Baptiste
: « Ah,
si tous les gens qui vivent ensemble s'aimaient, la terre brillerait
comme le soleil. »
(Jacques
Prévert, Les
enfants du paradis,
dialogue du film de Marcel Carné)
Je
ne voudrais vexer personne, et en relisant mon blog d'hier, je donne
l'impression de n'avoir trouvé des instants précieux que dans les
retrouvailles de Bédarieux et d'Auch. Il n'en est bien évidemment
rien. Et ces quinze jours ont même été si denses que j'ai
l'impression d'être parti trois mois !
Mon
périple a été ponctué de très belles rencontres, plus
habituelles, annuelles, voire pluri-annuelles : la parentèle d'abord, les cousins de
l'Aveyron et de l'Hérault, mes proches de Castelnau-le-Lez, les
cousins de Paris et ma belle-famille de Toulouse, ces derniers vus
dans les Hautes-Pyrénées. Je les remercie beaucoup, l'accueil a été
parfait comme d'habitude, et l'ensemble des repas, les balades
pédestres aveyronnaises avec Dédé à 7 h tous les matins, la
partie de belote de Brandonnet, les rencontres musicales de
Montpellier avec les cousins puis avec ma sœur et mon beau-frère
(merci à Radio-France pour ce Festival de musique), la balade vers
l'abbaye en ruine au sud de Pignan avec cet autre concert naturel,
celui des cigales, les balades pyrénéennes vers le Gouffre
d'Esparros et, plus casse-cou, vers les grottes de la Falaise de
Lortet (il fallait à moment donné se saisir d'une corde à nœuds
pour monter et agripper une échelle métallique à moitié cassée
fixée dans la falaise, frissons garantis pour le vieux promeneur que
je suis !), tout cela m'a mis le cœur en joie ! J'espère de
mon côté avoir apporté un minimum de joie à mes hôtes aussi...
Et
puis, il y a eu les rencontres amicales, moins courantes, puisque
dans les deux cas je n'avais pas vu ces connaissances-là depuis 2010
au moins. Mon arrêt dans le Tarn-et-Garonne à Albefeuille-Lagarde
chez B., avec qui j'avais fait du théâtre au début des années
2000 (notamment en jouant du René de Obaldia, j'avais le rôle muet
du mort, et je ne pouvais empêcher mon ventre d'être secoué de
rires tant les paroles des deux veuves qui veillaient le mort étaient
cocasses !), a été magique également. B. et son mari habitent
une très belle maison perdue sur une petite route, il me fallut du
temps pour la trouver ! Elle n'avait pas semé de petits
cailloux blancs ! Très belle soirée, au calme, ponctuée de
souvenirs.
La Casbah Caïd Ali, où j'ai connu les Sétois
La Casbah Caïd Ali, où j'ai connu les Sétois
L'arrêt
de Sète a été plus remarquable encore et d'ailleurs plus long. La
famille G. (le père, la mère et leurs trois garçons de 5 à 10 ans
à l'époque), je l'avais rencontrée au Maroc, à Noël 2010, dans
cette belle auberge rustique du sud marocain, la Casbah Caïd Ali
d'Agdz, au sud d'Ouarzazate, peu fréquentée des touristes et en
tout cas ignorée des tour-opérateurs. Les trois jeunes garçons
m'avaient en quelque sorte adopté comme grand-père. Quand les G.
ont su que j'écrivais de la poésie, ils m'ont invité au festival
annuel de Sète Voix
vives.
Je n'avais pas pu y venir en 2011, mais avais justement choisi
d'intégrer Sète dans mon périple de 2012. Ils m'ont formidablement
accueilli, en dépit d'une catastrophique fracture de la malléole de
la maman (six semaines dans le plâtre), qui de ce fait m'a orienté
vers un logement rustique d'une autre famille sympathique (le
père, Christophe, fait du catamaran associatif avec des jeunes
adolescents, dont certains sous tutelle de l'Aide sociale à
l'enfance pour des voyages au long cours, voir leur site :
http://www.grandeurnature.org/sitegrandeurnature/accueil.html).
Je logeais dans une cabane de jardin (aménagée, rassurez-vous) sur
les hauteurs de Sète vers la corniche, et pas loin du fameux
Cimetière marin.
On
se retrouvait avec la famille G. pour les repas et pour certaines
manifestations du festival, les contes notamment, dont les garçons
étaient friands. Moi aussi, ça tombait bien. Je suis même allé
assister à un atelier-conte du matin sur le thème de Barbe-bleue,
et n'ai pas pu m'empêcher de raconter, à propos de la disgrâce des
barbus, que moi-même j'avais été pris pour une sorte de
Barbe-bleue par ma belle-famille la première fois qu'ils m'ont vu.
Faut dire que ma barbe ainsi que ma chevelure étaient assez fournis.
Mon beau-père se demandait avec inquiétude dans quel cabinet secret
j'avais bien pu dissimuler mes précédentes femmes assassinées !
Un grand merci à mes hôtes, je ne les oublierai pas ! Et je
reviendrai à Sète, ventrebleu !
Quant
à la poésie, elle était partout. Les poètes venaient d'une
trentaine de pays, du pourtour de la Méditerranée en particulier.
J'ai beaucoup apprécié la Réunionnaise Catherine Boudet, ainsi que
le Congolais Nina Kibuanda et le Français Michel Dunand. Une lecture
à 5 h du matin sur une petite plage de Sète, en dessous du
cimetière marin, était tout bonnement magique. Je me suis levé
d'un sacré bon pied pour l'occasion. Comme toujours, je constate que
se lever tard le matin, particulièrement l'été, fait perdre la
magie de très beaux moments ! Le marché de la poésie, avec
ses nombreux stands, m'a permis de faire quelques emplettes
supplémentaires, de découvrir des éditeurs et des revues ignorés.
Et même de rencontrer parmi les badauds une dame avec qui j'avais
participé à un stage de lecture à haute voix. Le monde est
décidément petit. Mais tellement plein de belles rencontres dès
qu'on sort de chez soi... Y compris dans les librairies (La folle avoine à Villefranche-de-Rouergue, L'échappée belle à Sète, Sauramps à Montpellier)...
Il
me reste maintenant à composer mon recueil de poèmes à envoyer aux
éditeurs !
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