J'ai
fait le choix de la vie. Je n'ai qu'elle. Je vais la rendre belle.
(Blanche de Richemont, Éloge
du désir)
J'ai
fait un cauchemar. Une sorte de rêve où les librairies avaient
disparu, comme les marchands de disques ont presque tous disparu. Il n'y avait plus de livres !
Un cauchemar où
je ne pouvais plus trouver "Aujourd'hui,
me voici debout pourtant, de plus en plus solide sur mes jambes,
multipliant le monde et multiplié par lui"
(Léon-Paul Fargue, Haute
solitude,
Gallimard), ni "Je
vois tout le monde parler d'amasser pour ses vieux jours, comme si on
était sûr d'avoir de vieux jours et comme si on devait désirer
d'en avoir !" (George
Sand, Pierre qui roule,
Paradigme), ni
"Tout
en nous réclame des sommets que nous cherchons à atteindre. Nous
voulons grandir. Alors allons-y, marchons vers les sommets !"
(Blanche
de Richemont, Éloge
du désert,
Presses de la renaissance), ni "La
plupart des gens ont une vision conventionnelle de la vie, or il faut
s'affranchir intérieurement de tout, de toutes les représentations
convenues, de tous les slogans, de toutes les idées sécurisantes.
Il faut avoir le courage de se détacher de tout, de toute norme, de
tout critère conventionnel, il faut oser faire le grand bond dans le
cosmos : alors la vie devient infiniment riche, elle déborde de
dons, même au fond de la détresse"
(Etty
Hillesum, Une
vie bouleversée,
Seuil), ni
"Maintenant
que je suis vieille, je ne veux plus avoir à m'encombrer de
superflu..." (Virginia
Woolf, Lettre
à Jacques Raverat,
3 octobre 1924, dans Ce
que je suis en réalité demeure inconnu,
Seuil), ni "Il
faut si peu pour vivre. Une âme, un peu de sang. La force de
souffrir. Et ce qui fait jaillir la source du néant"
(Marcelle
Delpastre, L'araignée
et la rose et autres psaumes, 1969-1986, Chamin
de Sen Jaume), ni "Il
y a une consolation à ne pas pouvoir atteindre l'impossible. Il n'y
en a pas à ne pas le vouloir"
(Marguerite
Duras, La
vie tranquille,
Gallimard), ni tant d'autres phrases puisées dans des livres, phrases qui
m'encouragent à poursuivre ma vie, en dépit de tous les deuils et
du vieillissement...
Et
à la poursuivre vers les sommets. Pour multiplier le monde. Pour
m'affranchir des idées sécurisantes. Pour ne pas m'encombrer de
superflu. Pour faire jaillir la source du néant. Pour vouloir
l'impossible. Albert Camus a écrit : "Les
tyrannies, comme les démocraties d'argent, savent que, pour régner,
il faut séparer le travail et la culture. [...] La société
marchande couvre d'or et de privilèges des amuseurs décorés du nom
d'artistes et les pousse à toutes les concessions. Dès qu'ils
acceptent ces concessions, les voilà liés à leurs privilèges,
indifférents ou hostiles à la justice, et séparés des
travailleurs"
(texte paru dans La
Révolution prolétarienne,
N° 447, février 1960).
Ne
soyons pas complices de ces tyrannies d'argent qui nous gouvernent.
De ces banques qui font ployer les petits, mais sont bien contentes
quand les États
les renflouent avec nos impôts, après les désastres qu'elles ont
programmés. Ne soyons pas complices des concessions où nous pousse
la société marchande (en particulier via internet) qui nous rendent indifférents aux emplois qui sont supprimés, et qui nous transforment en robots. Et qui feront qu'un jour on sera privé de tous les livres précités et de bien d'autres, et seulement inondés de
best-sellers préfabriqués et interchangeables.
Pour
dénicher
des livres, il faut les voir, les toucher, les palper, les humer, les
feuilleter, pouvoir en discuter avec des êtres humains qui ne soient pas que virtuels : sur tel site (vous le reconnaîtrez), on ne trouve que les livres dont on a
déjà entendu parler ou ceux que le site promeut (il faut voir
lesquels, en général à partir de ce qu'on a déjà acheté :
« vous avez acquis ce livre, vous aimerez celui-là »).
Allons-nous, sous prétexte de modernité, continuer à soutenir
longtemps ce genre de multinationale anonyme, cette sorte de commerce virtuel qui pratique
la concurrence déloyale (remise à tout le monde, pas de frais de
port), à grand renfort d'exploitation du personnel et d'exemption d'impôts, en étant localisés dans des paradis fiscaux ? Non, non
et non.
animation à La belle aventure
Soutenons
le réseau de librairies indépendantes qui nous font découvrir les
livres qui n'existeraient pas sans elles. Achetons dans ces
librairies. Et, pour l'instant, soutenons La
belle aventure
de Poitiers et son magnifique travail d'exploration, de présentation,
de découvertes, d'animation du livre et des écrivains, soutenons son magnifique personnel grâce à qui le monde est plus beau ! Quand
on n'aura plus que des machines et des robots pour nous guider jusque
dans nos choix, nous aurons bonne mine. Les machines doivent rester
des outils à notre service, elles sont remplaçables, l'être humain
est irremplaçable, contrairement à ce que nous serine la pensée
unique néo-libérale qui nous gouverne et qui n'est rien autre
qu'une pensée magique. L'accident de train au Canada aurait-il eu lieu (plus de 50 morts, une ville dévastée) s'il y avait eu un conducteur ?
La librairie La
belle aventure
lance une souscription, un appel à contribution volontaire, que je
vous soumets, à vous, mes lecteurs. Car elle a besoin de nous tous.
Cette souscription transitera par le biais de l'Association
A comme...,
association qui est sociétaire de la librairie. Je lance particulièrement cet appel vers ceux qui, comme moi, sont suffisamment à l'aise pour avoir du superflu. Certains sont capables de donner de leur nécessaire – comme la pauvre veuve de l'évangile de Luc. Et nous ne saurions pas donner de notre superflu ? Allons donc, je ne veux point y croire. Je préfère poser la question : à quoi bon amasser
pour ses vieux jours, garder comme Harpagon sa cassette en lieu sûr,
inutile et inerte ? Donnons, donnez pour le développement de la vie de l'esprit, pour la
belle aventure de la vie, donnons à la vie qui continue... Faisons de notre
superflu le nécessaire qui permettra à une librairie de continuer,
car une librairie qui meurt, c'est un pan de notre patrimoine
spirituel qui disparaît, c'est Alzheimer qui prend possession de notre cerveau !
Nous
n'avons qu'une vie. C'est par des actions de ce genre que nous
pouvons l'embellir. Soyons, soyez généreux ! Et il faut l'être d'autant plus que c'est un vrai don que je fais et que vous ferez, ce n'est pas un appel aux sous de tous les Français, via la réduction d'impôts, comme tente de le faire, pour financer sa campagne électorale, un certain parti que reconnaîtrez tout de suite...
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