J'ai
reçu le texte suivant, qui me semble convenir pour débuter l'année
sous le signe du rire, même sur un sujet quelque peu... macabre.
Le
cadavre récalcitrant
La
semaine dernière, un prince russe dix fois millionnaire, qui
répondait au nom harmonieux de Kerbitischeff, se sentant indisposé
à la suite d'une petite fête trop prolongée prit le lit. Tout
doucement, il mourut. On exposa le corps dans une chapelle ardente et
les funérailles s'effectuèrent avec la pompe voulue. La cérémonie
allait finir, et déjà l'archimandrite approchait pour donner au feu
prince le baiser d'adieu, quand, tout à coup, le mort saisit le vif
et gratifie le pope d'une gifle énorme en criant :
« Comment
as-tu l'audace de m'enterrer sans ma permission ? »
Il
y eut alors ce que les comptes rendus parlementaires appellent une
vive sensation, mais après un moment de panique, les assitants
reprirent leur sang-froid et le chemin, non du cimetière, mais du
château, où Kerbitischeff, pour fêter la fin de sa léthargie,
donna un festin pantagruélique.
À
l'exception des héritiers auwqeuels l'émotion coupait l'appétit,
tous les invités se gorgeaient de victuailles, le ressuscité plus
que tout le monde. Si bien qu'une indigestion de première grandeur
se deéclara pendant la nuit ; il commit l'imprudence d'appeler
un médecin, deux heures après il mourait pour tout de bon. Mais
quand il s'agit de l'embrasser, le pope devenu méfiant, lui tint les
mains dans les siennes, vigoureusement, ce qui fit beaucoup rire les
héritiers.
(Willy,
L'Année fantaisiste, Plein chant, 2013)
photo Krzysztof Dominko : feu d'artifice à Bordeaux
Meilleurs
vœux 2014.
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