Tous
ceux qui ont perdu quelqu'un sont, si peu que ce soit, engagés dans
la mort. Mais nous n'avons rien perdu. Ils sont là ; ils nous
attendent, là où il n'y a plus d'attente.
(Marguerite
Yourcenar,
Suite d'estampes pour Kou-Kou-Haï,
in
En pèlerin et en étranger,
Gallimard, 1989)
Sept
ans qu'elle nous a quittés ; j'ai trouvé cette belle réflexion dans le beau recueil d'essais de Yourcenar, et je
la trouve tellement vraie. Je ne trouve à y ajouter qu'un de mes
poèmes inspiré par mes voyages et par Claire aussi bien entendu, dont
on a beaucoup parlé ces temps-ci, puisque mes enfants étaient là :
je le dépose ici pour marquer cet anniversaire.
pareille
à l'écume des vagues
ta
blanche main s'est déposée
comme
une mousse sur mon ventre
comme
un cargo en haute mer
pareils
à des poissons volants
tes
seins dévoilent leur mystère
et
pour ma paume un peu grossière
deviennent
de l'eau ruisselante
pareils
aux branches d'aubépine
tes
bras se sont fermés sur moi
aveugle
oubliant les épines
je
n'ai senti que leurs fleurs blanches
pareille
au bulbe d'un navire
ta
jambe a écarté les miennes
et
de leur étrange tricot
sont
nées des graines de plein vent
pareille
à mon désir enfoui
ton
âme a embrasé mon âme
la
mort aux abonnés absents
ne
pourra pas nous séparer
végétation exubérante de Guadeloupe
symbole de l'éternel recommencement
symbole de l'éternel recommencement
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