C’est un travail d’être porté longtemps, d’autant plus fatigant peut-être que la nature y répugne, car elle nous a donné des jambes pour marcher, comme des yeux pour voir par nous-mêmes. C’est la mollesse qui nous condamne à la débilité. À force de ne plus vouloir, on finit par ne plus pouvoir.
(Sénèque, Éloge de l’oisiveté, trad. Joseph Baillard, Mille et une nuits, 2015)
Eh oui, je suis revenu, presque intact de ce nouveau vagabondage de douze jours (et en tout cas très détendu, puisque j’ai « fait mes nuits », comme on dit pour les bébés, pendant toute sa durée), qui m’a porté vers la Bretagne, puis Amiens, et enfin Paris. J’ai bien supporté le train et ses quelques inévitables retards (dus à diverses raisons, dont la plus pénible est l’oubli d’un sac ou d’une valise dans le train, qui entraîne l’intervention du déminage par les services de sécurité, tant est grande la paranoïa des voyageurs ; dans ce cas, compter au minimum une demi-heure d’immobilisation, le plus souvent une heure !).
un petit coin du bord de mer près de Vannes
Je détaillerai dans les prochains jours chacune des étapes. J’ai été magnifiquement reçu par mes amies, Christine en Bretagne et Catherine en Picardie, et par les cousins Claire et François de Paris. J’ai visité le centre des villes de Vannes et Amiens, marché un peu dans Paris. Je suis allé dans des musées, j’ai vu des expositions diverses et variées, j’ai baguenaudé dans la nature du Morbihan où il a fait très beau (mon « dicton » : en Bretagne, il fait toujours beau, n’a pas été démenti). J’ai mangé dans un restaurant japonais à Crach (non, il n’y avait pas un baron), dans un resto picard sur les quais de Somme et dans un bistrot parisien, où on était serrés comme des sardines. J’ai visité pour la première fois l’église de Saint-Sulpice et j’ai vu les tableaux de Delacroix qu’elle contient, etc.
notre immeuble à Amiens
Bref, tout s’est bien passé. J’ai échappé au redoutable virus, dont je n’ai toujours pas peur (d’ailleurs, est-ce bien raisonnable d’avoir peur à 75 ans, bientôt 76 ?) et qui ne m’a jamais empêché de sortir, seul ou avec mes amis et cousins. J’ai rencontré les filles trentenaires de mes cousins et de mon amie d’Amiens, et redécouvert combien les jeunes femmes actuelles sont différentes des trentenaires que nous étions dans les années 70...
livre lu : excellent hommage au père
Et, bien sûr, j’ai trouvé du temps pour lire, ne serait-ce que dans mes trains ou au lit, le soir ; pour jouer au scrabble aussi, à Plescop et à Amiens, pour voir des films (c’était le mois du film documentaire et aussi il y avait le Festival du Film d’aventures, le FADA, à Auray; et j’ai vu aussi à Paris deux films au cinéma). J’ai bien peur d’avoir été un incorrigible bavard et d’avoir saoulé Christine en Bretagne, Catherine à Amiens, et François et Claire à Paris. Mais ça m’a bien fait plaisir de les revoir et de constater leur résistance au découragement existentiel actuel !
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