mercredi 1 janvier 2014

1er janvier 2014 : le texte du mois, mais pas de moi

J'ai reçu le texte suivant, qui me semble convenir pour débuter l'année sous le signe du rire, même sur un sujet quelque peu... macabre.

Le cadavre récalcitrant

La semaine dernière, un prince russe dix fois millionnaire, qui répondait au nom harmonieux de Kerbitischeff, se sentant indisposé à la suite d'une petite fête trop prolongée prit le lit. Tout doucement, il mourut. On exposa le corps dans une chapelle ardente et les funérailles s'effectuèrent avec la pompe voulue. La cérémonie allait finir, et déjà l'archimandrite approchait pour donner au feu prince le baiser d'adieu, quand, tout à coup, le mort saisit le vif et gratifie le pope d'une gifle énorme en criant :
« Comment as-tu l'audace de m'enterrer sans ma permission ? »
Il y eut alors ce que les comptes rendus parlementaires appellent une vive sensation, mais après un moment de panique, les assitants reprirent leur sang-froid et le chemin, non du cimetière, mais du château, où Kerbitischeff, pour fêter la fin de sa léthargie, donna un festin pantagruélique.
À l'exception des héritiers auwqeuels l'émotion coupait l'appétit, tous les invités se gorgeaient de victuailles, le ressuscité plus que tout le monde. Si bien qu'une indigestion de première grandeur se deéclara pendant la nuit ; il commit l'imprudence d'appeler un médecin, deux heures après il mourait pour tout de bon. Mais quand il s'agit de l'embrasser, le pope devenu méfiant, lui tint les mains dans les siennes, vigoureusement, ce qui fit beaucoup rire les héritiers.
(Willy, L'Année fantaisiste, Plein chant, 2013)


 photo Krzysztof Dominko : feu d'artifice à Bordeaux

Meilleurs vœux 2014.
 


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