Tomber
amoureux est facile. Rester amoureux est une autre affaire. Cela
requiert de savoir faire vivre une flamme et pas seulement de
s'enflammer.
(Bertrand
Vergely, Petite
philosophie pour jours tristes)
Trois
ans, déjà... Claire est pourtant toujours vivante dans mon cœur,
et je sens bien que c'est pour toujours. Et pourtant, comment
aurais-je pu penser que ça m'arriverait un jour ? "Nos
regards se croisèrent et ce fut comme si nous découvrions chacun
que le vide qui bornait nos existences pouvait être comblé"
(Didier
Daeninckx, Le
banquet des affamés),
j'imagine que toutes les belles rencontres naissent un peu comme çà.
Didier Daeninckx, qui avait répondu à une lettre de Claire
Didier Daeninckx, qui avait répondu à une lettre de Claire
Sans
doute avons-nous su maintenir la flamme, ne l'avons-nous pas laissée
s'éteindre, ce qui n'est pas si évident, si j'en juge autour de
moi. Et nous avons maintenu aussi le respect mutuel, par-delà les
vicissitudes de la vie et les coups durs, qui ne nous ont pas
épargnés : "le
respect de l'autre naît aisément dans le cœur de l'homme sincère,
à condition qu'il accepte de regarder attentivement"
(Jean
Soublin, Le
second regard : voyageurs et barbares en littérature).
Avons-nous su donc nous regarder attentivement, et pas seulement
regarder son propre reflet dans les yeux de l'autre ? Peut-être.
Sans doute aussi n'avons-nous pas abusé des « Je
t'aiême !... ». Louis-Ferdinand
Céline, cité dans Stéphane Zagdanski, Autour
du désir
confie :
"C'est
un abominable mot, que pour ma part je n'ai jamais employé, car on
ne l'exprime pas, ça se sent et puis c'est tout".
Assez d'accord avec lui sur ce point.
Il m'est arrivé aussi d'écrire des poèmes amoureux, une série de dix-neuf sonnets en particulier que je lui avais offerts pour ses 50 ans. Mais il n'y a rien de plus périlleux que les poèmes d'amour (avec la poésie sociale), et de plus ridicule aujourd'hui que les sonnets (si on n'est pas un immense poète), et je m'en voudrais de les divulguer sur le net. Aussi vais-je simplement déposer pour ce troisième anniversaire deux poèmes récents que je lui ai dédiés et qui expriment des états d'âme.
Il m'est arrivé aussi d'écrire des poèmes amoureux, une série de dix-neuf sonnets en particulier que je lui avais offerts pour ses 50 ans. Mais il n'y a rien de plus périlleux que les poèmes d'amour (avec la poésie sociale), et de plus ridicule aujourd'hui que les sonnets (si on n'est pas un immense poète), et je m'en voudrais de les divulguer sur le net. Aussi vais-je simplement déposer pour ce troisième anniversaire deux poèmes récents que je lui ai dédiés et qui expriment des états d'âme.
TENSION
Pour
Claire
je
voudrais bien te délivrer
le
cœur est lourd qui s'attache à l'âme fuyante
et
le baiser de l'algue à la marée
ô
délire insensé à l'intérieur de moi
qui
pourrait me sortir de ce coma ?
comme
une huître je m'accroche au rocher
et
dans les sables de l'oubli
il
y a toi
les
algues de tes mains tendues vers moi
je
frémis sous ta paume
et
comme l'espérance est encore brûlante
comme
le soleil noir est impalpable
je
frémis
oui
comme
au commencement du monde
* * * *
BOUCHES
Pour
Claire, de nouveau
ta
bouche emplie de terre
s'époumone
terre
confisquée cadenassée
écho
de camp
fermé
ma
bouche
à
moi
hurle
et invective
ma
bouche comme en exil
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