mercredi 19 juin 2024

19 juin 2024 : Paris, juin 2024

                 Chaque homme vit sa vie de façon différente. 

                Les uns parlent sans discontinuer.                    

                Les autres sont familiers du silence. Certains ont besoin d’être entourés d’autres hommes  pour se sentir bien. 

                D’autres ne sont eux-mêmes qu’en se retrouvant seuls, au moins de temps en temps.

               (Gunnar Gunnarsson, Le berger de l’Avent, tard. Gérard Lemarquis, Zulma, 2019)

              

            Après Londres, ce fut Paris, où je suis allé très peu l'an dernier, pour cause de maladie. Le voyage en Eurostar s'est bien passé : pas de retard au départ cette fois. Comme d'habitude, j'ai été très bien reçu par mes cousins de Paris. Il a fait relativement beau, en tout cas, il n'a pas plu. Ce qui était bien pour le piéton de Paris que j'ai été.: par exemple, je suis revenu du Musée de Montmartre à pied, jusque chez mes cousins, qui habitent sur la rive gauche de la Seine, près de la place Maubert, soit environ 7 km., car j'ai pris le chemin des écoliers, en faisant un large détour rive droite vers la rue des archives, l'hôtel de ville, puis en contournant Notre Dame dans l'île de la Cité. Très belle promenade.

                                                 

                                                atelier de Suzanne Valadon

        Le mercredi, j'ai pu voir mon amie Christine P. Avec elle, on se dirige vers un musée ou une expo. Cette fois-ci, elle m'a proposé le Musée de Montmartre qui occupe la maison, l'atelier et le jardin de Suzanne Valadon (1865-1938), qu'elle habita à partir de 1896 jusque dans les années 20. Elle eut pour fils Maurice Utrillo (1885-1955), un peintre devenu célèbre lui aussi, éclipsant même sa mère. On a pu voir la chambre d'Utrillo, l'atelier de Suzanne, l'exposition permanente quicomprend de nombreuses toiles de Suzanne et d'Utrillo. Et puis, il y avait une belle rétrospective d'Auguste Herbin (1882-1960), peintre qui eut son heure de gloire, un peu oublié aujourd'hui, mais qui nous a permis de découvrir ses différentes périodes : post-impressionniste, fauvisme, cubisme, abstraction avant de revenir momentanément au figuratif (Les joueurs de boules) et de s'en détacher pour les formes géométriques et la peinture abstraite. Il est considéré comme un des maîtres de cette dernière tendance. Très belle exposition.

        Le lendemain fut ma journée "politique" avec un rassemblement organisé par Europalestine pour demander l'exclusion des athlètes israéliens des Jeux Olympiques, au même titre que les athlètes russes. Nombreuses prises de paroles de syndicalistes, de militants anticolonialistes, de partis de gauche, d'associations pour la paix et contre les bombardements incessants à Gaza, de femmes aussi. Je me sentais bien dans ce groupe d'environ 200 personnes, devant le siège du comité d'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (COJOP) à Saint-Denis. Je regrettais qu'on soit si peu nombreux ! Depuis, des rassemblements ont eu lieu aussi à Lausanne et ils se perpétuent tous les jours à Saint-Denis.

                                  le drapeau palestinien devant le siège du Cojop (photo Europalestine)

        Enfin, le vendredi soir, j'ai invité mes cousins à aller au théâtre voir dans la petite salle du Lucernaire une pièce tirée du scénario de Marcel Pagnol pour son film Naïs (1945), scénario lui-même tiré d'une nouvelle de Zola, Naïs Micoulin (1883). J'avais vu le film lors d'un festival Pagnol dans les années 70. C'était un beau mélo, avec Fernandel dans le rôle de Toine, le valet de ferme bossu, amoureux de Naïs, la fille du métayer, veuf qui compte bien garder sa fille comme domestique à vie. Mais Naïs est amoureuse en secret du fils du propriétaire de la ferme. Je n'en dis pas plus, sinon que Toine va s'effacer et favoriser le projet des deux jeunes gens. Du mélo donc, émouvant et joué de belle façon dans la petite salle où nous étions tout près des actrices et acteurs. On a mangé au Lucernaire, qui fait aussi cinéma d'art et d'essai, librairie et bar-restaurant.

        Et le samedi, il ne me restait qu'à prendre le train pour rejoindre Bordeaux et voter le dimanche pour les Européennes. Ici, à Bordeaux, le Rassemblement National est arrivé en 4ème position, devancé par le PS, Renaissance, LFI et talonné par les écolos. Et, dans mon bureau de vote, LFI est arrivé en tête, et pourtant, je n'avais fait aucune propagande en sa faveur ! Mais le quartier est solidement ancré à gauche...


Aucun commentaire: