Qu‘avais-je osé rêver ? Dans quelle folle aventure étais-je sur le point de m‘engager ?
(Alexandra David-Néel, Voyage d’une Parisienne à Lhassa)
Bien rentré, après une escale rapide à Tours chez ma belle-sœur qui m’avait gardé la voiture, où Pégase a trouvé place, après plus de quatre cents kilomètres de bons et loyaux services (faut dire que j‘ai un peu appuyé sur les pédales tout de même, et sans EPO ni dopage, s‘il vous plaît), sans la moindre crevaison, simplement de petits problèmes avec le porte-bagages arrière qui a commencé à se déboîter, sans doute sous le poids de mon sac. Ce dernier s’est en effet alourdi, je reviens avec quatre livres de plus que je ne suis parti, en ayant acheté deux, et trois m’ayant été offerts par Christian (deux) et Jeanne-Marie (un) : heureusement, j’en ai donné un à une bibliothèque.
Offert par Jeanne-Marie et sitôt lu
Je n’ai encore vu personne, bien qu’étant invité dès ce soir à 19 h par ma "vieille" amie Jeanne, ma voisine désormais, je n’ai qu’à traverser le boulevard, et qui m’a ramassé le courrier. L’appartement m’attendait le plus silencieusement du monde, bien qu’un voisin se soit soudain mis à bricoler et à taper sur un mur !
Mais pendant deux semaines, j’en ai vu du monde, je peux dire que j’ai même rencontré des bibliothécaires heureux (ah ! cette satanée grammaire française, je suis obligé de mettre au masculin pour désigner ce pluriel, alors que la plupart des bibliothécaires en question étaient des femmes, à l’exception des trois bibliothécaires départementaux), ce qui m’a fait un plaisir immense, m’a rajeuni de trente ans, m’a ramené aux temps joyeux où je sillonnais le département du Gers puis celui de la Guadeloupe, pour tenter d’y développer un peu la lecture publique. Ce retour en arrière, qui fut aussi un saut en avant, tant les bibliothèques ont changé, et je dois dire, nettement en mieux, m’a fait du bien, tant sur le plan physique (les quelques moments de fatigue ont été vite épongés par les repos et les rencontres conviviales) que sur le plan moral. C’est simple, je suis ragaillardi ! Je me sens dans une sérénité profonde, comme je n’en ai pas connue depuis six ans. J’ai peut-être, au cours de ce périple dans une nature si vivante et si belle (même sous la pluie), tout simplement plaqué mes pensées et mes sentiments sur l’allure majestueuse des crêts, des monts et des vaux, des cluses, des lacs et des résurgences, des rivières, des marais et des forêts, des oiseaux et des êtres vivants, et trouvé ainsi la délivrance que je recherchais.
Je constate pourtant que je rentre avec bien plus de cheveux blancs, et même de sourcils blancs, qu’avant mon départ. Est-ce l’effet de l'allongement de ma chevelure ?
Je voudrais remercier tout le monde - comme ça je n’oublierai personne - et vais tâcher dans les prochains jours d’envoyer un petit mot à chacun(e) d’entre vous, bibliothèques d’accueil et familles hôtesses. Un peu de patience seulement !
Je reviendrai dans le Doubs, mais vous, n’hésitez pas à venir me retrouver à Poitiers, très belle ville, réputée pour ses églises romanes, et pour son bel environnement. Non loin d’ici, le Marais poitevin, les côtes et plages de Charente et de Vendée, l'incontournable (pour des bibliothécaires) Musée de la bande dessinée à Angoulême, les monts du Limousin, les marais de la Brenne, les châteaux de la Loire. Poitiers, un endroit idéal pour partir à la rencontre d’une région que vous ne connaissez peut-être pas ! Je vous y accueillerai volontiers, ce ne serait qu’un prêté pour un rendu, comme disait ma grand-mère ! À bientôt…
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