Comment pouvaient-ils accepter d’être les jouets de quelques manipulateurs qui, « à coups de pub », leur faisaient avaler n’importe quoi en guise de bonheur ?
(Christian Spitz, T’as un problème, Max ?, J’ai lu, 1998)
De mon passage en Bretagne, j’ai rapporté ce poème d’une poétesse bretonne bretonnante, c’est-à-dire, écrivant en breton, et qui m’a bien plu, avec ses allures de complainte et d'enracinement, ici en traduction française :
L’amour de la vie
En mon cœur est ma blessure,
Depuis ma jeunesse y est gravée,
Car hélas, celui que j’aimais
Ce que j’aime n’aimait pas.
Lui n’aimait que la ville,
La grande mer et les lointains,
Je n’aimais que la campagne,
Beauté des campagnes de Bretagne.
Entre deux amours il me fallut choisi
Amour-patrie, amour de l’homme ;
À mon pays j’ai offert ma vie,
Et s’en est allé celui que j’aimais.
Depuis, jamais ne l’ai revu,
Jamais connu de ses nouvelles.
En mon cœur saigne la blessure
Car ce que j’aime, il n’aimait pas.
Chacun sa destinée doit vivre,
Ainsi en ce monde en est-il.
Meurtri, certes, fut mon cœur.
Mais ce que j’aime, il n’aimait pas.
À lui, honneurs et richesse,
À moi mépris et humble vie.
Mais je n’échangerai contre nul trésor
Mon pays, ma langue et ma liberté.
(Anjela Duval, Oberenn glok (œuvre complète), Mignoned Anjela, 2000)
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