Aimer,
c’est reconnaître la valeur de ce qu’on ne pourra jamais
connaître.
(Sylvain
Tesson, Dans les forêts de Sibérie,
Gallimard, 2011)
Allez,
enfonçons encore quelques clous pour me faire taper dessus !
Maladie
d'Alzheimer :
Alma,
une jeune femme d’une vingtaine d’années, soutient
son grand-père, atteint
de cette maladie, et qui semble avoir tout oublié, sauf son
olivier millénaire, qu'il
a dû vendre, sous la pression de ses fils,
à une société privée qui l’a déraciné pour
l'exporter.
Le
grand-père s'affaiblissant
de plus en plus,
Alma décide de retrouver
la trace de l'arbre
pour
éventuellement le racheter.
Accompagnée
de son oncle et de Rafa, son amoureux transi, elle se lance
dans une course folle à bord d’un semi-remorque jusqu'à
Düsseldorf, où le magnifique olivier, deux fois millénaire, est
devenu le logo d'une de ces grandes compagnies mondialisées qui pillent
allègrement le monde entier (déforestation en particulier), qui l'a
installé dans le hall de l'immeuble superbe de la maison-mère.
Leur
odyssée suscite
l'intérêt,
l'enthousiasme,
et
le soutien
des
internautes et
des associations écologistes
qui viennent manifester devant le siège pour acclamer Alma et ses
compagnons.
Faut-il
voir ici une opposition manichéenne entre la
glaciale Europe
du Nord, au
libéralisme triomphant,
et l’Europe du Sud, victime
de ce même libéralisme ?
On
peut aussi bien y voir un
conte
utopiste
et
naïf.
Et
au fond jamais démonstratif. Humain, trop humain... La maladie et la
mort sont à l'arrière-plan, mais n'empêchent pas les personnages
de se démener pour regarder l'avenir – et planter un nouvel
olivier.
C'est
un film généreux sans doute,
lumineux, aéré
dans les paysages chauds des oliveraies espagnoles ou enfermé dans
les constructions modernes et froides de la grande ville allemande.
J'ai
beaucoup aimé. Et tant pis s'il y est question de maladie, de
vieillesse et de mort !
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