre à son frangin dès les premiers du mois
et tant pis si les sous ouais tiennent pas jusqu’au trois

hey Manu ferme-la quand tu prends tes grands airs
tes airs de p’tit bourgeois qui chie sur l’populaire
‘vec ta gueule de p’tit roi ‘vec ta gueule de princière
qui f’rait mieux d’retourner sous les jupons d’sa mère

hey Manu rent’ chez toi et remballe tes cent balles
t’as mal compris je crois sur la place de l’Étoile
les mots qu’javais tagués oui comme un idéal
allez chiale pas Manu ça t’a coûté que dalle 
 
Ouais Manu ! Rent' chez toi puis va baiser ta vieille
La France en a assez d'être baisée sans oseille
puis ça fait tellement d'temps qu'elle a fait le tapin
que mon pote, l'addition, va chiffrer, c'est certain
Il est temps d’arrêter d’gratter les populaires 

va d’mander à Total de payer pour la Terre
tu verras ça f’ra pas chialer dans les chaumières
ouais Manu rent’ chez toi c’est l’heure des révoltaires
il est heure mon cadet ouais d’rentrer chez ta mère
il est l’heure d’faire croquer les millions qui galèrent
il est l’heure ouais d’aller racketter l’milliardaire
pour que la Liberté devienne la Solidaire

ami s’il est l’heure poing levé c’est sûr de pendre le banquier
d’enl’ver la nationalité à leur CAC 40 d’enculés
ça y est le peuple est dans la rue t’as vu comme on porte un drapeau
armée de la misère au poing du fond des campagnes aux ghettos
frangin s’il faut sauver ton pain je crois quand civile est la guerre


s’il faut cramer la financière la guillotine aux actionnaires
t’as vu l’incendie populaire venu éclairer les grandes ourses
la rue qui s’offre aux révoltés populaires vient braquer la bourse

quand soudain les boutiques Chanel soudain s’ouvrent aux enfants du souffre
ami quand y a plus b’soin d’CB pour pouvoir aller faire ses courses
dix mille arrestations normal pour bien garder au chaud tu sais
je crois tous les p’tits culs planqués du grand royaume des collabos
tu pourras bien nous mettre en taule frangin nous serons Jean Moulin
puis tu sais ça nous f’ra une piaule pour avoir chaud jusqu’à demain


puis surtout garder quelques sous pour pouvoir payer au gamin
autre chose que bouffer les clous toujours de la croix du destin

et les vendus parlent de République avec leurs gueules de pathétiques
VRP du grand capital pleure sur un tag place de l’Étoile
oh non z’ont pas honte ces gens-là de sucer la bite aux médias
salariés du grand financier esclavagiste humanité
quand toujours pour dix milliardaires y a toujours dix millions d’crétins
qui crèvent la gueule au fond des chiottes qui galèrent pour s’ach’ter ses clopes
ouais quand moi soudain c’est « j’accuse » que j’vois descendre dans la rue


c’est sûr quand on va passer t’voir salope ouais pour régler la note
pour te fout’ la fessée cul nu pour t’fout’ la gueule au fond des chiottes
qu’tu sentes un peu c’que c’est la merde toujours de pas gagner un rond
ouais sûr c’est pas qu’un coup à boire mon pote que tu vas prendre dans l’fion

te casse pas Manu c’est fini les prises d’otage au fond des urnes
la peur des méchants loups pour faire sûr toujours élire les mêmes burnes
ça y est l’heure est à la révolte et même s’il faut sortir le colt
c’est fini les j’me fais baiser à chaque seconde j’me fais taxer
par les parrains d’l’état mafia par des p’tites putes sorties d’l’ENA


j’suis sûr t’as placé tes paris ouais sur la dette de ton pays
esclaves des pourritures finances mais t’as vu la gueule de la France
démocratie morte enterrée sang sur les mains des députés
au viol des arts ou des tomates du carbone ou du glyphosate
pour enrichir l’intermédiaire il faut satisfaire l’actionnaire,
aux lacrymales des coups d’matraques pour éduquer les p’tits macaques
les gouvernances aiment bien taper ouais sur des manifs d’ouvriers
trésorier qui rackette son peuple les p’tits comptables présidents
p’tite raclure d’émissions de télé juste bonne à violer nos enfants
monocratie des monarchies médiocratie pornocratie
financières financent les médias
médias font élire le politique
et le politique encule son peuple
et le politique encule son peuple
et le politique encule son peuple
et le politique l’encule
et le peuple encule le politique
le peuple encule le politique
et le peuple encule le politique
et le peuple encule

Manu dans l’cul
Manu dans l’cul
Manu dans l’cul
Manu dans l’cul


hey Manu rent’ chez toi et remballe tes cent balles
t’as mal compris je crois sur la place de l’Étoile
les mots qu’j’avais tagués oui comme un idéal
allez chiale pas Manu ça t’a coûté que dalle

hey Manu casse-toi d’là faut lâcher ta chaumière
c’est l’heure d’rentrer chez toi pour prom’ner la grand-mère
de rendre l’assemblée au peuple d’ouvrières
il est l’heure d’faire croquer les sans-dent qui galèrent

hey Manu casse-toi d’là avant que l’incendiaire
ne vire à tout cramer pour faire goûter misère
à tous ceux-là d’en haut qui niquent tous ceux d’en bas
allez casse-toi Manu ouais Manu casse-toi d’là

ouais Manu rent’ chez toi avant qu’ce soit la guerre
avant qu’la France d’en bas ne devienne Robespierre
populaire au combat jusque dessous la terre
il est heure mon cadet ouais d’rentrer chez ta mère

hey Manu rent’ chez toi ou viens m’payer ma bière
il est l’heure ouais d’aller faire saigner l’milliardaire
ici la France d’en bas ici les révoltaires
tu sais qu’on lâch’ra pas pour rendre au populaire
de quand la liberté devient la solidaire
de quand la liberté devient la solidaire 
 

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