Notre médecine est à un tournant, fragmentée
Les docteurs fidèles à leur serment d’un côté
De l’autre ceux que les labos ont transformés
En associés du plus grand cartel du crime organisé
(Akhenaton, La faim de leur monde, L’iconoclaste, 2021)
Ce mois-ci, j’ai trouvé un poème sur internet, j’aurais aimé l’avoir écrit. Un poème, critique des pouvoirs politique (Versailles, les riches) et militaire (vestes treillis) qui marchent toujours ensemble, auxquels se sont adjoints le pouvoir médical (blouses blanches) de ceux qu’Akhenaton fustigeait dans son recueil de 2021 et le pouvoir technologique (nuit atomique)… Le texte pose beaucoup de questions sur les cobayes prisonniers du labyrinthe que nous sommes presque tous devenus (sauf les gens qui comptent). Ça donne en effet le vertige.
Le labyrinthe
Le vertige du labyrinthe, ils ne l’auront jamais.
Puisqu’ils l’ont construit.
Ils sont immortels, ils sont Versailles.
Ils sont la ligne droite, le A et le Z.
Ils ne se pensent jamais poussières, ils sont sûrs d’avoir une mission à accomplir.
Les assassins, en blouses blanches ou vestes treillis, ils connaissent les statistiques : En règle générale, les pauvres vont se coucher et les riches se pavaner.
Les assassins séquencent l’ADN des souris albinos.
Ensuite, ils se retrouvent en congrès, dans un endroit équivalent à Versailles.
Ils se félicitent entre eux, et la modestie pour eux, c’est de se savoir entre gens qui comptent.
Ils passent leurs nuits dans des hôtels à la propreté impeccable, ils passent leur temps à transformer la nature en équation, et la puissance des bombes leurs donnent raison.
La nuit atomique ne perturbe pas leurs sommeil.
Ils séquencent l’ADN des souris dont la vie consiste à tourner dans une roue métallique.
Ils ne s’appellent jamais la guerre, ils la mesurent.
La prochaine génération de souris sera de nouveau soumise à expérience.
Dans le laboratoire, il n’y a aucune poussière.
Tout est si propre.
Une autoroute vide et sans lumière, où les tanks et ceux qui connaissent le secret de la fission nucléaire roulent à fond.
Un surmulot pelé tente de s’échapper.
Il n’a aucune chance sauf celle de n’avoir pas conscience d’être sur la route des hommes en uniforme.
Le labyrinthe le plus simple est la ligne droite entre l’entrée et la sortie.
Ensuite il y a une chose qu’on ne peut pas concevoir, notre disparition au milieu.
Le vertige du labyrinthe, comme on l’appelle.
jy.D
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