Rencontrer quelqu’un, c’est se permettre d’exister à nouveau
(David Foenkinos, Numéro deux, Gallimard, 2021)
Et voici le poème que m’a envoyé quelqu’un que j’ai rencontré dans la rue lors de mon dernier passage à Poitiers. Je ne sais rien de lui, sinon qu’il écrit des poèmes, on a échangé nos adresses mail, et il m’a envoyé un de ses poèmes qui m’a bien plu, malgré quelques maladresses dues à la rime : "je fus-je", par exemple !
Il y a des parenthèses qui s’ouvrent sur des plans étrangers
Et des cœurs qui s’ouvrent pour ne jamais se refermer
Une première bière
Je suis très fier
Dans les rues de Poitiers
Les spectacles commencent aux coins des rues
Et s’offrent aux passants et à leurs vues
Les places d’armes se chargent par milliers
De poètes et lyriques soldats
Qui déclament en prose et alinéas
Du Molière, et autres auteurs français
Une deuxième vodka
Je suis bien là !
À la nuit tombée, le volume augmente
Pour faire tomber les tours
Dans une ascension de rires et d’amour
Les verres se vident
Comme des barrages qui cèdent
Les sourires deviennent avides
Je crois que j’ai besoin d’aide
Des étrangers deviennent amis
Les langues se délient
Un troisième shooter
Je suis en pleurs
Elles sont des centaines en arabesques
Ces églises à dévoiler leurs fresques
Le quartier devient un refuge
Est-ce bien là que je fus-je
Et la nuit tourne si vite
Sous les lumières fantastiques
De la mairie baignée de rose
Spectatrice des longues proses
Un quatrième verre l’horloge accélère
Aux beaux-arts la folie nous narre
Les facéties d’un clown hagard
Des couleurs, des sons,
Des odeurs et la boisson
Les gris pèsent sous les cieux
Quand vient le moment des adieux
L’encre de tes yeux
Le jais des tes ch’veux
Un dernier spiritueux
Je crois que je tombe amoureux
Alexis Morin
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