et si le monde est le compte que j’en fais
le laisser là, qu’on ne le revoie jamais –
(Attila József, Ni père ne mère, trad. Guillaume Métayer, Sillages, 2010)
Une fois encore, je vois très peu de pays, parler de paix, c'était déjà le cas dans l’invasion de l’Ukraine. Je vois beaucoup de dirigeants jeter de l’huile sur le feu et se préoccuper fort peu des populations civiles. Je ne sais plus s’il est encore aujourd’hui possible seulement de prononcer le mot paix, devenu un gros mot. J’ai plus tellement envie de faire partie d’un tel monde où les marchands d’armes sont les vrais maîtres. Je suis comme le poète hongrois Attila József, qui a fini par se jeter sous un train ; j’espère ne pas en arriver là, mais tout de même, où trouver de l’espérance ? Peut-être dans les yeux des petits enfants (mais alors très jeunes) ou dans ceux de Yolande Moreau lumineuse actrice du film qu’elle a réalisé, La fiancée du poète, film qui m’a fait un bien fou, à la fois amusant et émouvant, créatif et poétique, et qui a été fortement applaudi à la séance de cet après-midi où j’avais accompagné mon amie Anne.
C’est très rare au cinéma de voir un film applaudi. C’est très rare, et courageux aussi, de voir aussi une assciation prêcher pour la paix, comme l’UJFP – Union Juive Française pour la Paix, dont j’ai retenu dans ses dernières notifications celle-ci :
Au moment où nous écrivons, sans informations détaillées et vérifiées, nous tenons à préciser ce qui suit.
Un déferlement de commentaires présente comme d’habitude le Hamas et les Palestiniens comme les agresseurs et l’armée israélienne comme ripostant. Quoi que nous puissions penser de là où nous sommes de la stratégie adoptée par le Hamas (et nous n’avons pas forcément un point de vue commun sur le sujet), nous nous devons de rappeler que c’est :
– Israël la puissance colonisatrice,
– Israël qui impose un blocus inhumain à Gaza,
– Israël qui poursuit à marche forcée une colonisation de peuplement sur toute la Palestine historique,
– Israël qui conforte un régime d’apartheid et utilise l’emprisonnement massif comme un moyen de gestion de son occupation,
– Israël dont l’armée dans la dernière période couvre les pogroms opérés par les colons contre les villages palestiniens.
Plus de 200 morts palestiniens depuis le début de l’année, plus de 1000 détenus administratifs (c’est-à-dire sans jugement et sans accès au dossier d’accusation), etc. Et nous rappelons que le droit international, qu’Israël foule au pied, justifie la résistance, y compris armée, à l’occupation et à l’oppression.
Les événements d’aujourd’hui doivent rappeler à toutes et tous, et en particulier à la population israélienne, qu’il n’y aura pas de paix possible pour une communauté juive dans cette région du monde sans que soit reconnu à toutes et tous l’égalité des droits. Nous maintenons notre appel aux autorités françaises à cesser la sempiternelle référence univoque au droit d’Israël à la sécurité et à cesser sa collaboration militaire et économique avec cet État colonial.
Nous soutenons la résistance du peuple palestinien face à l’occupation, à la répression, au déni du droit des Palestiniens.
La Coordination nationale de l’UJFP, le 7 octobre 2023
S’il y avait, de l’autre côté, une association de ce type, on pourrait peut-être s’entendre, vous ne croyez pas ?
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