D’abord, je ne m’ennuie jamais ; l’ennui, c’est bon pour les imbéciles.
(Édouard Rod, Le silence, Perrin, 1894)
J’ai souvent dit, effectivement, que je ne m’ennuyais jamais ; cependant, je ne regarde presque pas la télévision, j’écoute assez peu la radio. Par contre, je voyage beaucoup (surtout pour rencontrer des amis ou des membres de mes familles que je considère à l’égal de mes amis), je lis énormément, je vais souvent au cinéma (ma deuxième passion, après la lecture) et, quand je peux au théâtre, et voir des spectacles essentiellement musique classique ou chanson surtout française. Et pour en revenir aux amis masculins et féminins, je dirais maintenant, quand je dresse le bilan de ma vie, que l’amitié fut la grande affaire de ma vie.
C’est pourquoi j’ai profité de ma visite au Royaume uni pour renouer connaissance avec l’Écossais Patrick Feehan que je connais depuis 1975, alors qu’il était lecteur d’anglais dans un collège d’Auch, et son épouse Moïra, qui lui rendit visite aux vacances de Pâques 1976 où je les accueillis chez moi. En novembre 1979, nous fîmes avec Claire notre deuxième voyage de noces (après le premier, très court, une semaine dans l’Aude et l’Ariège cathare en mai juste après le mariage) en Écosse où ils nous reçurent dans leur maison de Glasgow. Par la suite, nous leur envoyâmes Mathieu deux fois en juillet pour qu’il y apprenne l’anglais, en 1993 et 1995, je crois, et partîmes le rechercher cette année-là, nous les accueillîmes à Poitiers l’an suivant, avec leurs enfants.
le voilier-musée
Puis, à partir de l’an 2000, les liens se sont distendus je ne sais pourquoi, au point que j’avais perdu leur adresse, leur n° de téléphone. Ils ne savaient même pas que Claire était décédée. J’ai retrouvé leur trace par facebook (face de bouc, comme disent les ennemis des réseaux sociaux) et les ai recontactés cette année. J’ai appris qu’ils sont grands-parents aussi depuis le mois de mai, leur fils Kevin et son épouse américaine ayant donné naissance à deux jumelles ! Leur fille Jennifer travaille à Londres, comme Lucile.
Au Riverside museum
J’ai donc pris le bus de nuit pour rallier Glasgow, où Pat est venu me chercher à la gare routière. Il me dit dans la voiture d’utiliser l’anglais, car Moïra ne parle toujours pas français. Ce qui donna lieu à quelques scènes cocasses, car je ne comprenais que la moitié de ce qu’elle me disait avec son accent écossais. De temps en temps, je disais à Pat une phrase un peu compliquée : « traduis à Moïra, s’il te plaît », car j’ai dû évidemment raconter tout ce qui s’était passé depuis 2000, et en particulier la maladie et la mort de Claire !
Le samedi après-midi, nous visitâmes Glasgow grâce à un bus "city tour" qui fait le tour de ville en douze étapes. On pouvait s’arrêter et reprendre le bus suivant après une visite. Nous nous sommes arrêtés en particulier au Glasgow green (avec son People palace qui abrite ce que nous appellerions ici un musée d’arts et traditions populaires et sa Doulton Fountain).
une installation de vélos suspendus
Puis nous nous sommes arrêtés au Riverside Museum, qui se trouve au bord de la Clyde et qui renferme un musée des transports (trains, locomotives, tramways, bus, voitures, diligences, vélos, etc.) et un voilier-musée au bord de la rivière et qui se visite aussi. Évidemment j’ai apprécié. Et on a visité une partie du centre ville.
Pat sur le bateau du Loch Lomond
Le lendemain, nous petit-déjeunâmes très tard, à 11 h (petit déjeuner écossais très complet avec charcuterie et fromages, pains divers et gâteaux) et nous avons quitté la ville pour les contreforts de montagne jusqu’au Loch Lomond où nous fîmes une croisière en bateau. Puis arrêt au centre commercial voisin où j’ai acheté une robe et un t-shirt pour la petite fille des Bangladais. Retour à Glasgow où ils m’ont montré des photos de leurs enfants. Pat et Moïra n’ont pas tellement changé, du moins de visage : je les aurais reconnus dans la rue, ils sont à peine empâtés et ont quelque peu grossi ! Donc un week-end émouvant très réussi. Retour à Londres par le bus de nuit.
Quant à Venetia, mon ancienne diretrice de la chorale de Poitiers, Le Choeur des champs, je l’ai retrouvée à Salisbury (prononcer Solsbury) où je suis allé et revenu en train : une heure vingt de Waterloo station. Très jolie ville moyenne, avec un centre ville ancien que les nazis ne semblent pas avoir détruit ; Jolies maisons et commerces. Et une cathédrale époustouflante ; il faisait malheureusement gris ce jour-là. Nous avons profité du restaurant de la cathédrale (situé dans le cloître) pour y manger végétarien (Venetia est pratiquement végétarienne et surveille son poids. Elle a eu un AIT, comme moi, qui lui a laissé des séquelle à la jambe droite). Et on a fait une assez longue promenade à pied dans la verdure et sur les bords de la rivière. Très belle journée aussi.
Ah ! Les amis : c’est nécessaire pour l’équilibre, pour savoir qui on est, et se lier avec des étrangers (mais pour moi et sans doute quelques autres, tout être humain est un étranger), c’est super… Ils nous apportent tant.
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