On a beau observer de près les autres : on n’en voit que peu de chose.
(Édouard Rod, Le silence, Perrin, 1894)
écureuil anglais dans le parc habituel où Lucile et Pierryl promènent Sasha
Je suis tellement occupé (kiné et exercices physiques dans leur atelier deux fois par semaine, gym Pilates, atelier d’écriture, cinéma et ciné-discussions, lecture et rencontres diverses) que j’ai laissé filer le temps depuis mon retour d’Angleterre. Plusieurs jours ont passé avant que je récupère et trie mes photos de voyage.
Je suis revenu en bon état, assez guilleret, car j’ai pouponné dix jours sur les treize qu’ont duré mes journées britanniques, et curieusement, ça m’a fait beaucoup de bien, ça m’a rappelé mon jeune âge, où j’ai appris à pouponner dès 1955, quand l’aînée de mes jeunes sœurs, Marie-France, est née, et quatre autres l’ont suivie ; j’ai appris à les changer, à les laver et nettoyer, à donner les biberons, et ça plaisait beaucoup à l’enfant, puis le pré-adolescent que j’étais alors. Puis, vingt après, j’ai eu mes propres enfants ; on comprend pourquoi j’ai retardé au maximum le temps de convoler et d’avoir enfin des enfants : j’estimais qu’on doit s’en occuper, j’apprenais mon métier de bibliothécaire, il me restait peu de temps pour autre chose. Et j’avais vu mon père laisser toute la tâche à ma mère. Je ne tenais pas à faire pareil.
Donc,
j’ai découvert une petite Sasha de quatre mois, très éveillée
et souriante, je n’ai pas pu la nourrir, puisque Lucile allaite. Je
l’ai tenue assez souvent dans mes bras, je lui ai souri, j’ai ri
aux éclats, et par mimétisme, elle a fait de même, je lui ai
chanté des chansons, je l’ai promenée
avec Lucile dans Londres, dans les bus, dans le métro, dans les
parcs où je poussais parfois
la poussette, à la bibliothèque, car Lucile lui emprunte déjà des
livres. Par contre, je ne l’ai ni changée ni nettoyée, laissant
ce rôle aux jeunes parents.
Je suis même allé avec eux dans un cinéma, où sont organisées des séances pour jeunes parents avec bébé. On emporte le berceau dans la salle. Le son est modéré et le film est sous-titré, pour ne pas réveiller les bébés. Expérience que j’ai trouvée très intéressante. Lucile m’a offert une soirée à l’opéra (en avance pour mon anniversaire, car ils partent en décembre tous les trois à la Réunion où Pierryl a passé sa jeunesse), elle est venue voir avec moi Madame Butterfly de Puccini au Royal opera house, et nous avons laissé Sasha aux bons soins de Pierryl qui s’en occupe très bien. Mise en scène sobre, bonne interprétation de ce mélodrame très émouvant : un officier de marine américain en poste au Japon, Pinkerton, s’amourache d’une jeune fille de maison de thé, lui fait croire qu’il l’a épousée, puis disparaît. Il revient quelques années plus tard avec sa femme américaine et emporte l’enfant qui est né de ses amours avec Madame Butterfly. Celle-ci se suicide.
Je connais maintenant de nouveaux quartiers de Londres, les environs de London bridge et de la City, où Lucile m’a montré le siège de Save the children, l’organisation où elle travaille. Et elle m’a fait connaître une rue où il y a de nombreuses fresques murales (et des tags), qui fut un quartier indien avant de succomber à la gentrification. Nous avons mangé plusieurs fois au restaurant, mais aussi chez eux où j’ai participé un peu, en faisant une omelette, un gâteau au lait concentré sucré Nestlé, des pâtes à la sauce arrabiata (sauce tomate un peu piquante, que j’ai découverte à Venise).
Toutefois, je n’ai pas utilisé le vélo, alors qu’il y a de nombreux vélos en libre service, mais franchement, rouler à gauche, penser qu’il y a priorité à gauche, je n’ai pas voulu tenter le diable et risquer de causer un accident ! Je me suis donc contenté des transports en commun et de la marche à pied, le plus souvent avec Lucile et le bébé qu’elle portait parfois dans le sac ventral, ou qu’elle mettait dans la poussette pou qu’elle s’endorme. Mais c’était très bien ainsi : ça ne nous a pas empêché de marcher et de traverser le London Bridge pour apercevoir le célèbre Tower Bridge et la Tour de Londres qui en est proche.
J’avais peur que mon séjour paraisse trop long à ma fille, ce pourquoi je l’ai coupé quelque peu par un week end à Glasgow revoir l’ami écossais de ma jeunesse gersoise perdu de vue depuis près de vingt-cinq ans, et par une journée à Salisbury revoir l’amie Venetia, mon ancienne cheffe de chœur qui, je crois, a été ravie de rafraîchir son français. Mais j’en parlerai dans mon prochain post.
L'affiche publicitaire de "All plants", l'entreprise vegan où travaille Pierryl, placardée partout
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire