Comme je descendais les fleuves impassibles...
(Arthur Rimbaud, Le bateau ivre)
Une fois fois n'est pas coutume, et comme il faut bien donner un peu de variété à mon blog, j'ai envie d'entamer la fantaisie de vous adresser de temps en temps un de mes textes de création récents... Un poème en vers libres ou en prose... Ce qui fera d'ailleurs des pages plus brèves. Prêt(e)s à lire, je commence.
C'est vrai, j'ai toujours rêvé d'aller là où vont les fleuves.
Sourdre, jaillir, ruisseler, écumer, onduler, couler, paresser... Entraîner dans mon sillage brindilles et feuilles mortes, briser sur mon cours les reflets du ciel, du soleil et des nuages... Sauter comme un poisson, ricocher et faire des ronds dans mon eau, plonger dans une chute, éprouver la puissance du rapide, me noyer dans l'ombre des aulnaies ou des peupleraies, paresser dans la plaine, me diviser en bras échevelés, m'envaser même...
Et puis, un jour, devenu estuaire ou delta, inscrire ma marque, mes odeurs, mes couleurs dans la mer, diluer mes alluvions et mes scories dans l'océan...
Disparaître comme toi, mon aimée, un jour, tu es partie, suivre ton fleuve à toi, à ton allure à toi, à ton moment à toi.
Puis, l'heure venue, je rêve de me retremper dans tes eaux, de goûter de nouveau à ta source, et surtout, surtout de ne pas manquer notre ultime rendez-vous.
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