Il n’est pas dans mes habitudes ni dans mon éducation d’écouter les autres et de suivre leurs conseils. Même si un conseil est bon, il est forcément mauvais du fait qu’il vient d’autrui.
(Varlam Chalamov, Vichéra, trad. Sophie Benech, Verdier, 2000)
Depuis novembre, je ne suis sorti de Bordeaux que trois fois, et je n’ai rien noté, car la sciatique m’avait coupé les ailes des envies d’écrire et de me raconter. La grippe de janvier (malgré la vaccination) n’a rien arrangé, sans doute à cause de l’épée de Damoclès juchée dans ma tête depuis que le scanner de juin-juillet dernier avait révélé un anévrisme de l’artère iliaque droite. Comme j’en parlais à droite et à gauche, chacun ou presque avait à me dire qu’il connaissait bien ça, que tel ou tel de ses amis, ou membres de sa famille, avait été victime d’une rupture d’anévrisme, et s’en était sorti les pieds devant ou handicapé physiquement et mentalement. Pas de quoi se réjouir donc. Je me suis consolé en voyageant : fiançailles de Mathieu fin novembre, Noël en famille à Lodève, Toulouse, Montpellier et Nouvel an à Lyon, Théâtre en appartement chez les cousins de Paris.
Heureusement depuis j’ai vu en janvier le cardiologue, qui m’avait déjà rassuré (l’artère en question n’est pas une grosse artère) et en février l’angiologue, qui m’a examiné les artères de la tête aux pieds ; ce dernier en me disant que je n’avais pas d’anévrisme, que c’était une mauvaise interprétation du scanner ; j'ai retrouvé la joie de vivre. Et c’est vrai, je me sens bien mieux depuis. J’ai réussi à écrire un poème, à retravailler bien sûr. Je refais des projets : un stage zen à la mi-mai, aller revoir mon ami berger dans l'Ardèche, un nouveau séjour à Venise fin août-début septembre, un probable voyage en Angleterre fin mai-début juin, en Allemagne à une date non précisée encore.
* * *
Parlons des fiançailles de Mélanie et de Mathieu. J'avais trouvé ça étrange et ringard, puis ils m'ont expliqué que ça tiendra lieu de mariage, car ils se marieront dans la plus stricte intimité en 2024. J'étais donc condamné à ne pas les décevoir et à être présent, malgré la sciatique qui m'handicapait lourdement.
Nonobstant mes douleurs, et n’écoutant pas mes sœurs qui me disaient : « Tu es complètement fou d’aller à Stuttgart, avec la traversée de Paris en métro. Au moins, prends un taxi ! » Que nenni, je suis donc parti le vendredi matin pour rejoindre Paris. Et j’ai bien pris le métro, descendant et remontant les nombreux escaliers et enfilant le long couloir de tapis roulants de la station Montparnasse. Cela m’a un peu dérouillé les jambes. J’avais le temps, Gare de l’Est, de manger mes provisions (sandwiches maison, l’un au jambon, l’autre au fromage, une banane), puis de sortir pour attendre mon beau-frère et ma belle-sœur de Toulouse, Anne, Alain et leur fille Florence, avec qui j’allais prendre le train pour l’Allemagne. Je les ai rejoints dans un petit restaurant en face de la gare, où je me suis contenté d’un café, pendant qu'ils achevaient de manger.
Le château
Puis nous sommes montés dans le train, rejoignant nos places respectives dans des wagons différents, puisque nous n’avions pas pris nos billets ensemble. Voyage sans encombre jusqu’à Stuttgart. Mathieu nous attendait à la gare (il avait loué une voiture), ainsi que Mélanie, mais nous accompagnâmes les Toulousains au logement réservé, avant de manger avec eux dans un restaurant local. C’était vendredi soir. Puis j’ai dormi dans l’appartement de Mathieu et Mélanie, joliment décoré par des lustres (malheureusement une seule des photos prises avec mon smartphone permet d’en voir un) et des plantes vertes (Mélanie a la main verte et Mathieu aussi). Mathieu a déplié le canapé du salon et j’ai bien dormi.
au restaurant, les heureux fiancés
Le jour suivant, samedi, nous sommes allés au repas de fiançailles dans un beau restaurant, pas trop loin de chez eux, où ils avaient réservé une grande salle. J’ai fait connaissance avec la famille de Mélanie (ses parents, sa sœur, un oncle). C’était relativement intime, on devait être une vingtaine en tout. Lucile, Pierryl et Sasha étaient arrivés de Londres dans la matinée, ainsi que les deux fils d’Anne et Alain. Après de brefs discours et un verre de champagne, on s’est mis à table : au menu, des entrées végétales, et au choix : confit d’oie (je n’en avais plus mangé depuis mon enfance, c’est ce que j’ai pris) ou rôti de bœuf, avec leurs légumes. Je ne me souviens pas du dessert, n’ayant pas pris de notes, sans doute glace et/ou gâteau. Sasha a été sage tant qu’elle a été sur la chaise haute, mais dès qu’elle en est descendue, elle a couru dans tous les sens, et un garde du corps (son père ou sa mère) devait la suivre.
une assiette garnie
Dans l’après-midi, tout le monde est parti à pied vers le château de Ludwigsburg : c’est une belle demeure du début du XVIIIème et son parc est magnifique. La nuit s’apprêtait à tomber. J’avoue que j’ai un peu peiné, car c’était à plus d’un km, et ma sciatique était loin d’être finie. Néanmoins j’étais content d’être là pour fêter Mathieu et Mélanie. D’autant que la nuit étant tombée, nous avons fait le tour du parc, et de sa belle exposition toute illuminée d’installations artistiques faites avec des citrouilles. Nous avons achevé la soirée en faisant un tour au Marché de Noël, Mathieu m’a raccompagné me coucher, j’étais vanné, puis il y est retourné finir la soirée en buvant du vin chaud. Je me suis endormi comme une masse.
une installation de citrouilles
Nous nous sommes retrouvés dimanche vers 11 h du matin, en petit comité (sauf les Toulousains qui avaient pris le train du retour ainsi que l’oncle de Mélanie). Mélanie et Mathieu avaient réservé une table au restaurant turc près de chez eux, pour un brunch qui faisait à la fois petit-déjeuner et déjeuner. Ce fut très sympathique, et ça ne me changeait pas tellement de Londres où je suis souvent allé dans des restaurants turcs avec Lucile et Pierryl. J’ai faire plus amplement connaissance avec les parents de Mélanie, car j’étais juste en face d’eux, tandis que dans le restaurant des fiançailles, on était loin.
un poisson lumineux dans le parc
Puis les Lorrains et les Londoniens sont partis, Mathieu et Mélanie m’ont raccompagné chez eux où nous avons passé agréablement la fin de l’après-midi et la soirée. Le lendemain matin, Mathieu m’a emmené jusqu’à la gare de Ludwigsburg où j’ai pris le train de banlieue jusqu’à Stuttgart. Le soir, j’étais à Bordeaux, heureux d’avoir été capable d’y aller TOUT SEUL, malgré les douleurs d’une sciatique pas encore achevée.
PS : veuillez m'excuser de la mauvaise qualité des photos, la plupart viennent de mon smartphone, j'avais oublié l'appareil photo !
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