Je
ne cherche dans les livres qu'à y prendre du plaisir, par une
honnête distraction. Et si j'étudie, ce n'est que pour y chercher
la science qui traite de la connaissance de moi-même, et qui
m'instruise à bien mourir et à bien vivre.
(Michel
de Montaigne, Les
essais,
II, 10, trad. en français moderne Guy de Pernon)
Comme
pour moi, l’humain d’abord, c’est primordial, j’ai commencé
ma description du Paradis que fut cette semaine Cyclo-biblio par les
rencontres avec des personnes, mais il y eut aussi les rencontres
institutionnelles, avec les visites de nombreuses bibliothèques et
autres établissements culturels, qui furent aussi, d'ailleurs, des rencontres de personnes souvent extraordinaires.
le fameux jet d'eau de Genève, vu d'assez près lors de notre retour en bateau de Bodmer
En hors-d’œuvre, le dimanche 18 juin, nous sommes allés à la Fondation Bodmer, à Genève, de l’autre côté du Rhône, avec traversée du lac en bateau, et donc une petite mise en jambes pour grimper à pied de l’autre côté. Je vous signale ce que j’ai vu ; l’exposition permanente comprend un aperçu de l’histoire de l’écriture et du livre : fragments d’écriture babylonienne cunéiforme, d’écriture hiéroglyphique, avec le livre des morts, manuscrits anciens d’Homère, Platon, Aristote, Hérodote, fragments de manuscrits bibliques du IVe siècle, Bible de Gutenberg... J’ai ensuite lâché le groupe pour visiter l’exposition temporaire Mme de Staël / Benjamin Constant qui se trouvait à l’étage au-dessous. Adolphe reste un de mes grands souvenirs de lecture, et j’ai toujours admiré ces deux écrivains, opposants au tyran Napoléon Ier, fossoyeur de la République.
départ de l'HEG après la visite : le soleil tape, il est 11 h 15
Lundi
19 juin : Programme plus copieux. D’abord, visite de la Haute
école de gestion (terrible côte à vélo pour y accéder), qui propose,
entre autres formations supérieures, le centre de formation des bibliothécaires
pour la Suisse romande. La formation nous fut expliquée, avec ses
trois degrés (cf hier), et leur souci de "faire-valoir" les métiers
plutôt que de les "défendre" qui, selon eux, a un aspect
négatif. Nous avons quitté l’école pour nous diriger vers le
siège des Nations-Unies qui occupe l’ancien Palais de la Société
des Nations (1919-1946), superbe bâtiment. Il a fallu montrer patte
blanche. Repas à la cafétéria, puis visite de la magnifique
bibliothèque qui contient les archives de
la SDN. On nous a montré, entre autres trésors, une lettre d’Albert
Einstein et une lettre de Marie Curie. Puis, nous avons quitté
Genève pour nous rendre à Coppet (en passant devant le château de
Coppet, je repensais à Mme de Staël), où nous avons été
accueillis à la Bibliothèque intercommunale mixte (scolaire et
publique), située à l’intérieur du collège de Terre-Sainte.
Très bel accueil, apéritif dînatoire offert par la municipalité.
Puis notre groupe s’est séparé en deux, les uns, dont j’étais,
étant logés au Château de Bossey, les autres à l’AJ de Nyon. Le
château est le siège du Conseil œcuménique des Églises, d’où
le calme des lieux et notre surprise de voir un jeune prêtre orthodoxe
barbu jouant au ping-pong avec un retraitant. Chambre superbe où
j’étais tout seul !
bibliothèque de Rolle (Marie, de la BDP des Vosges, lit son texte)
Mardi
20 juin : nous rejoignons les autres (un peu "jaloux"
de notre vie de château) à Nyon, d’où on s’élance vers
Rolle, sur des petites routes au milieu des vignes et par des pistes
cyclables, admirant les brumes sur le lac. Là encore, la Bibliothèque municipale de Rolle est mixte
(scolaire et publique), et nous eûmes l’agréable surprise de voir
des enfants de l’école nous offrir des cartes postales sur
lesquelles étaient imprimés les calligrammes en forme de vélo
qu’ils avaient inventés en atelier d’écriture. De Rolle, nous
avons longé le lac pour rejoindre Morges, dont la Bibliothèque
municipale est une des plus anciennes de Suisse, crée en 1767.
Rénovée, elle contient aussi un fonds ancien. C’est là
qu’ensuite, nous fîmes une action de promotion ("advocacy")
sur les quais et en ville, et que je rencontrais mes jeunes de 16 à
21 ans (et non pas à Montreux comme indiqué par erreur hier, j’ai corrigé).
