mardi 15 juin 2021

15 juin 2021 : temps chaud

 

Il rejetterait bien tous les « j’aimerais bien » pour les remplacer par des « je dois... » en en faisant sa règle de vie. Voilà ce que devait être désormais sa conduite.

(Yukio Mishima, Ken, trad. Brigitte et Yves-Marie Allioux, Gallimard, 2004)



Avec quelques jours de canicule arrivant, je reprends mes bonnes habitudes venant des régions chaudes où j’ai vécu un temps plus ou moins long. Je me lève pendant la nuit pour établir un courant d’air rafraîchissant l’appartement, je profite des heures fraîches du matin, aujourd’hui, par exemple lever à 5 h 30. Par régions chaudes, je comprends la Guadeloupe : j'y ai vécu trois ans, plus trois séjours de trois à neuf semaines ; Cuba, Madagascar et Côte d’Ivoire : trois semaines ; voyages en cargo sous les Tropiques et l’Équateur, en tout plus de trois mois, il est vrai que dans ce cas, le vent de la mer est vivifiant. Ce qui n’est pas le cas de nos canicules sèches, il est vrai tempérées par la proximité de l’Atlantique ici.

Je me couche tôt aussi, tous feux éteints à 10 h au plus tard. Mais le meilleur du temps, c’est tôt le matin. Quand j’étais chez mes amis de Guadeloupe, je me précipitais pour une promenade matutinale précédant le petit déjeuner, et je voyais Yvon, déjà levé, en train de faucher l’herbe sur les pentes des collines, suivi par des hérons pique-bœufs, et il n’était pas le seul à profiter de l’air frais. Du vent léger du matin, du silence, des couleurs douces avant qu’elles ne soient écrasées par le soleil, de la brume au loin sur la Mer des Caraïbes… 


Ici, c’est très différent. Peu ou pas de vent, bruit du chantier de construction ou des machines des ouvriers qui œuvrent à la rénovation du parc en bas de chez moi, rumeurs de la ville s’éveillant, chant des oiseaux, mais comme sous les tropiques, le peu de fraîcheur s’efface vers les 10 h du matin. De mon balcon, j’aperçois les amateurs de croissants et de chocolatines qui reviennent de la boulangerie, les vieux, hommes et dames, qui émiettent du pain rassis pour les pigeons, les joggers de plus en plus hommes ou femmes-machines, avec autour des bras leurs outils électroniques qui comptent les pas, les km, les pulsations, les battements cardiaques, la vitesse, etc., et parfois leur smartphone à la main, au cas où. Vers 8 h, les enfants vont à l’école, le plus souvent accompagnés par leurs mères, puis les collégiens et lycéens, discutant ou scrutant leur smartphone, seuls ou en groupes, les possesseurs de chiens les promènent, les caddies suivent leurs propriétaires pour être les premiers au supermarché… 

 

                                                    en attendant de remonter sur un vrai vélo, je regarde mes vélos miniature

Dans la journée, je rattrape mon retard de cinéma, profitant de leur fraîcheur, je fais ma sieste incontournable, et je vis presque dans le noir l’après-midi pour ne pas laisser entrer la chaleur. J’aimerais bien faire un peu de vélo, mais pour l’instant, je dois me laisser en repos pour respecter ma convalescence post-chute. "Il y a un temps pour tout", dit l’Ecclésiaste (ou Qohélet) et je suis bien d’accord. Je vais bientôt revoir une partie de ma famille et de mes amis, à Paris et en Poitou-Charentes ; je me réserve pour eux et je me réjouis de les revoir, pour la première fois depuis trois ans pour beaucoup d’entre eux. J’espère ne pas avoir trop vieilli et être en état d’apprécier la revoyure !

 

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