La
société technocratique consacre des moyens immenses à l'hypnose de
masse, afin de mouler la population dans certains comportements,
notamment la consommation compulsive et compensatoire, divertissante
et ostentatoire.
(Pièces
et main d’œuvre, La décroissance, n° 107, mars 2014)
Effets
pervers de la modernité :
automobile :
on en a une, c'est forcément pour l'utiliser ; et tant pis pour
l'écologie, les particules fines, les dépenses (une voiture, ça
pompe, pas seulement de l'essence, mais aussi le budget individuel)
et l'exercice physique, on ne sait plus marcher...
machine
à laver : depuis l'invention de cette machine – dont je ne
nie pas l'utilité – beaucoup, et en particulier les jeunes, ont
pris l'habitude de se changer chaque jour : un pantalon doit-il
être systématiquement lavé après un seul usage ???
douche :
encore une invention drôlement écolo ; on sait que l'eau va
devenir rare dans le futur – et qui dit rare, dit cher – mais ça
ne fait rien, on se douche chaque jour, et parfois plusieurs fois par
jour. Était-on si sale autrefois ? Je continue personnellement
à faire une toilette assez sommaire, au gant de toilette et lavabo,
chaque jour, et utilise la douche uniquement quand je me lave les
cheveux (deux fois par semaine). Ne gaspillons pas l'eau, si
précieuse... Suis-je donc si sale, de continuer à faire ma
toilette, comme autrefois ?
télévision :
on en a une – souvent plusieurs, dans les familles les plus
humbles, c'est presque toujours une télévision dans chaque chambre, ça
remplace les livres, et comme ça, plus de disputes sur les
programmes – et forcément, à peine levé le matin ou rentré chez
soi le soir après l'école ou le boulot, on l'allume. On ne la regarde pas
forcément, elle fait un fond sonore, elle donne l'illusion de ne pas
être seul. On oublie même de l'éteindre quand on fait ses devoirs, quand on a de la visite,
on mange en la regardant, etc... Bref, c'est devenu une plaie !
téléphone :
encore un engin d'une utilité certaine, mais qui est devenu la
principale plaie du monde moderne. Alors que l'on ne devrait en faire
usage que si besoin est, c'est l'objet qui a créé le besoin ;
on téléphone à tour de bras, et on passe parfois la moitié de son
temps accroché à l'engin, devenu le doudou des grands
enfants attardés que nous sommes devenus. Ça s'est bien sûr
accentué avec le téléphone portable, puis les engins
multi-fonctions, devenus indispensables, comme voudrait nous le faire
croire la publicité, toujours avide de promouvoir la dernière
nouveauté (entendu à la radio : en moyenne déjà une heure et
demie par jour l’œil vissé sur son smartphone !) ;
indispensable, oui, pour se disperser, ne plus arriver à se
concentrer, et là aussi, l'effet écologique est meurtrier...
ordinateur :
entré dans presque tous les foyers, on ne saurait plus s'en passer.
À la fois ouverture sur le monde – via internet – et outil de
travail, il nous a peu à peu esclavagisé. Au point qu'on respire
enfin quand on arrive à s'en passer quelque temps... Ce n'est pourtant qu'un outil, utile pour un écrivain, par exemple...
musique :
plus personne ou presque ne chante aujourd'hui – peut-être sous la
douche ? – chacun a les oreilles vissées sur des écouteurs,
et pour le peu que j'en saisis, à partir des écouteurs de mes
voisins, principalement dans la rue, le tram ou dans le train, pour
écouter ce que j'appelle du bruit. Le silence est désormais aux
abonnés absents ! Les bruits ordinaires, chants d'oiseau,
bruissement des feuilles, vent, bruits citadins ou campagnards, frôlements, pensées et vie
intérieure, etc., sont oubliés au profit de sons synthétiques.
Rarement de musique – enfin, de ce que j'appelle musique...
* * *
C'est
le vieux ronchon qui parle (celui qui a gardé les yeux ouverts et
l'esprit critique), le révolté perpétuel (au contraire de la
majorité, en vieillissant, je n'ai rien oublié de mes révoltes
d'adolescent, contre les injustices, l'absence de solidarité, les
accapareurs de richesses, les grands de ce monde, etc.),
l'atrabilaire (pas tout à fait, car je suis le plus souvent de bonne
humeur, même devant les résultats des élections – et surtout les
débats qui ont suivi, et qui continuent à la radio, ça m'a plutôt
fait rire !)...
Vive
la technologie !
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