le bonheur que j’avais vécu sur la route, félicité acquise au fil des rencontres mais aussi au cours de moments passés seul.
(Julien Leblay, Le tao du vélo, petites méditations cyclopédiques, Transboréal, 2016)
L'été est une saison assez bien aimée de la population : des enfants parce qu'il n'y a pas école, des adultes parce que c'est le moment des vacances, des citadins et des cyclistes parce qu'ils voient les villes délestées des voitures si encombrantes et si bruyantes pendant le reste de l'année, des vieux comme moi parce que dans l'ensemble, on est plus tranquille, les trublions préférant la foule et la fête... Mais certains détestent l'été : les habitants des communes touchées par l'excès de tourisme, et tous ceux qui ne supportent pas la chaleur.
En tout cas, je supporte bien la chaleur (je me déplace principalement à vélo, et comme je le répète sans cesse, quand il fait très chaud, on souffre moins à vélo qu'à pied, ce que je constate à chaque sortie en ce moment, puisque je marche aussi à pied), je suis ravi qu'il reste moins de voitures à Bordeaux, et je ne change pas mon mode de vie : je me lève plus tôt qu'en hiver, suivant ainsi le soleil, et je fais ma petite balade à vélo d'une durée d'une heure à une heure trente à la fraîche, partant au plus tard à 8 heures du matin. Je redeviens un enfant (ai-je seulement cessé de l'être ?) levé tôt quand on allait à la pêche dans l'Adour avec mon père qui nous réveillait à l'aube.
Et puis, de toutes les saisons, c'est l'été qui me comble le plus. Il ne m'empêche pas de voir un peu de famille et d'amis, de voyager un peu, de rêver, de lire, d'aller au cinéma, de me dévêtir parfois pour une baignade, de me promener dans les bois, d'admirer les fleurs et de n'avoir pas... froid ! Eh oui, j'aime moins le froid hivernal et les pluies trop nombreuses des saisons intermédiaires. Ciomme je disais à mes parents après avoir obtenu me licence : "Je ne travaillerai jamais à Bordeaux, il pleut tout le temps". Le nombre de parapluies que j'ai dû acheter, les perdant assez rapidement sur un banc de la fac ou une chaise de bibliothèque, quand ce n'était pas au cinéma.
Alors, on peut critiquer le climat actuel, le réchauffement climatique, les canicules à répétition, je continue à préférer l'été à l'hiver, non seulement plus froid, mais me privant de lumière, cette lumière qui, à mon âge, m'est très nécessaire.