vendredi 24 juin 2016

24 juin 2016 : l'accompagnatrice, sept ans après



Tous ceux qui ont perdu quelqu'un sont, si peu que ce soit, engagés dans la mort. Mais nous n'avons rien perdu. Ils sont là ; ils nous attendent, là où il n'y a plus d'attente.
(Marguerite Yourcenar, Suite d'estampes pour Kou-Kou-Haï, in En pèlerin et en étranger, Gallimard, 1989)


Sept ans qu'elle nous a quittés ; j'ai trouvé cette belle réflexion dans le beau recueil d'essais de Yourcenar, et je la trouve tellement vraie. Je ne trouve à y ajouter qu'un de mes poèmes inspiré par mes voyages et par Claire aussi bien entendu, dont on a beaucoup parlé ces temps-ci, puisque mes enfants étaient là : je le dépose ici pour marquer cet anniversaire.

pareille à l'écume des vagues

ta blanche main s'est déposée

comme une mousse sur mon ventre

comme un cargo en haute mer


pareils à des poissons volants

tes seins dévoilent leur mystère
 
et pour ma paume un peu grossière

deviennent de l'eau ruisselante


pareils aux branches d'aubépine

tes bras se sont fermés sur moi

aveugle oubliant les épines

je n'ai senti que leurs fleurs blanches


pareille au bulbe d'un navire

ta jambe a écarté les miennes

et de leur étrange tricot

sont nées des graines de plein vent


pareille à mon désir enfoui

ton âme a embrasé mon âme

la mort aux abonnés absents

ne pourra pas nous séparer




végétation exubérante de Guadeloupe

symbole de l'éternel recommencement

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