Je me promets au nom des fleurs
et de ma mère
de rester toujours
- même à cent ans
en pleine crise d’adolescence
(James Noël, Le pyromane incandescent, Points, 2015)
J’ai plus que jamais besoin de poésie : l’actualité nationale et internationale en manque abominablement, ma santé s’est quand même fort dégradée. Heureusement, j’ai fouiné dans ma bibliothèque de poètes, et ai découvert pas mal de pépites, y compris dans les poètes traduits en français. Ainsi chez le poète danois Søren Ulrik Thomsen, dont le recueil Les arbres ne rêvent sans doute pas de moi traduit par Pierre Grouix, est paru chez Cheyne en 2016. Je rappelle que je suis allé deux fois au Festival Lectures sous l’arbre qui se passe en août au Chambon-sur-Lignon (lieu de l'éditeur) dans les années 2010, et j’y suis resté toute la semaine en août 2010 pour un stage de lecture à haute voix animé par Marc Roger (voir mon compte rendu sur ma page https://cyclo-lecteur.blogspot.com/2010/08/).
J’ai dû y aller une seconde fois (sans doute vers 2016, où j’ai acheté le recueil de ce Danois, inconnu de moi. Le festival m’avait tellement plus, tant et si bien que mon fils y est allé aussi avec une amie, et à vélo !
Vu le temps de mois de novembre si pluvieux, ce poème m’a bien plu et me paraît d’actualité :
Ode à la pluie
Parce que son écriture nerveuse
file sur les vitres de l’express
et parce que son voile translucide
tangue devant le mer de lumière verticale de la tour
parce qu’elle pleure à mon instar
ce que de toute façon je ne peux oublier
et parce qu’elle pointille son haïku automnal
même tout de suite effacé sur le pare-brise
parce que c’est une bénédiction
de s’endormir au son de son chant ruisselant
et féerique de se réveiller dans le noir
quand elle cogne contre le toit des voitures
parce qu’elle unit ciel et terre
dans un sacrement secret
et même parce que les femmes les plus belles
le deviennent encore plus
lorsqu’elle file à travers leur longue chevelure
parce qu’on a le droit de rester tranquille
jusqu’à ce que sa grande musique s’apaise
et parce que sa lumière liquide
est le négatif de ce poème :
voilà pourquoi j’aime la pluie
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