Résistants, guérilleros et « terroristes » n’ont ni hélicoptères, ni drones, ni satellites d’observation. Ce n’est pas le ciel leur cousin, mais le sous-sol. Ils sont mariés avec le tunnel, la tanière et ses galeries souterraines.
(Régis Debray, Éloge de la frontière, Gallimard, 2010)
Malheureusement, malgré mes faibles possibilités de déplacement (j’ai tout de même pu aller en Allemagne voir mes deux enfants, leurs conjoints et ma petite fille, et faire connaissance de la belle-famille de Mathieu), je suis très instruit des événements de Palestine, grâce aux deux associations de soutien à la Palestine auxquelles j’ai adhéré depuis une dizaine d’années. Parce que s’il fallait compter sur les médias qui ne font que reproduire la propagande israélienne… Je vous livre donc à nouveau un texte de l’Association France-Palestine Solidarite reçu ce matin.
Liberté pour Anas Abu Srour !
Communiqué de l’AFPS
Voilà 48 heures qu’on est sans aucune nouvelle d’Anas Abu Srour, directeur du Youth center (centre des jeunes) du Camp de réfugiés palestiniens d’Aida (près de Bethléem). Il a été arrêté par les forces d’occupation israéliennes, ce mardi 28 novembre vers midi.
Le Youth center est un partenaire régulier de l’AFPS qui tant au niveau national que par ses groupes locaux a de nombreux partenariats comme l’accueil de ses missions découvertes, des jumelages culturels, le soutien à des actions de formation, à des actions de résistance populaire.
Anas a été enlevé alors qu’il était en route pour rentrer chez lui. À cette heure, 48 heures après, aucune information n’a été donnée à sa famille si ce n’est la confirmation qu’il a bien été arrêté par l’armée d’occupation. Les conditions de détention des Palestinien·nes par Israël enfreignent toutes les règles du droit et des Conventions de Genève. Elles ont encore empiré depuis le 7 octobre et les rafles massives contre plus de 3000 Palestinien·nes dont la majorité n’a été présentée devant aucune cour ou a été mise en détention administrative sans charge ni procès.
D’un côté, Israël libère quelques centaines de prisonnier·es palestinien·nes dans le cadre des échanges en cours et dans le même temps, il en enferme des milliers d’autres !
Depuis le 7 octobre, les détenus et les prisonniers ont signalé une augmentation des actes de torture systématiques perpétrés par les forces israéliennes à leur encontre, notamment des passages à tabac, du harcèlement verbal et physique, des agressions et le fait d’être déshabillé lors de l’arrestation et de l’interrogatoire.
Cette politique d’arrestation massive fait partie de la guerre totale1 que mène Israël contre le peuple palestinien non seulement à Gaza mais dans toute la Palestine avec l’accélération de la violence des colons et du nettoyage ethnique, le blocage de facto du territoire et les attaques violentes et répétées contre les camps de réfugiés. La Croix-Rouge étant empêchée de visiter les prisonniers et le gouvernement israélien ayant, depuis le 7 octobre, encore aggravé les conditions d’arrestation et de détention des Palestiniens, les familles restent jusqu’à 7 jours sans aucune indication d’aucune sorte sur la situation des personnes détenues.
L’AFPS tient à marquer toute sa solidarité avec son partenaire le Youth center du camp de réfugiés d’Aida et avec son directeur et témoigne toute sa sympathie à la famille d’Anas.
Anas est de ceux qui œuvrent au bien-être de leur communauté au sein de leurs camps de réfugiés. Par ses actions, il contribue à l’émancipation de la jeunesse et des femmes dans le camp. C’est tout ce que l’occupant ne veut pas voir : un peuple libre, debout et émancipé qui prend ses affaires en main.
Comme tous les prisonniers politiques palestiniens Anas doit être libéré, maintenant !
Nous interpellons les autorités françaises qui connaissent parfaitement la qualité du travail fait par le Youth center au sein du camp d’Aida afin qu’elles fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour qu’Anas retrouve sa femme et son bébé ainsi que les jeunes du centre, ses amis et tous les partenaires du Youth center.
Le Bureau national de l’AFPS
Le 30 novembre 2023
1 J’ajoute que cette guerre totale, colonialiste, se poursuit depuis 1948.
Dessin de Karak
J’ajoute mon grain de sel : dans les grands médias, on parle immédiatement d’un Israélien tué dans une embuscade ou un attentat, mais quand parle-t-on des Palestiniens de Cisjordanie ? Ils sont assassinés par centaines, harcelés sans cesse et persécutés dans leur vie de tous les jours, leurs maisons dynamitées, ils sont arrêtés et emprisonnés en grande quantité ! Ah, certes l’État israélien est contraint d’en libérer quelques-uns aujourd’hui, alors qu’en catimini ils en ont arrêté des milliers de plus depuis le 7 octobre. Tout ça va mal finir.
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