mardi 10 septembre 2024

10 septembre 2024 : Après Gaza, la Cisjordanie

Si donc on appelle barbare le fait de tuer des gens pour rien, les Occidentaux sont barbares tous les jours, il faut le savoir. Simplement, dans le premier cas de barbarie, la barbarie des barbares, nous avons un meurtre de masse assumé et et suicidaire. Dans le cas de la barbarie des civilisés, c’est un meurtre de masse technologique, dissimulé et satisfait. 

(Alain Badiou, Notre mal vient de plus loin : penser les tueries du 13 novembre, Fayard, 2018)

 

               Voilà : à peine rentré de la parenthèse enchantée de Venise, je ne cesse de recevoir des avis éclairés sur la situation en Palestine. Il se trouve qu'en Italie, j'ai lu le grand poème épique du Tasse (Torquato Tasso) La Jérusalem Délivrée, dans une traduction en français du 19e siècle, époque où les gens cultivés lisaient ce genre d’œuvre littéraire. Pensez donc, qui lit encore cette épopée qui conquête de Jérusalem par les croisés dirigés par Godefroy de Bouilon. Ce ne sont que haine, meurtres, massacres, vengeances, enfin on se croirait en Palestine aujourd'hui.

             On en a pourtant parlé à Venise : une des participantes de notre groupe, Brigitte Challande, avait il y a peu, été à Gaza pour y rester quelques semaines et donné ses témoignages dans le média électronique "altermidi.org" dans plusieurs articles bien documentés. on a pu parler avec elle, et ainsi en savoir plus et pousser aussi nos cris d'alarme dans un monde devenu complètement sourd, ou plutôt qui ne répercute pratiquement que la propagande israélienne. Enfin un peu d'air frais nous arrivait. Quand on pense que cela dure depuis 1947 ! L'état hébreu ne fait que parachever les déportations massives, les destructions tout aussi massives (habitations, écoles, hôpitaux, routes, conduites d'eau, etc.), pour faire table rase et installer la colonisation complète du territoire palestinien.

             Combien faudra-t-il de morts, de dégâts, d'épidémies, d'anéantissement, d'extinction d'un peuple qui résiste pourtant, et qui, n'en déplaise aux sionistes, étaient là et bien là. Ils n'ont pas eu besoin que la communauté internationale leur donne un territoire. Ils habitaient là et ne demandaient qu'à continuer à vivre en paix. Ils ont donc le droit de résister à ce qu'il faut bien appeler une invasion coloniale, un accaparement de terres par vol, avec notre complicité. Sommes-nous prêts à accepter ces nouvelles migrations et à accueillir ces nouveaux migrants en Europe, alors qu'on a construit des barrières partout ? 

            Je ne pensais pas voir ça avant de mourir, et malheureusement, l'attitude de l'Europe est, encore une fois, inique ! 

 

Gaza, après le bombardement d'une école 

Extraits du texte d'Alain Graux publié récemment (https://allaingraux.over-blog.com/):

L’armée israélienne y mène une vaste opération de « nettoyage » et destruction lancée il y a une semaine, semblable à celles effectuées à Gaza. C’est une intensification à une large échelle de la répression opérée contre les groupes de résistants palestiniens depuis les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie, avec le même but d’élimination du Hamas.

Les incursions israéliennes étaient quotidiennes en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre 2023, début de la guerre à Gaza, mais elles atteignaient rarement une telle ampleur. Depuis septembre 2024, dans le nord de la Cisjordanie, on se croirait à Gaza !

Outre les bombardements, les attaques de drones, des bulldozers sont entrés en action, non pas pour dégager un chemin pour les chars, mais pour creuser les conduites d’eau et les égouts indispensables à la vie... avec le risque que dans six mois, la Cisjordanie occupée connaisse des flambées de maladies graves et des épidémies, comme c’est le cas à Gaza. « Israël détruit nos villes, vise intentionnellement nos infrastructures civiles : les réseaux d’eau, d’assainissement, d’électricité, les routes, les places, les maisons, les magasins, le patrimoine. Tous les lieux ciblés n’ont aucun rapport avec d’éventuels groupes armés », s’indigne le maire de Tulkarem, Riyad Awad[1]

De leur côté, des colons armés protégés par des officiers d'occupation en uniforme ont attaqué plusieurs maisons du village de Bireen, au sud-est d'Hébron. Ils ont vandalisé les maisons, volé de l'argent et d'autres biens. [...]

[1] Médiapart : 7/089/2024 Rachida El Azzouzi : Dans le nord de la Cisjordanie, « on se croirait à Gaza »


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