La
peur est un fleuve qui se traverse mouillé.
(Mia
Couto, Histoires rêvérées,
trad. Elisabeth Montero Rodrigues, Chandeigne, 2016)
Mon
ami J.-Y. vient de m’envoyer un texto qui m’a terrifié, sans me
surprendre pourtant. « Mon cousin a été victime du
confinement et de la grande campagne de peur orchestrée par le
gouvernement et les médias. Il a fait un AVC pendant le confinement,
et il avait tellement peur d’attraper le covd-19 à l’hôpital,
qu’il n’a pas voulu y aller !… Or avec un AVC, il faut
être soigné dans les heures qui suivent. Il est allé un mois plus
tard à l’hôpital, et il y a des dégâts irréversibles. »
Voilà une victime de plus de cette odieuse campagne (radio, télé,
journaux) qui ne cesse de nous imposer des contraintes parfois
invraisemblables telles que le port du masque et l’obligation de
s’en séparer au bout de quelques heures : au final,
les trottoirs et caniveaux de Bordeaux sont jonchés de masques jetés
ici ou là, comme j’ai
encore pu le constater aujourd’hui, lors du pique-nique organisé
par notre association et la déambulation qui a suivi dans le
quartier de Bacalan.
Trop
facile de dire que les Français sont sales de
les jeter comme ça.
Personnellement, je les fous à la poubelle après un très long
usage,
je les garde et les utilise plusieurs fois : après tout, ils ne
contiennent que mes virus et bactéries avec qui je vis en permanence, pourquoi donc les jeter
après un seul usage ? Quant à mes masques en tissu, je les
laverai après plusieurs utilisations. Par ailleurs, ces masques nous
obligent à inspirer l’air que nous rejetons, plein de gaz
carbonique et donc peu sain. J’avoue n’en mettre que dans les
lieux obligatoires (transports en commun, magasins, pharmacies,
labos, kiné, cliniques…) et pas du tout en plein air ou quand je
me promène à pied ou à vélo.
Ensuite,
la distanciation sociale (drôle d'expression, on devrait dire "distance physique"), éviter
de toucher les autres et même de se toucher : je ne vois pas
comment on peut s’occuper de bébés, d’enfants, de vieillards,
sans jamais les toucher ! Se laver les mains x fois par jour :
d’accord, mais comment vont faire les SDF, les nombreuses personnes
vivant dans la rue ? Comme si l’eau était une denrée inépuisable !
j’ai vu combien l’eau était rare et précieuse, lors de mes
voyages en Côte d’Ivoire, à Madagascar, et encore récemment à
la Désirade. Quant au gel hydro-alcoolique, encore un produit
chimique dans notre monde qui en est sursaturé. Bonjour les peaux
sèches et abîmées…
Tout
ce que j’espère, c’est que tout ça ne durera pas trop longtemps. Et
arrêtez de nous faire peur ! Je
comprends ceux qui ont envie d’enfreindre les règles, de jouer au
football, de faire la fête, de nouer des relations qui nécessitent
le toucher, et je pleins sincèrement ceux qui sont obligés, par
leur travail, d’endurer toute la journée le port du masque.
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