Les
forces de l'ordre sont celles qui sont aux ordres de ceux qui les
donnent.
(Pierre
Dac, Les pensées,
Cherche-Midi, 2015)
Le
règne de la peur, c’est la grande leçon de la gestion de la crise
du covid 19 : les médias nous serinaient à longueur de journée
les nouvelles contraintes, nous infantilisant chaque jour davantage à
force de répétition. Comme si tous, nous étions des enfants ou des imbéciles (ce qui d'ailleurs incite à désobéir).
Résultat, on le voit bien : si par malheur, je me promène
dehors sans masque, on s’écarte de moi de façon démesurée quand je suis amené à croiser un(e) quidam, comme si j’allais lui sauter
dessus. Si au contraire, j’en porte un, on s’écarte
pareillement, me soupçonnant d’être possiblement porteur du
virus, ou d’être le virus soi-même. Sans parler de la
surveillance policière accrue, devenant très clairement de la
répression, sans doute pour nous habituer aux futures coercitions
qui frapperont tous les mécontents, dissidents et rebelles.
Car
pour l’instant, le gouvernement joue sur du velours : l’état
d’urgence prolongé, jusqu'à quand ? – sous un prétexte prétendument sanitaire – vise en
fait à juguler toutes les
colères, tous les mécontentements, qui vont être nombreux, n’en
doutons pas. En effet, il n’y a pas le moindre changement de
politique en vue, il s’agit toujours de soutenir les puissants de
ce monde, les multinationales et la finance internationale, de
s’attaquer encore davantage aux droits des travailleurs (on parle
d’augmenter la durée du travail, alors qu’il va y avoir des
millions de chômeurs !), et on matera davantage les
récalcitrants, sous l’aboiement scélérat des médias écrits et
audio-visuels, propriété des milliardaires.
Car
la colère est palpable plus qu’on ne le croit : déjà les
gilets jaunes ont commencé à relancer leur mouvement, toujours sous
forte répression policière. Voici ce qui s’est passé hier à
Angers (https://lecercle49.wordpress.com/2020/05/16/et-si-on-essayait-la-democratie-pour-voir/) :
« Samedi
16 mai à Angers,
tout rassemblement « revendicatif » était interdit comme partout
ailleurs… Le groupe Cité
Jaune
Angers
avait appelé malgré tout à se rassembler par petits groupes sur
les bancs du jardin du Mail, le lieu de rendez-vous habituel des
Gilets jaunes. Avec l’idée d’écrire sur des feuilles les mots
que chacun juge bon d’exprimer en cette période charnière de
notre humanité puis d’aller les afficher sur les grilles du
kiosque. Chaque
manifestant s’appliquait pourtant à respecter les éternelles
consignes sanitaires : petits groupes, distanciation, port du masque…
« Résultat
: contrôle d’identité pour tout le monde avec en plus prise de
photo de la carte ! Interdiction de porter le moindre signe jaune !
Interdiction de sortir la moindre pancarte ! Interdiction même de
sortir un stylo pour écrire !!! Tout cela alors qu’au même moment
des groupes de badauds se massaient devant les magasins des rues
piétonnes, sur l’esplanade du Cœur de Maine ou dans le tramway
sans être le moins du monde contrôlés, surveillés, réduits au
silence… Deux poids , deux mesures ?
« Qui
peut nous faire croire une seule seconde que cette pression policière
n’a pas pour seul objet de faire taire la contestation ? Qu’elle
n’est justifiée uniquement que par le souci de ne pas aggraver la
situation sanitaire en risquant de propager le virus ?
« Non
bien sûr, simple hypocrisie, l’air du temps est bel et bien au
« Travaille, consomme et surtout, ferme ta gueule ».
Qu’importe, nous serons encore au rendez-vous samedi prochain,
nouvelle interdiction ou pas. Et cette fois-ci, nos chants de lutte
ne resteront pas dans nos gorges, nos écrits de colère ne resteront
pas dans nos poches. On lâche rien, nous comptons sur vous ! »
dessin de Karak sur son blog
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