mardi 14 avril 2015

14 avril 2015 : heureux qui...


Que fera-t-on avant l'éternité ? On prendra le temps.

(John Berger, Qui va là ?, trad. Élisabeth Motsch, Éd. de l'Olivier, 1996)





Après cette longue du coupure du monde, je suis revenu "vivre entre mes parents" et mes amis "le reste de mon âge" : "plein d'usage et raison", comme écrivait Du Bellay ? Ce sera à vous de me le dire.


Le Matisse à quai (Nouvelle Zélande)


Je commencerai à en faire un bilan la semaine prochaine ; ne soyez pas trop gourmands, vous risquez d'être déçus. Et j'ai besoin de remettre mes pieds à terre. Pour l'instant, dans ma tête en tout cas, je suis toujours sur le cargo, j'entends les bruissements de la mer et du vent, je salue les matelots philippins qui m'ont rendu le voyage humain. L'un d'eux, Darvin, m'a offert à la fin un bonnet de son pays, accompagné du mot suivant, rédigé à la main : To Sir Jean-Pierre, Thank you Sir for all the time, warm feelings, comport, and specially your wonderful smile that you spend to us for one round voyage. I will never forget you. I am very thankfull that you've been part of our life even in one round voyage. THANK YOU VERY MUCH SIR JP... Darvin.

pose d'un câble : en haut Darvin et le bosco, en bas, Ronald


"One round voyage", signifie que j'ai fait la boucle quasiment complète du voyage. C'est vrai que je leur ai donné du temps, jusqu'à préparer des leçons de français pour l'un d'entre eux, j'ai essayé d'être dans un comportement et des sentiments chaleureux avec ces gens qui passent neuf mois loin de leur pays, de leur famille, de leurs enfants (qui naissent pendant qu'ils sont en mer), et qui se soutiennent mutuellement. Et trois mois de vie en commun, ça crée des liens.

séance de coupe de cheveux : au centre, Darvin, à droite, Ronald
(photo Bruno Tardy)

J'ai besoin de décanter, de me poser (pauser ???) ; heureusement, je retrouve du soleil, presque tropical. À bientôt.

 Le Matisse, en cours de chargement, vu du haut de la colline de Napier
(Nouvelle Zélande)




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