samedi 14 septembre 2019

14 septembre 2019 : Venise 2019.4 : la Biennale d'art contemporain


Au train où vont les choses, tout mouvement de l’âme un peu négatif retombera bientôt dans la clandestinité. Déjà la moindre allusion spirituelle devient incompréhensible.
(Jean Baudrillard, La transparence du mal, Galilée, 1990)


Claire aurait aimé la pavillon argentin
 
Se balader dans Venise, c’est à coup sûr faire allégeance au Dieu Mammon, à l’argent-roi, et cela se révèle partout finalement, dans la cohorte de boutiques de luxe et de restaurants de toute sorte, dans la Mostra aussi, où beaucoup de fans viennent là pour observer des stars (invitées, et les films dans lesquels elles jouent : salles pleines à craquer, que je fuyais) plus que pour voir des films plus exotiques et sans vedettes (venant d’Asie ou d’Amérique latine, par exemple) ou rares (films restaurés), où les salles étaient clairsemées. Mais aussi dans la Biennale d’art contemporain, où j’ai bien vu que le public est majoritairement très aisé…

le pavillon belge et ses personnages géants : on finit par confondre les spectateurs avec





Chili
 mosaïque des populations






Il faut bien dire qu’on est mal préparé à l’art contemporain, j’allais dire à l’art tout court, car ça suppose, comme le dit Baudrillard, qu’on ait une âme, et ce n’est pas en se promenant au pas de course dans les divers pavillons, le plus souvent l’œil figé sur son ordiphone (je me suis arrêté un instant pour compter les gens qui passaient dans je ne sais plus quel pavillon jusqu’à cent personnes : 60 regardaient leur main où sans doute des messages urgents leur étaient adressés) qu’on essaiera de trouver un peu d’intérêt, de fascination, voire de spiritualité dans ce qui nous était présenté.






Pays-Bas : 
bois et géométrie






Pays nordiques

Ajoutons que de nombreux pavillons proposaient des installations à base d’écrans vidéos, d’images fixes ou le plus souvent animées, avec des paroles ou de la musique, quelquefois muets, dont plusieurs se répondaient et correspondaient à des structures posées au sol ou sur les murs, et souvent dans des salles obscurcies. Certaines de ces installations étaient sans doute passionnantes, mais j’étais saturé d’images par la Mostra, et là, oui, je l’avoue, j’y ai jeté un regard distrait ou même je suis passé directement au pavillon suivant… Je n’ai donc pas tout vu.

Inde : la muraille de nu-pieds rappelle que ces pays-là nous chaussent
(et j'ai pensé à l'installation murale de croissants de M. B. en 2012 ou 13)








le mur de Ciudad Juarez : installation de Teresa Margoles (Mexique)




 Ce qui m’a intéressé, ce sont les installations à bases de structures géométriques, ou de personnages du style marionnettes géantes et sculptures assorties, qui me touchaient par leur beauté ou les structures qui, comme celles du Mexique, avec son mur surmonté de fils de fer barbelés, ou du Venezuela, avec ses personnages aux becs d’oiseaux de proie symbolisant sans doute l’impérialisme US, ou du Chili, avec ces photos rappelant le sort déchu des populations autochtones, me rappelaient dans quel monde nous vivons. Comme par hasard, toutes venaient d'Amérique latine !

la géométrie : Tchèques et Slovaques
 
Dans l’ensemble, bien que n’ayant eu qu’une vision partielle de la Biennale (je me promets une autre année, de venir à Venise deux ou trois jours plus tôt pour la visiter en premier avant la saturation d’images que proposent les films de la Mostra), l’ensemble m’a laissé perplexe, parfois ému, souvent étonné, ou bien indifférent, me demandant quel était l’objectif spirituel de ce que je voyais. Y en avait-il un d’ailleurs ? Peut-être aussi faudrait-il que je fasse la visite en compagnie d’un artiste ?

le pavillon égyptien reste fidèle à son passé antique

Il y avait aussi des pavillons dispersés en ville et quelques installations (souvent géantes) en plein air, le long du Grand canal en particulier.

un athlète (ou un ouvrier) doré au bord du Grand Canal

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