Nous
quittâmes Morges pour Lausanne, où nous fîmes une entrée
triomphale, escortés par la police. Un accueil officiel nous
attendait à la plage, où la Bibliothèque de la ville installe une
"Bibliothèque
à la plage"
pour
l’été. À 19 h 30, on file à l’AJ. Hyper fatigué (50 km de
vélo sous le cagnard, trois arrêts longs), je renonce aux joies du
barbecue géant qui nous attend sur la plage voisine, et à 20 h 30,
je dors déjà. Je n’entendrai pas mes quatre colocataires de
chambrée rentrer, ni leurs ronflements !
vue extérieure du Rolex learning center (photo Antoine, je crois, en tout cas, pas de moi)
Mercredi
21 juin : journée entière à Lausanne que nous ne quitterons
que demain. Petit déj à 6 h 15, et départ à 6 h 45 pour le Rolex
learning center, magnifique bâtiment en forme de vague épousant la
colline et de gruyère (à la française) aussi, car vu du ciel, il
est aéré par de nombreux trous. Construit par l’équipe japonaise
SANAA, je me suis dit en sortant que, si j’avais eu la chance
d’avoir un tel bâtiment, j’aurais sans doute été moins nomade
et moins instable dans ma vie professionnelle (quoiqu’il
est possible qu’on s’y ennuie un peu, à la longue).
Très
belle visite, ultra-rapide, car nous sommes attendus à 9 h à la
Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne, où on nous
présente le nouveau réseau du canton de Vaud, RENOUVAUD. Projet de
doublement de la bibliothèque par un agrandissement sur la
colline...
L’après-midi, départ à pied pour le centre-ville, avec des visites par groupes. J’avais choisi la section jeunesse de la Bibliothèque municipale du Chauderon, qui a la particularité d’avoir créé une bibliothèque des parents (psychologie, puériculture, famille, problématiques de la pré-adolescence et de l’adolescence). C’est là que j’ai vu pour la première fois des bornes RFID, automates qui font à la fois les prêts et les retours. En fin d’après-midi, visite à Bibliomédia, sorte de super bibliothèque desservant les petites communes de toute la Suisse romande : 953690 prêts en 2016 par envois postaux, 18000 colis par an. Bibliomédia propose aussi un projet d’éveil au langage : "Né pour lire", des séries de livres pour lectures suivies, des expositions clés-en-mains, des animations de bibliothèques de rue, et un prix littéraire annuel double (un auteur français, un auteur suisse francophone). Nous y eûmes droit à un atelier de sketch-notes.
bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne
L’après-midi, départ à pied pour le centre-ville, avec des visites par groupes. J’avais choisi la section jeunesse de la Bibliothèque municipale du Chauderon, qui a la particularité d’avoir créé une bibliothèque des parents (psychologie, puériculture, famille, problématiques de la pré-adolescence et de l’adolescence). C’est là que j’ai vu pour la première fois des bornes RFID, automates qui font à la fois les prêts et les retours. En fin d’après-midi, visite à Bibliomédia, sorte de super bibliothèque desservant les petites communes de toute la Suisse romande : 953690 prêts en 2016 par envois postaux, 18000 colis par an. Bibliomédia propose aussi un projet d’éveil au langage : "Né pour lire", des séries de livres pour lectures suivies, des expositions clés-en-mains, des animations de bibliothèques de rue, et un prix littéraire annuel double (un auteur français, un auteur suisse francophone). Nous y eûmes droit à un atelier de sketch-notes.
bibliothèque jeunesse du Chauderon et ses célèbres arbres à livres
La
suite au prochain numéro... Vous voyez comme c’était copieux !
PS : J'oubliais de dire que chaque jour, un des participants était chargé de lire un court texte illustrant un des slogans de Cyclo-biblio cette année. J'ai dû le faire en premier le lundi à la Bibliothèque du Collège de Terre-Sainte. J'avais naturellement oublié mon texte préparé (slogan : "stimuler son esprit critique"), j'ai improvisé sur la visite que Michel Tournier avait faite en février 1978 pendant deux jours dans le département du Gers, sous ma houlette, et sur la manière dont il stimulait l'esprit critique des enfants lors des rencontres !
PS : J'oubliais de dire que chaque jour, un des participants était chargé de lire un court texte illustrant un des slogans de Cyclo-biblio cette année. J'ai dû le faire en premier le lundi à la Bibliothèque du Collège de Terre-Sainte. J'avais naturellement oublié mon texte préparé (slogan : "stimuler son esprit critique"), j'ai improvisé sur la visite que Michel Tournier avait faite en février 1978 pendant deux jours dans le département du Gers, sous ma houlette, et sur la manière dont il stimulait l'esprit critique des enfants lors des rencontres !
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