jeudi 10 avril 2014

10 avril 2014 : une chute mémorable !


L'importance donnée au fait divers, au sensationnalisme, au catastrophisme, aux événements racoleurs, nourrit le repli sur soi et la frilosité. C'est un phénomène très européen. Nous jouons avec la peur beaucoup plus qu'avec la raison, la confiance ou encore l'espoir.
(Matthieu Pigasse, Révolutions, Plon, 2012)


Ben voilà que moi aussi, je vais donner dans le sensationnalisme, dans le catastrophisme, dans le fait divers ; depuis le temps qu'on me dit que le vélo, c'est dangereux, qu'on joue avec ma peur (« Pourquoi tu mets pas de casque, de genouillère, de coudière ? » Ma réponse : « Eh, pourquoi pas une armure médiévale ? »), au lieu de compter sur l'espoir, sur la raison, sur la confiance (en avez-vous si peu en moi ?), il fallait bien que ça arrive.
Oh, qu'on se rassure, je n'ai rien ; et le vélo, non plus.
Mais alors que je tournais à l'angle du Cours Balguerie Stuttenberg en direction du Boulevard ; alors que prudemment, je m'étais arrêté pour laisser passer les voitures qui continuaient tout droit, j'aperçois un cycliste (une bonne trentaine, genre bobo, pantalons troués aux genoux) qui fait la même chose que moi, mais à une allure phénoménale, et du côté gauche du Cours (en sens unique, on peut effectivement se placer à gauche, ce que j'avais omis de faire et ce pourquoi j'attendais à l'angle opposé que la circulation s'arrête). En coupant l'angle, il a dû sans doute heurter la bordure du trottoir, en tout cas, il a fait un vol plané spectaculaire et est resté inerte. Ses lunettes de soleil ont valdingué. Toute la circulation s'est arrêtée. J'ai garé mon vélo, un autre cycliste s'est arrêté aussi, des automobilistes sont sortis, et on s'est mis à plusieurs pour le redresser. Apparemment, rien de cassé !
Tout ceci me confirme que :
      1. Il faut être prudent à vélo, ce que je suis. Je me félicitais justement lors de mon parcours d'aujourd'hui de ralentir toujours avant chaque croisement où il y a un « Cédez le passage », de ne passer qu'aux feux verts, de rouler suffisamment à l'écart (un mètre, voir le code de la route) des voitures en stationnement (pas envie de recevoir, comme ça m'était arrivé à Amiens, en 1988, une portière qui s'ouvre brusquement ; et tant pis si la circulation auto derrière moi est obligée de ralentir, ne pouvant pas me dépasser), etc.
      2. Il faut rouler à vitesse réduite en ville. C'est valable pour les voitures, pourquoi ne serait-ce pas valable pour les cyclistes ? Et c'est ce que je fais. Je me fais doubler par tout le monde ou presque, mais je n'ai plus rien à prouver. L'essentiel, c'est d'arriver où je veux aller, et je prévois une marge confortable, je pars toujours assez tôt.
      3. On n'est pas sur un circuit prévu pour faire des acrobaties quand on roule dans les rues d'une grande ville ! Non seulement il y a des voitures, mais il y a aussi des vélomoteurs, scooters et motos, sans parler des piétons, qui marchent volontiers dans la rue !!!
      4. Donc, concentration maximale, comme au yoga. Tiens, je viens de voir hier Le souffle des Dieux, un joli documentaire allemand sur le yoga. Je me disais que le vélo, c'est mon yoga à moi. De la même manière ça m'oxygène le cerveau et ça affine ma concentration. 

        Sur ce, roulez, vieillesse !
         

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