Que
fera-t-on avant l'éternité ? On prendra le temps.
(John
Berger, Qui
va là ?,
trad. Élisabeth Motsch,
Éd.
de l'Olivier, 1996)
Après
cette longue
du coupure
du monde,
je suis
revenu "vivre
entre mes parents"
et mes amis "le
reste de mon âge" :
"plein d'usage et raison", comme écrivait Du Bellay ?
Ce sera à vous de me le dire.
Je
commencerai à en faire un bilan la semaine prochaine ; ne soyez
pas trop gourmands, vous risquez d'être déçus. Et j'ai besoin de
remettre mes pieds à terre. Pour l'instant, dans ma tête en tout
cas, je suis toujours sur le cargo, j'entends les bruissements de la
mer et du vent, je salue les matelots philippins qui m'ont rendu le
voyage humain. L'un d'eux, Darvin, m'a offert à la fin un bonnet de
son pays, accompagné du mot suivant, rédigé à la main : To
Sir Jean-Pierre, Thank you Sir for all the time, warm feelings,
comport, and specially your wonderful smile that you spend to us for
one round voyage. I will never forget you. I am very thankfull that
you've been part of our life even in one round voyage. THANK YOU VERY
MUCH SIR JP... Darvin.
pose d'un câble : en haut Darvin et le bosco, en bas, Ronald
"One round voyage", signifie que j'ai fait la boucle quasiment complète du voyage. C'est vrai que je leur ai donné du temps, jusqu'à préparer des leçons de français pour l'un d'entre eux, j'ai essayé d'être dans un comportement et des sentiments chaleureux avec ces gens qui passent neuf mois loin de leur pays, de leur famille, de leurs enfants (qui naissent pendant qu'ils sont en mer), et qui se soutiennent mutuellement. Et trois mois de vie en commun, ça crée des liens.
séance de coupe de cheveux : au centre, Darvin, à droite, Ronald
(photo Bruno Tardy)
(photo Bruno Tardy)
J'ai
besoin de décanter, de me poser (pauser ???) ; heureusement, je
retrouve du soleil, presque tropical. À bientôt.
Le Matisse, en cours de chargement, vu du haut de la colline de Napier
(Nouvelle Zélande)
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