mardi 26 mai 2020

26 mai 2020 : la campagne de terreur et ses fruits


La peur est un fleuve qui se traverse mouillé.
(Mia Couto, Histoires rêvérées, trad. Elisabeth Montero Rodrigues, Chandeigne, 2016)


 
Mon ami J.-Y. vient de m’envoyer un texto qui m’a terrifié, sans me surprendre pourtant. « Mon cousin a été victime du confinement et de la grande campagne de peur orchestrée par le gouvernement et les médias. Il a fait un AVC pendant le confinement, et il avait tellement peur d’attraper le covd-19 à l’hôpital, qu’il n’a pas voulu y aller !… Or avec un AVC, il faut être soigné dans les heures qui suivent. Il est allé un mois plus tard à l’hôpital, et il y a des dégâts irréversibles. » Voilà une victime de plus de cette odieuse campagne (radio, télé, journaux) qui ne cesse de nous imposer des contraintes parfois invraisemblables telles que le port du masque et l’obligation de s’en séparer au bout de quelques heures : au final, les trottoirs et caniveaux de Bordeaux sont jonchés de masques jetés ici ou là, comme j’ai encore pu le constater aujourd’hui, lors du pique-nique organisé par notre association et la déambulation qui a suivi dans le quartier de Bacalan.
Trop facile de dire que les Français sont sales de les jeter comme ça. Personnellement, je les fous à la poubelle après un très long usage, je les garde et les utilise plusieurs fois : après tout, ils ne contiennent que mes virus et bactéries avec qui je vis en permanence, pourquoi donc les jeter après un seul usage ? Quant à mes masques en tissu, je les laverai après plusieurs utilisations. Par ailleurs, ces masques nous obligent à inspirer l’air que nous rejetons, plein de gaz carbonique et donc peu sain. J’avoue n’en mettre que dans les lieux obligatoires (transports en commun, magasins, pharmacies, labos, kiné, cliniques…) et pas du tout en plein air ou quand je me promène à pied ou à vélo.
Ensuite, la distanciation sociale (drôle d'expression, on devrait dire "distance physique"), éviter de toucher les autres et même de se toucher : je ne vois pas comment on peut s’occuper de bébés, d’enfants, de vieillards, sans jamais les toucher ! Se laver les mains x fois par jour : d’accord, mais comment vont faire les SDF, les nombreuses personnes vivant dans la rue ? Comme si l’eau était une denrée inépuisable ! j’ai vu combien l’eau était rare et précieuse, lors de mes voyages en Côte d’Ivoire, à Madagascar, et encore récemment à la Désirade. Quant au gel hydro-alcoolique, encore un produit chimique dans notre monde qui en est sursaturé. Bonjour les peaux sèches et abîmées…
Tout ce que j’espère, c’est que tout ça ne durera pas trop longtemps. Et arrêtez de nous faire peur ! Je comprends ceux qui ont envie d’enfreindre les règles, de jouer au football, de faire la fête, de nouer des relations qui nécessitent le toucher, et je pleins sincèrement ceux qui sont obligés, par leur travail, d’endurer toute la journée le port du masque.

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