vendredi 8 novembre 2019

8 novembre 2019 : une virée vers l'est


c’est ce temps en mouvement, autrefois fait d’accumulations et de partages, qui nous échappe aujourd’hui, qui perd en volume.
(Amit Chaudhuri, Ami de ma jeunesse, trad. Simone Manceau, Globe, 2019)


J’annonçais il y a quelque temps que le cyclo-lecteur serait de retour : en fait, c’est plutôt le lecteur (sans bicyclette) qui s’est réveillé. J’ai donc le 17 octobre dernier fait une lecture à Rignac (Aveyron) ainsi qu'aurait dû le montrer l’image suivante (je n'ai pas réussi à la copier), devant un public composite, une vingtaine de personnes âgées et six collégiens de 3ème en difficulté scolaire, mais non dénués d’intérêt pour autant, comme me l’a clairement indiqué la conversation post-lecture qui a suivi. Les séniors comme les ados se sont montrés ravis de l’expérience qui fut suivie d’un goûter succulent.

Brandonnet

J’étais donc parti pour un circuit Aveyron chez les cousins de Brandonnet contents, je pense, de ma visite de deux jours, où j’ai pu tester un texte, jouer au scrabble avec Francine (en meilleure forme que les années précédentes), faire de la marche à pied avec Dédé (idem) et les inviter au restaurant de Lanuéjouls. Puis la séance de lecture à Rignac, avec un séjour de deux nuits à Anglars chez les organisateurs de la séance. Je connaissais déjà le fils, Simon, rencontré dans le train l’an dernier. J’ai fait la connaissance des parents : Jean-Marc, le père, cheminot à la retraite, Guylaine, la mère, assistante sociale au service de l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural), principalement avec des personnes âgées où elle anime le groupe L’éclaircie à Rignac. Ce fut une très belle rencontre dans cette famille, Simon étant revenu chez ses parents spécialement pour me voir.



De là, j’ai rallié Montpellier chez ma sœur Monique, mais sans négliger d’autres cousins de Claire, le couple Christine/Jean-Pierre et leurs enfants Guilhem et Isabelle… Et le Festival Cinémed, cette année largement italien, puisque la moitié des films que j’ai vus ont été italiens, avec la rétrospective Anna Magnani : j'ai vu trois de ses films des années 40, dont le merveilleux L’honorable Angelina de Luigi Zampa (mélange de néo-réalisme et de comédie italienne) qui m’a fait penser aux gilets jaunes par la révolte populaire menée par une Anna Magnani exubérante et inébranlable. Autre rétrospective, le cinéaste contemporain Paolo Virzi, dont je n’avais à mon grand étonnement jamais vu un seul film ; c'est un excellent cinéaste ! Un film encore inédit en France : Aspromonte, de Mimmo Calopresti, m’a impressionné par la lutte d’un village oublié pour obtenir qu’une route le désenclave, film qui fait là, également, penser aux gilets jaunes. On voit donc que je n’ai pas oublié la situation française. Monique et son mari m’ont un peu accompagné au Cinémed, et on s’est également retrouvé dans un restaurant libanais pour clôturer mon séjour.


De là, j’ai filé à Lyon, voir Mathieu. J’ai visité avec lui des hauts lieux de l’art contemporain : La Menuiserie, où aura lieu sa prochaine exposition (en "off" de la Biennale) avec six autres artistes ; il y présentera un de ses "trucs", comme il dit, c’est-à-dire une petite installation qui valait bien certaines grosses installations (nettement plus prétentieuses) que j’ai vues à Venise en septembre. Et puis le MAC de Lyon et l’usine Fagor, où j’ai pu voir les installations d’art du "on" de la Biennale, que j’ai mieux appréciées que celles de Venise. Faut dire qu’avec les explications de Mathieu, j’étais moins démuni que seul à Venise ! Et nous avons dîner le samedi soir chez Jean, mon copain de cargo de 2013, que je ne perds pas de vue. L’amitié, c’est sacré, comme la littérature, le cinéma et l'art !

Mathieu, en train de préparer son "truc"



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